LES PROSTERNATIONS DE DSITRACTIONS (SUJUD AS-SAHOU)
La manière de faire la prière de distraction
Le fidèle doit se prosterner deux fois de suite, avec les même invocations, soit après la salutation finale ou soit avant.
Les causes des prosternations de distraction sont au nombre de 3
1. L'ajout
2. La diminution
3. Le doute
1. L'ajout
A) Ajout volontaire :
Si le prieur ajoute volontairement une inclinaison, une prosternation, une position assise ou le fait de se mettre debout, sa prière devient invalide.
B) Ajout involontaire :
Si l'ajout est involontaire et que le prieur ne s'en rend compte qu'après avoir terminé la prière, il doit alors faire les prosternations de distraction et sa prière devient valide.
Par contre, s'il se rappelle de l'ajout pendant celui-ci, il doit :
- d'une part, revenir et délaisser cet ajout
- d'autres part, faire les prosternations de distraction.
Ainsi, sa prière sera alors valide.
Exemple :
Si une personne prie Duhr en 5 Rak'as et ne s'en rend compte qu'au moment du Tashahud, elle doit alors terminer son Tashahud, saluer, puis elle doit faire les prosternations de distraction et de nouveau saluer.
- Si elle ne se rend compte de l'ajout qu'après la salutation, elle doit alors effectuer les deux prosternations de la distraction et saluer.
- Si elle s'en rend compte durant la cinquième Rak'at, elle doit tout de suite s'asseoir pour réciter le Tachahoud, saluer; puis faire les deux prosternations de la distraction et saluer de nouveau.
Hadith rapporté par 'Abdullah Ibn 'Umar : " Le Prophète a accompli la prière de Duhr en cinq Rak'as. On lui dit alors : " Y a- t -il un ajout dans la prière ? " . Le Prophète répondit : " Non ! Pourquoi ? ". Les compagnons répondirent : " Tu as prié cinq Rak'as ". Alors, le Prophète fit deux prosternations ". (Dans une autre version : " Le Prophète replia ses jambes, s’orienta en direction de la Qibla, effectua deux prosternations, puis salua ")
C) La salutation avant l'accomplissement total de la prière :
La salutation avant l'accomplissement total de la prière est considérée comme un ajout dans celle-ci.
- Si le prieur l'effectue volontairement, sa prière est invalide.
- Si par oubli, et au bout d'une longue période, le prieur se rend compte qu'il a effectué la salutation avant la fin de la prière, il doit alors la recommencer.
- Par contre, s'il s'en est rendu compte après une courte durée comme deux ou trois minutes, il doit alors compléter sa prière, saluer, puis faire les prosternations de la distraction et de nouveau saluer.
Hadith rapporté par Abu Horayra : " Le Prophète mena la prière de Duhr ou du ’Asr et a salué au bout de deux Rak'as. Les personnes pressées sortirent de la mosquée en disant : " La prière a été écourtée ". Puis, le Prophète se leva, se dirigea vers une grande pièce de bois (Il s'agit d'un tronc d'arbre), située dans la mosquée et s'appuya dessus comme s'il était en colère. Un homme se leva et dit : " Ô envoyé d'Allah, est-ce toi qui a oublié ou bien est-ce la prière qui a été diminuée ? ". Le Prophète dit : " Je n'ai pas oublié et la prière n'a pas été diminuée ". L'homme dit alors : "Certes, tu as oublié, Ô envoyé d'Allah ". Le Prophète demanda alors à ses compagnons : " Dit-il la vérité ? ". Les compagnons répondirent : " Oui ". Le Prophète s'avança, termina le reste de la prière, puis salua, fit les prosternations de la distraction et salua de nouveau ".
D) Remarque :
Lorsque l'imam salue avant que la prière ne soit complète alors qu'il y a des retardataires et qu'ils se sont levés pour terminer la prière puis que l'imam se rappelle que sa prière est incomplète et se lève afin de la terminer, alors, ceux qui sont en train de rattraper, ont le choix :
- entre la terminer et ensuite faire les prosternations de la distraction
- ou bien suivre l'imam, puis après qu'il ait salué, accomplir le reste de la prière, faire les prosternations de la distraction après la salutation et de nouveau saluer.
Le deuxième cas de figure est le préférable et le plus sûr.
2. La diminution
A) Le délaissement d'un pilier :
- Si le prieur délaisse le Takbir de sacralisation, qui est un pilier, sa prière est invalide et ceci que le délaissement soit involontaire ou non , car la prière n'a pas été entamée.
- Si le pilier délaissé volontairement est autre que le premier Takbir, la prière est également invalide.
- Par contre, si par oubli, le prieur délaisse un pilier de la première Rak'a et qu'au moment où il s'en rend compte, il a atteint ce même pilier dans la deuxième Rak'a, alors la première Rak'a est annulée et la deuxième prend sa place.
- Si le prieur n'a pas atteint ce même pilier de la deuxième Rak'a au moment où il s'en rend compte, il doit alors revenir au pilier délaissé de la première Rak'a, l'accomplir et terminer sa prière.
Dans les deux cas, il est obligatoire de faire les prosternations de la distraction après la salutation.
Exemple :
Une personne a oublié la deuxième prosternation de la première Rak'at et ne s'en rend compte qu'au moment où il est assis entre les deux prosternations de la deuxième Rak'at. A ce moment là, la première Rak'a est annulée et la seconde prend sa place, c'est à dire que la deuxième Rak'a est considérée comme étant la première. La personne complète alors sa prière, effectue les prosternations de la distraction après la salutation finale puis salue de nouveau.
Exemple :
Une personne a oublié d'effectuer, lors de la première Rak'a, la seconde prosternation ainsi que la position assise qui la précède (C'est à dire l'assise entre les deux prosternations) et se rend compte de l'oubli après s'être relevée de l'inclinaison de la seconde Rak'a. A ce moment-là, la personne doit revenir au pilier omis de la première Rak'a (c'est-à-dire la position assise entre les deux prosternations ainsi que la seconde prosternation). Elle doit donc s'asseoir, accomplir le reste de sa prière, puis effectuer les prosternations de la distraction après la salutation finale et de nouveau saluer.
B) Le délaissement d'une obligation :
- Si le prieur délaisse volontairement une obligation de la prière, sa prière est annulée.
- Si par oubli, il délaisse une obligation, puis se rend compte de son oubli avant qu'il ne quitte la position de cette obligation, il doit alors l'accomplir et n'aura pas à effectuer les prosternations de la distraction.
- S'il se rend compte de l'oubli après avoir quitté la position de cette obligation mais avant d'atteindre le pilier suivant; il doit alors revenir, accomplir cette obligation, terminer sa prière puis effectuer les prosternations de la distraction après la salutation finale et de nouveau saluer [ Note du Traducteur : Car il aura ajouté des gestes dans sa prière.].
- Par contre, s'il se rend compte de son oubli après avoir atteint le pilier qui suit l'obligation omise, alors celle-ci n'est plus à effectuer et le prieur ne doit plus revenir mais continuer sa prière puis effectuer les prosternations de la distraction avant la salutation finale.
Exemple :
Dans la deuxième Rak'at, une personne se relève de la deuxième prosternation pour la troisième Rak'at en oubliant le premier Tachahoud. Puis, elle se rend compte de son oubli avant de se lever. Elle doit alors rester assise, accomplir le premier Tachahoud, terminer sa prière et n'aura pas à effectuer les prosternations de la distraction.
- Si elle se rend compte de son oubli en se relevant mais avant d'être debout, elle doit alors se rasseoir, effectuer le premier Tachahoud, terminer sa prière et accomplir les prosternations de la distraction après la salutation puis saluer de nouveau.
- Par contre, si elle se rend compte de son oubli après s'être relevée, elle n'aura pas à faire le premier Tachahoud. Elle doit terminer sa prière et effectuer les prosternations de la distraction avant la salutation finale.
Hadith rapporté par 'Abdullah Ibn Bahina : " Le Prophète en effectuant la prière de Dohr, se leva pour la troisième Rak'at sans avoir accompli le premier Tashahud. Les gens se sont levés avec lui. A la fin de la prière, le Prophète fit le Takbir étant assis, effectua les prosternations de la distraction et salua ".
3. Le doute
Le doute est l'hésitation entre deux situations, lorsque l'on ne sait plus laquelle s'est produite. Dans les actes d’adorations, le doute ne doit pas être considéré dans trois cas:
1. Si c'est une fausse impression qui n'a pas d'existence, comme les suggestions du diable
2. Si la personne doute beaucoup, au point de ne plus pouvoir faire une adoration sans douter.
3. Si le doute apparaît après l'accomplissement de l'adoration, tant que ce n'est pas une certitude.
Exemple :
Une personne effectue la prière de Dohr. Après avoir terminé sa prière, elle doute si elle a prié trois ou quatre Rak'as. A ce moment-là, elle ne doit pas tenir compte de ce doute, sauf si elle est certaine de n'avoir prié que trois Rak'as.
- Dans ce cas, si elle s'est rendue compte (qu'elle n'a prié que 3 Rak'as) au bout d'un court moment, elle doit compléter sa prière puis effectuer les prosternations de la distraction après la salutation finale et saluer de nouveau.
- Par contre, si elle s'est rendue compte de son omission au bout d'un long moment, elle doit entièrement refaire sa prière.
Le doute, hormis les trois cas cités précédemment, doit être pris en compte.
Pendant la prière, le doute répond toujours à un des deux cas de figure suivants :
A) Premier cas :
La personne fait prévaloir une situation par rapport à une autre et se fonde sur celle-ci pour terminer sa prière. Puis, elle effectue les prosternations de la distraction après la salutation finale et salue de nouveau.
Exemple :
Une personne accomplit la prière de Duhr et doute sur une Rak'a : Est-ce la deuxième ou la troisième ? Mais, elle fait prévaloir que c'est la troisième. Dans ce cas, elle considère cette Rak'a comme étant la troisième, termine sa prière et effectue les prosternations de la distraction après la salutation finale et salue de nouveau.
Hadith rapporté par ‘Abdullah Ibn Mas'ud : " Le Prophète a dit : " Lorsque l'un d'entre vous hésite durant sa prière, qu'il s'efforce de rechercher la vérité et se fonde dessus pour terminer sa prière. Puis, qu'il salue et effectue deux prosternations. ".
B) Deuxième cas :
La personne ne fait prévaloir aucune des deux situations. Dans ce cas, elle doit se fonder sur la certitude, qui est le plus petit nombre de Rak'at. Puis elle doit terminer sa prière et effectuer les prosternations de la distraction avant la salutation finale.
Exemple :
Une personne accomplit la prière du 'Asr et doute sur une Rak'a : Est-ce la deuxième ou la troisième ? Elle ne fait prévaloir aucune des deux situations. Elle doit alors considérer que c'est la deuxième Rak'a, effectuer le premier Tashahud suivi de deux Rak'as et effectuer les prosternations de la distraction avant la salutation finale.
Hadith rapporté par ‘Abu Sa'id Al-Khudri : " Le Prophète a dit : " Si l'un d'entre vous doute durant sa prière et ne sait plus s'il a prié trois ou quatre Rak'as, qu'il élimine le doute et qu'il se fonde sur la certitude. Puis, qu'il effectue deux prosternations avant de saluer. S'il avait prié cinq Rak'as, elles (les prosternations de la distraction) compenseront l'ajout commis et s'il avait prié quatre Rak'as, elles (les prosternations de la distraction) seront une humiliation pour le diable ".
Plusieurs exemples de doute :
Si une personne arrive et trouve l'imam en état d'inclinaison, elle doit prononcer le Takbir de sacralisation en étant bien debout, puis s'incliner. Ensuite, il y a forcément un des trois cas qui se présente :
1. La personne est sûre de s'être inclinée avec l'imam
Elle comptabilise ainsi la Rak'a et n'aura pas à lire la Fatiha.
2. La personne est sûre de ne pas s'être inclinée avec l'imam
Dans ce cas, elle ne comptabilise pas cette Rak'a.
3. La personne doute de s'être inclinée avec l'imam et ainsi comptabilisera la Rak'a, ou bien si l'imam s'est relevé avant qu'elle ne s'incline et donc ne comptabilisera pas la Rak'a mais :
- Si la personne penche vers une situation plus que l'autre, elle doit alors se fonder dessus, terminer sa prière et effectuer les prosternations de la distraction après la salutation finale et saluer de nouveau.
- Cependant, si elle n'a rien manqué de la prière, elle n'aura pas à effectuer les prosternations de la distraction.
- Si elle ne tend pas vers une situation plus que l'autre, elle doit se fonder sur la certitude (c'est à dire que la Rak'a n'est pas comptabilisée), terminer sa prière et accomplir les prosternations de la distraction avant la salutation finale.
Remarque :
Une personne doute dans sa prière, et se fonde sur la certitude ou sur la situation qu'elle fait prévaloir selon les règles précédemment citées :
- Si elle s'aperçoit que son acte coïncide avec la réalité et qu'elle n'a ni ajouté, ni diminué dans sa prière, elle n'a pas à effectuer les prosternations de la distraction selon l'avis reconnu chez beaucoup de rites car ce qui entraînait les prosternations (le doute) a disparu.
- D'autres 'Ulamas ont dit qu'elle doit faire les prosternations de la distraction pour humilier le diable comme dans le Hadith précédemment cité, mais également car la personne a effectué une partie de sa prière en doutant. Ce dernier avis est le plus juste.
Exemple :
Une personne prie et doute sur une Rak'a : Est-ce la deuxième ou la troisième ? Elle ne penche vers aucune de ces deux situations. Puis, elle considère cette Rak'at comme étant la deuxième et continue sa prière. Ensuite, elle s'aperçoit que c'était vraiment la deuxième Rak'at. Dans ce cas, elle ne doit pas effectuer les prosternations de la distraction selon beaucoup de rites et elle doit les effectuer avant la salutation finale selon le deuxième avis, qui est, sûrement, le plus juste.
Les Prosternations de la Distraction pour ceux qui prient derrière l'imam.
- Si l'imam a commis un oubli durant sa prière, ceux qui prient derrière lui, doivent le suivre dans les prosternations de la distraction.
Hadith rapporté par Abu Horayra : " L’Envoyé d'Allah a dit : " L’imam a été institué pour être suivi. Imitez donc de près ses actes : s’il prononce le Takbir, prononcez-le; s’il dit : " Dieu écoute celui qui Le loue ", dites : " Dieu, notre Seigneur ! A Toi appartient la louange "; s’il se prosterne, prosternez-vous; et s’il prie assis, priez tous assis ".
Et ceci que l'imam effectue les prosternations de la distraction avant la salutation finale ou bien après. Celui qui prie derrière l'imam doit le suivre.
Remarque :
Sauf dans le cas où une personne a manqué une partie de la prière.
Dans ce cas, elle ne doit pas suivre l'imam si ce dernier fait les prosternations de la distraction après la salutation finale car elle ne peut saluer avec l'imam sans avoir terminé sa prière. Elle doit donc compléter sa prière puis effectuer les prosternations de la distraction après la salutation et de nouveau saluer.
Exemple :
Une personne rejoint l'imam dans la dernière Rak'a, alors que l'imam doit effectuer les prosternations de la distraction après la salutation finale. Lorsque l'imam fait la salutation finale, cette personne doit se lever, compléter sa prière et ne doit en aucun cas suivre l'imam. Puis, après avoir accompli la prière, elle doit effectuer les prosternations de la distraction après la salutation finale (et saluer de nouveau).
Si la personne a effectué la prière dans son intégralité derrière l'imam et commet une erreur au cours de la prière, alors elle n'a pas à faire les prosternations de la distraction et ceci pour deux raisons :
1. La première est que ceci aura pour conséquence de ne plus suivre l'imam.
2. La seconde raison est que les compagnons ont délaissé le premier Tashahud lorsque le Prophète l'avait oublié. En effet, par respect pour la règle qui impose de suivre l'imam, ils se sont levés avec le Prophète.
Remarque :
Par contre, si cette personne a manqué une partie de la prière avec l'imam et commet une erreur, soit avec l'imam, soit au moment où elle complète sa prière, elle doit alors accomplir les prosternations de la distraction avant ou après la salutation finale, selon les règles précédemment décrites.
Exemple :
Si une personne prie derrière l'imam depuis le début et oublie de dire " Subhana Rabbi Al-'Adhim " pendant l'inclinaison, elle n'a pas à effectuer les prosternations de la distraction.
Par contre, si elle a manqué une Rak'a ou plus, elle doit compléter sa prière et effectuer les prosternations de la distraction avant la salutation finale.
Exemple :
Une personne accomplit la prière de Duhr derrière l'imam. Lorsque l'imam se lève pour la quatrième Rak'a, cette personne s'assoit en croyant que c'est la dernière Rak'a. Ensuite, après avoir su que l'imam s'est levé, elle se lève aussi.
- Si cette personne a prié avec l'imam depuis le début, elle n'a pas à accomplir les prosternations de la distraction.
- Par contre, si cette personne a manqué une Rak'at ou plus, elle doit alors compléter sa prière, effectuer les prosternations de la distraction après la salutation finale et de nouveau saluer.
Conclusion
les prosternations de la distraction s'effectuent soit après la salutation finale, soit avant.
Elles s'effectuent avant la salutation finale dans deux cas de figure :
1. Lors d'une diminution 2. Lors d'un doute entre 2 situations sans que l’une soit plus vraisemblable que l’autre
Elles s'effectuent après la salutation finale dans deux cas de figure :
1. Lors d'un ajout 2. Lors d'un doute entre 2 situations qui laisse prévaloir une situation par rapport à l'autre