Les déplacements de Ibrahim, origine de Hajar, Loth, père de ibrahim
La naissance d’Ismail
Ibrahim habitait la palestine. Il acquit de grandes richesses et le seul qui lui manquait était un enfant. Pousser par le désir d’être père, Ibrahim un vœu en disant : « Ô seigneur, si j’ai un enfant mâle, je te le sacrifierai ». Or, sara étant stérile, cela lui était impossible. Sara lui suggéra de prendre Hajar pour femme afin d’avoir une descendance. C’est ce qu’il fit.
Ensuite, Hajar fut enceinte et elle utilisa une ceinture afin de cacher sa grossesse à Sara car elle ressentait sa jalousie.
RENVOI il y a un hadith du prophete rapporte par Ibn Abbas de Boukhari.
La joie d’Ibrahim provoquait la colère et la jalousie sur sara. Cette jalousie provoquait des querelles et des disputes entre elle et ibrahim.
C’est dans cette situation très tendue que naquit Isma’il. Ibrahim était agé alors de quatre-vingt six-ans. Il était très heureux et il se prosterna à Allah.
Allah dit : « J’ai exaucé ta prière pour Ismaïl, et je l’ai béni et j’augmenterai de plus en plus son nombre. Il sera le père de douze souverains, et je ferai de lui une grande nation ».
RENVOI Hadith rapporte par Abdil-Malik ibn Omayr de Jabir ibn Samourah du prophete qui dit : Il y aura douze chefs ». Ensuite, il dit quelque chose que je ne pus pas comprendre. Alors, j’ai demandé à mon père : « Qu’est-ce qu’il a dit ? ». il dit : « Tous seront de Qoraych ». (Rapporté par Boukhari et Mouslim)
Le voyage et l’installation de Hajar et Ismaïl à La Mecque
Mais la naissance d’Ismaïl n’empêchait toujours pas les querelles, jusqu’au moment ou Ibrahim prit un peu de nourriture et emmena Hajar et son fils isma’il, alors qu’elle l’allaitait encore, dans le désert sans savoir où aller. Puis gibril se présenta à lui et lui ordonna de les emmener à Mekka.
Il les emmena au Hijâz et les fit habiter dans une vallée sans plantation auprès du temple sacré d’Allah qui, alors, n’était qu’une élévation de terre. Il les plaça alors auprès d’un arbre (au-dessus de Zamzam), au sommet de la mosquée.
A cette époque-là, il n’y avait à La Mecque ni personne ni eau. Il les installa donc là et leur laissa un sac en cuir contenant des dattes et une outre contenant de l’eau puis il les quitta et prit le chemin du retour.
La mère d’ismaël le voyant partir ainsi le suivit et lui dit : “0 Abraham ! Où vas-tu et comment nous laisses-tu dans cette vallée qui n’abrite ni être humain ni rien ?” Cela, elle le lui dit plusieurs fois.
Et, comme il ne se retourna pas, elle l’interrogea : “Est-ce que c’est Allah qui t’a ordonné de faire cela ?
— Oui, répondit- il.
— Alors, dit-elle. II ne nous abandonnera pas.”
Après quoi, elle retourna sur ses pas. Abraham continua alors son chemin pour la palestine, et arrivé à un col où ils ne pouvaient le voir, il fit face à la Maison et prononça en ayant les mains levées des invocations en ces termes :
“Mon seigneur! J’ai installé une partie de ma progéniture dans une vallée auprès de ta maison sacrée, notre seigneur, afin qu’ils pratiquent correctement la prière, fais donc que des cœurs d’entre les humains penchent vers eux et donne-leur l’eau et les fruits, peut-être remercieront-ils.”(Sourate 14, verset 37)
La mère d’ismaël se mit donc à allaiter son enfant et à boire de cette eau-là jusqu’au moment où toute l’eau s’épuisa. Après quoi, elle eut soif tout autant que son fils.
Hajar à la cherche de secours
Elle le vit bientôt se tordre RENVOI ou rouler, suivant une variante.
Et pour ne pas voir son fils souffrir, elle s’éloigna, mais arrivée à as-Safâ’, la montagne la plus proche, elle y grimpa puis fit face à la vallée dans l’espoir de voir quelqu’un arriver.
Comme elle ne vit personne, elle descendit d’as-Safâ’. Atteignant la vallée, elle souleva le pan de sa robe, et courut, comme le ferait une personne épuisée, jusqu’à la limite de la vallée. A al-Marwa, elle scruta [les alentours] dans l’espoir de voir quelqu’un venir mais elle ne voyait personne.
Elle fit cela par sept fois.
Renvoi : A ce point du récit, ibn ’Abbas dit que le Prophète () avait dit : C’est en raison de cela qu’il y a la course des pèlerins entre les deux monts.
Et, lorsqu’elle surplomba al-Marwa, elle entendit une voix. “Silence !” se dit-elle, et elle tendit l’oreille ; elle entendit la voix une seconde fois.
“Tu as été entendu, dit-elle alors à la source de la voix, voyons maintenant si tu peux nous secourir.”
Et tout de suite elle voyait à l’endroit du puits de Zamzam l’Ange qui remua le sol avec le talon (ou, a-t-il dit, avec son aile), et bientôt l’eau jaillit.
Hâjar se mit alors à retenir l’eau comme dans un bassin ; et à la prendre avec ses mains pour en remplir l’outre.
L’eau jaillissait chaque fois qu’elle en puisait.
Renvoi : Là, Ibn Abbas dit que le Prophète () avait dit : Qu’Allah accorde miséricorde à la mère d’ismaël. Si elle avait laissé Zamzam (ou : si elle n’avait pas pris de l’eau avec ses mains) Zamzam aurait été une source d’eau ruisselante et apparente.
Hâjar but alors et allaita son enfant. L’Ange lui dit : “Ne craignez pas d’être perdus. Vous êtes à l’emplacement de la Maison d’Allah que construiront cet enfant et son père. Allah ne fera pas perdre les siens.”
L’emplacement de la Maison surplombait l’endroit comme une colline ; les eaux des torrents y affluaient à sa gauche et à sa droite sans jamais l’atteindre.
L’arrivée des ‘amaliq
Après l’apparition de la source de Zem Zem, le Yémen fut touché par la secheresse, ce qui poussa ses habitants, les ‘amaliq et les qahtanites à partir à la recherche d’un point d’eau autour duquel ils pourraient s’installer. Les ‘amaliq empruntèrent la route de Kada’ et installèrent dans un premier temps leur camps en bas de La Mecque. Ils furent ensuite interpellés à la vue d’oiseaux qui tournoyèrent dans le ciel, autour d’un point fixe.
Renvoi : la tribu savait que c’était là un signe de présence d’eau).
Deux envoyés parmi eux furent choisis pour aller scruter la vallée qu’ils connaissaient pourtant comme étant un endroit sec et aride. Ils s’y rendirent et rencontrèrent Hajar à qui ils demandèrent l’hospitalité et le droit d’asile au nom de leur tribu. Hajar accepta cette demande, à la condition de garder la totale propriété sur l’eau. C’est ainsi que les ‘amaliq, dont le chef était Assamayda ibn Hawbar, s’installèrent à la Mecque.
RENVOI : Ibn Abbas rapporte que le prophète aleyhi salat wa salam a dit : “Cela se passa au moment où la mère d’Ismail avait besoin de compagnie pour l’aider à supporter sa solitude.”
Ismaïl grandit donc au milieu des membres de cette tribu, et apprit d’elle la langue arabe dans laquelle il se perfectionna au point de les surpasser dans la façon de s’exprimer. Tandis que la langue qu’il apprit de sa mère Hajar était la langue de son père Ibrahim, le syriaque.
Renvoi : Le prophète aleyhi salat wa salam a dit : “Le premier s’étant exprimé en langue arabe claire, avec l’aide d’ALLAH, fût Ismail.
Le sacrifice d’Ismaïl
Ismaïl grandit et devint un jeune homme. Il commença à se comporter comme un adulte et voyagea. Il était capable de s’occuper des affaires de son père qui avait pris l’habitude de les visiter lui et sa mère.
Des années s’étaient écoulées et ibrahim avait oublié d’accomplir sa promesse. Puis, Allah le lui rappela en songe.
C’est lors de l’une de ses visites, quand Le Prophète Ismaïl (‘alayhi Salam) avait 13 ans, Le Prophète Ibrahim (‘alayhi Salam) a songé qu’il était en train de sacrifier son fils. C’était le 8 Zilhajj, également connu sous le terme de “Yawm Tarawiyah” (Le jour du 1er songe). Le Prophète Ibrahim (‘alayhi Salam) recevait souvent les ordres d’Allah sous forme de songes, mais comme il s’agissait de tuer son fils, il se demandait si c’était vrai. Le lendemain, il a vu le même songe, est devenu sûr que c’était un vrai ordre. Ainsi, le 9 Zilhajj est connu comme “Yawme Arafàt” (Jour de conviction).
Allah Taala dit : ” Puis quand celui-ci fut en âge de l’accompagner, [Abraham] dit : “Ô mon fils, je me vois en songe en train de t’immoler. Vois donc ce que tu en penses”. (Ismaël) dit : “Ô mon cher père, fais ce qui t’es commandé : tu me trouveras, s’il plaît à Dieu, du nombre des endurants” (Sourate 37:102).
Ibrahim décida donc d’accomplir son vœu en sacrifiant son fils, Isma’ïl. Pour ce faire, il dit à Hajar : « Envoie cet enfant avec moi, afin qu’il m’accompagne pour aller chercher du bois ». Alors, Ismâ’îl prit une corde et s’en alla avec son père. Ibrahim prit lui-même un couteau. On dit que lorsqu’Ibrahim fut arrivé au sommet de la montagne, les anges du ciel se mirent à pleurer et dirent : « Ô seigneur, que ton serviteur, Ibrahim, est un grand serviteur ! Tu la éprouver par le passé par le feu, et maintenant, tu l’éprouve de nouveau par le sacrifice de son fils ! ». On dit également que la montagne poussa des gémissements, qu’elle trembla et qu’elle dit : « Ô seigneur, quel jour est celui-ci, dans lequel ton prophète offre en sacrifice son enfant ! ».
Or, Iblis fut affligé de la résolution d’ibrahim, et, ne sachant que faire pour empêcher ce prophète d’éxecuter son dessein, se déguisa sous forme d’un homme âgé et sage, courut vers Ismaïl et lui dit : Ismaïl, ton père est devenu âgé et ne sait ni ce qu’il fait ni ce qu’il dit, il va te tuer ! … Tu dois t’échapper. Le garçon se mit debout, prit sept cailloux et les jeta vers l’homme âgé! C’est d’ici que provient la Jamra soghra (un rite qu’accomplissent les pèlerins qui consiste à lapider Satan en jetant des cailloux dans un trou destiné à cela, et ce en trois étapes)… La place de la Jamra as-Soghra est celle-là même où Ismaïl a jeté les petits cailloux au diable…
Quand le diable a trouvé que ses tentatives avec le garçon étaient vaines, il s’est tourné vers la mère… C’est une mère et certainement c’est elle qui dirait non… Son fils serait tué… Hager n’était pas moins soumise à Allah que Abraham et Ismaïl, au contraire, elle pourrait être plus soumise encore… Mais pourquoi n’a-t-elle pas été citée dans l’histoire ? Car sa soumission réside dans son silence… Elle a dit : oui, je ne vais pas interférer. Le Diable a donc couru vers Hager et lui dit : secours ton fils, ton mari va l’immoler, ton fils va mourir, ton mari va tuer ton fils unique…Et la femme, soumise à Allah, a pris sept cailloux et les a jetés vers l’homme âgé sans savoir que cet homme était le diable… Et c’est d’ici que provient la Jamra Al-Wosta.
Le dernier espoir maintenant est Abraham lui-même… Le diable lui dit : est-ce que tu vas tuer ton fils, Abraham ? Ton fils unique ! … Tu n’as aucune chance d’en avoir un autre…! Mais Abraham, soumis à Allah, a pris sept cailloux et les a jetés au diable, et c’est d’ici que provient le Jamra Al-Kobra.
Le Diable a été lapidé trois fois,
Lorsqu’ils étaient prêts à accomplir l’ordre d’Allah, il lui mit son visage en bas.
Ibrahim a tenu ensuite Ismaïl, l’a mis sur ses genoux et a mis le couteau sur sa gorge. Mais Ismaïl lui demanda de le retourner pour ne pas le regarder dans les yeux lors de l’immolation. Ainsi Ismaïl a-t-il demandé à son père de le retourner de l’autre côté, pour ne pas le regarder dans les yeux et pour que le père n’ait pas pitié de lui…
« Puis quand tous deux furent soumis (à l’ordre d’Allah) et qu’il l’eut jeté sur le front » (37 :103).
Ibrahim (‘alayhi Salam) a mis le couteau sur la gorge d’Ismaïl et commença à le faire bouger, mais le couteau ne coupait pas… Gloire à Allah ! Ismaïl sentait le couteau sur son cou, mais ne sentait rien d’autre… Le couteau allait et venait sur le cou d’Ismaïl, mais ne le tuait pas, alors Ismaïl croyait que son père ne pouvait pas l’immoler par pitié, il dit à son père : Plus fort mon père, Plus fort… Allah Taala dit:
« (Ismaïl) dit : « O mon cher père, fais ce qui t’es commandé : tu me trouveras, s’il plaît à Allah, du nombre des endurants. Puis quand tous deux se furent soumis (à l’ordre d’Allah) et qu’il l’eut jeté sur le front». » (Sourate 37 :103).
Le Prophète Ibrahim a fait comme demandé par son fils, et a égorgé son fils. Mais il fut surpris de voir son fils debout à côté de lui et qu’il avait à sa place égorgé un mouton. Allah Taala dit :
” Voilà que Nous l’appelâmes ” Ibrahim ! Tu as confirmé la vision, c’est ainsi que Nous récompensons les bienfaisants. C’était là certes, l’épreuve manifeste. Et Nous le rançonnâmes d’un Grand Sacrifice. Et Nous perpétuâmes son renom dans la postérité : Paix sur Ibrahim”” (Sourate 37:104-109).
Après que son fils soit préservé, Le Prophète Ibrahim (‘alayhi Salam) est parti pour la Palestine pour revoir Sarah. Allah a rendu les actions du Prophète Ibrahim (‘alayhi Salam) obligatoire pour tous les musulmans. Ainsi, quand nous allons pour le Hajj, nous marchons entre Safà et Marwà en souvenir de Hajjar. Nous allons aussi à Minna pour offrir en sacrifice un animal et lapider Satan.
La naissance d’Ishaq
La mort de Hajar et le premier mariage d’Ismail
Hajar mourut et fut enterré à l’intérieur du hijr. Les gens de la tribu des ‘Amaliq dirent : « cette eau appartient maintenant à Ismail et s’il quitte ce lieu, la source tarira ». Ils usèrent de ruse et donnèrent pour femme à Ismail une jeune fille des plus considérées de leur tribu, espèrant que de cette manière, il ne quitterait pas le pays.
Isma’il se maria donc à Oumarah bint Saad ibn Oussama ibn Ouqayl el ‘imlaqi mais elle ne resta pas longtemps son épouse car son père Ibrahim, venu un jour en son absence, lui laissa un message le conseillant de changer d’épouse ce qu’il fit aussitôt à son retour. Jaddah ne connaissait pas Ibrahim et après avoir échangé avec elle des propos, il lui demanda de dire à son fils de : « Changer le seuil de sa porte » du fait que cette femme s’était trop plainte sur les conditions difficiles dans lesquels elle vivait avec son mari Isma’il (paix sur lui). Lorsque Isma’il revint et qu’elle lui rapporta les propos de cet homme étranger, il sut que c’était son père et il lui dit : « C’était mon père et il m’ordonne de te répudier ».
L’arrivée des jourhoumites et le second mariage d’Ismail
Lorsque la tribu Jourhoum apprit que la tribu ‘Amaliq s’était établit à la Mecque, leur chef Moudad Ibn ‘Amr Ibn Sa’d Ibn Raqib Ibn Zalim Ibn Hayni Ibn Najd Ibn Jourhoum décida de les rejoindre avec sa tribu
Après cela, Isma’il se maria à Saydah bint Moudad ibn Amr el Jourhoumi de qui, il aura par la grâce d’Allah Exalté, douze garçons.
Abraham resta absent le temps qu’Allah voulut, puis il arriva un jour mais il ne trouva pas Ismaël. Alors il entra chez sa femme et l’interrogea sur lui.
“Il est sorti chercher des subsistances, répondit la femme.
— Comment vivez-vous ? demanda-t-il en l’interrogeant aussi sur leur situation.
— Nous sommes dans l’aisance et l’abondance, dit-elle tout en ayant loué Allah.
— Quelle est votre nourriture ? Insista-t-il.
— La viande, répondit-elle.
— Et votre boisson alors ? Insista-t-il encore.
— l’eau, dit-elle.”
Alors, il se tourna vers Allah et lança : “O mon Dieu ! Bénis pour eux la viande et l’eau !”
Renvoi : Là, le Prophète avait dit : A cette époque-là, ils n’avaient pas de grains. S’ils en avaient, il aurait invoqué Allah pour bénir les grains pour eux. Grâce à cette invocation et à La Mecque seulement, la viande et l’eau peuvent à elles seules fournir une alimentation complète.
Abraham avait dit donc à la femme : “Quand ton mari reviendra, salue-le de ma part et dis-lui de maintenir le seuil de la porte.”
A son retour, Ismaël demanda : « Quelqu’un est venu ? »
— Oui, il nous est venu un vieillard de belle allure, répondit sa femme en faisant l’éloge d’Abraham, il m’a interrogé sur toi ; je lui ai répondu ; il m’a interrogé sur notre existence ; je lui ai dit que nous étions dans l’aisance.
— Et est-ce qu’il t’a recommandé quelque chose ? demanda-t-il.
— Oui, répondit-elle, il te salue et te demande de maintenir le seuil de ta porte.
— Celui-là est mon père, et toi tu es le seuil, dit alors Ismaël, et il m’a enjoint de te garder.”
La construction de la kaaba
Lorsqu’Ismail eut atteint l’âge de 16 ans, Allah ordonna à Ibrahim d’accomplir une œuvre, la construction de la kaaba. Il fit le voyage à La Mecque et alla trouver son fils Ismail afin de solliciter son aide. Il le trouva en train de tailler des flèches. Il ne savait pas où construire, jusqu’à ce qu’Allah envoya un vent appellé el Khajouj qui avait deux ailes et une tête en forme de serpent. Il nettoya la région autour de la kaaba pour leur montrer sa vieille fondation. Ils le suivirent avec le materiel qui leur servait de pioches, et creusèrent l’endroit jusqu’à ce qu’ils aient trouvé sa fondation. Allah dit : « Et quand nous indiquâmes pour Abraham le lieu de la maison : « Ne m’associez rien ; Et purifie ma maison pour ceux qui tournent autour, pour ceux qui s’y tiennent debouts et pour ceux qui s’y inclinent et se prosternent … ». (Sourate 22, Verset 26).
La kaaba avait auparavant été démolie lors du déluge de Nouh. Tous deux la construisirent donc sur les assises de l’ancienne construction d’Adam restée intacte.
Ibrahim se mit à batir et Ismail lui donnait des pierres ; Ismail faisait les fonctions de manœuvre, et Ibrahim celles de maçon. Durant toute la construction ils ne cessèrent d’invoquer Allah en ces termes :
Et lorsqu’éleva Ibrahim les assises de l’édifice, ainsi qu’Ismail : « Seigneur, accepte de nous, tu es celui qui entend, le savant. Seigneur, fais de nous deux croyants, soumis à toi, ainsi que parmi notre descendance, une communauté qui s’en remet à toi et indique nous les rites de notre pelerinage et fais nous rémission, Tu es celui qui accueille les repentants, le Misericordieux ». (Sourate 2 Verset 127).
A un endroit précis du plan de construction, il manquait une pierre assez dure et résistante pour former l’angle. Ismail se mit à la recherche d’une telle pierre, mais il ne trouva point ce qui leur fallait. Quand il revînt à son père, il fût surpris de voir son père en possession de la pierre qu’il avait tant cherché. C’était une pierre du paradis qu’ALLAH avait envoyé à Ibrahim sur le mont Qobais.
Durant la construction, Ibrahim se servit d’une pierre au dessus de laquelle il montait pour gagner de la hauteur quand les murs furent devenus hauts. Ibrahim appuya avec force sur cette pierre si bien que les empreintes de ses pieds furent gravées dans la roche.
RENVOI : La pierre en question fut celle que l’on nommera plus tard « Maqam Ibrahim ». Celle-ci restera à son emplacement d’origine jusqu’à ce qu’elle soit déplacée à l’époque du prophète sous la suggestion de Omar ibn El Khattab qui releva le fait qu’elle était devenue un obstacle au passage des gens accomplissant le tawaf.
Concernant cet emplacement, Allah dit :
[Et rappelle-toi], quand nous fîmes de la Maison un lieu de visite et un asile pour les gens – Adoptez donc pour lieu de prière, ce lieu où Abraham se tint debout – Et Nous confiâmes à Abraham et à Ismaël ceci : “Purifiez Ma Maison pour ceux qui tournent autour, y font retraite pieuse, s’y inclinent et s’y prosternent. (Sourate 2, verset 125)
Sa description à son achèvement
Ibrahim construisit la Kaaba entre deux collines sur un sol plat.
Il la bâtit avec des pierres qu’il enatreposa les unes sur les autres sans boue. Il creusa à droite de son entrée un profond trou qui ressemblait à un puits pour y mettre les cadeaux offerts à la Ka’ba et dont le profondeur était de 3 coudées.
Il ne fit ni plafond ni porte de bois. Il laissa à la place de la porte une ouverture au mur de l’Est pour indiquer la façade de La Maison.
Cela s’explique par le fait qu’ils étaient des gens qui ne connaissaient ni vol ni trahison, ils n’avaient ni or ni argent à voler et à cette époque ils n’habitaient pas des maisons et des palais comme les nôtres.
Ibrahim batît la Ka’ba à partir des roches de cinq montagnes: Tor Sina, Tor Zita et Liban (ce sont deux montagnes à Jérusalem), Al Joudy et Hira. Les Anges l’aidaient en lui apportant des pierres de ces montagnes. Lui, il construisait et Isma’il lui donnait les pierres.
Il fit deux angles du coté du mur de l’est (l’angle yéménite, et l’angle de la pierre noire), le mur opposé (celui de l’ouest) n’avait pas d’angle car il était de forme arrondie.
Abraham donna à l’édifice neuf coudées de haut, sur trente-deux de long et vingt-deux de large.
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Le temple étant achevé, Abraham et Ismaël le vouèrent donc au Seigneur et, comme ils l’avaient souhaité, Allah envoya l’ange Gabriel qui vint leur indiquer les prières et les diverses pratiques relatives au pèlerinage. Il leur enseigna la préparation de cet acte d’adoration, à faire les stations d’Arafat, de Mouzdalifa, et le jet des cailloux, suivi de l’immolation des bêtes dans la vallée de Mina.
Ibrahim reçut ensuite l’ordre d’appeler les gens à venir faire le pèlerinage. Celui-ci fût étonné de devoir lancer un appel au beau milieu du désert. De cet appel Allah dit :
Et fais aux gens une annonce pour le Hajj. Ils viendront vers toi, à pied, et aussi sur toute monture, venant de tout chemin éloigné,… (Sourate 22, verset 27)
Abraham monta ensuite, par l’ordre d’Allah, sur la montagne d’Abou-Qoubays, et fit retentir dans les airs cette invitation adressée à tous les humains présents et à venir : « O peuples! Accourez à la maison « de votre Dieu! » La voix du patriarche fut entendue de toutes les créatures, et des millions d’âmes, destinées à la grâce d’accomplir le pèlerinage, répondirent: «Labayk allahoumma, Nous voici, Seigneur! ».
Ibrahim fut le premier à poser les bordures du Haram (miqat) et c’est Jibril qui lui en indiqua les lieux.
Ibrahim confie la propriété du temple de La Mecque à Ismail
Cette même année, lorsqu’Ibrahim fit son pelerinage, il confia le temple de la mecque à son fils ismail, et il lui dit : « Ô mon fils, ce pays t’appartient ainsi qu’à tes enfants, jusqu’au jour du jugement. » Après cela, Ibrahim, étant allé sur le mont Tébir, se tourna tantôt vers la Syrie, tantôt vers La Mecque. Il vit que La Mecque était pleine de montagnes et de pierres, qu’il manquait d’eau et qu’il ne s’y trouvait ni herbe, ni arbre, ni terre labourable, ni verdure ; et, de l’autre coté, il vit la Syrie toute couverte d’arbres, de verdure, d’eau courante, et de terre ensemencée. Alors Ibrahim eut le cœur rempli de tristesse à cause d’ismail et de ses enfants, Il dit : « Comment habiteront-ils au milieu de ces montagnes stériles et sans arbres ? ». Après cela, il leva les mains et tourna son visage vers le ciel en s’adressant à ALLAH.
« Lorsque Ibrahim dit : Seigneur, fais de ce lieu un pays sûr, et éloigne moi, ainsi que mes enfants du culte des idoles. J’ai fais habité une partie de ceux de ma famille dans une vallée stérile, auprès de ta maison sacrée, afin qu’ils s’acquittent de la prière. O Seigneur, fais donc que le cœur de quelques hommes soient portés d’affection vers eux, et nourris les de fruits, pour qu’ils te rendent grâce. » (S 14, V 35 et 37).
Et quand Ibrahim supplia : « O mon Seigneur, fais de cette cité un lieu de sécurité, et fais attribution des fruits à ceux qui parmi ces habitants auront cru en Allah et au jour dernier, le Seigneur dit : « Et quiconque n’y aura pas cru, alors je lui concèderais une courte jouissance ici-bas, puis, Je le contraindrais au châtiment du feu dans l’au-delà. Et quelle mauvaise destination ! ». (Sourate 2, Verset 126).
Enfin, Abraham appela Ismaël, et lui dit : « Ma tâche est terminée. Je pars, et te confie tout ce pays et ce temple, dont Dieu le constitue le gardien ». Abraham se mit alors eu route, et retourna en Syrie, auprès de Sara.
La mort d’Ibrahim
Lorsqu’Ibrahim eut accompli sa mission et qu’il eut atteint l’âge de deux cents ans, Allah envoya vers lui l’ange de la mort à qui il dit : « Prends l’âme d’Ibrahim avec son autorisation ». L’ange de la mort demeura embarrassé, et il ne savait comment faire pour prendre l’âme d’Ibrahim avec son consentement. L’ange de la mort usa de ruse et alla vers Ibrahim sous la forme d’un vieillard débile, qui avait les mains tremblantes à cause de son grand âge, et dont la tête tremblait beaucoup pour la même cause. Lorsqu’Ibrahim vit cet homme, il pensa que c’était un pauvre qui avait besoin de nourriture et qui venait vers lui en qualité d’Hôte. Ibrahim fut rempli de joie, et il ordonna que l’on apporte de la nourriture pour lui. Lorsqu’on plaça celle-ci devant l’ange de la mort, il en prit une bouchée avec beaucoup de peine, les mains tremblantes et la tête vacillante. Chaque fois qu’il avait pris quelque chose cela lui tombait des mains et lorsqu’il voulait porter la nourriture à sa bouche, il l’a mettait tantôt dans son œil, tantôt dans son oreille, tantôt dans son nez, jusqu’à ce qu’enfin, après mille peines, il l’a plaçait dans sa bouche et alors, elle tombait sur sa barbe. Ibrahim fut extrêmement étonné et stupéfait de cela, il dit : « Ô vieillard, combien as-tu d’année ? ». L’ange de la mort lui répondit : « Ma vie est plus longue de deux ans que celle d’Ibrahim ; j’ai deux cents deux ans ». Ibrahim dit : « Est-ce que quiconque parvient à l’âge de deux cents deux ans devient semblable à toi, ô vieillard ? ». L’ange de la mort répondit : « Oui ». Alors Ibrahim s’écria : « Ô seigneur, je te demande de ne pas m’accorder la vie plus longtemps ». Aussitôt, l’ange de la mort enleva l’âme d’Ibrahim. Isaac lava le corps d’Ibrahim en l’enseveli sur place, au cham.
Dès lors, Ismaïl prit l’habitude une fois tous les ans de se déplacer au cham afin de se rendre au tombeau de son père et de visiter son frère Isaac.
Mort d’Ismaïl ou la fin de la prophétie chez les arabes
De l’autre côté de la Mecque, vers l’occident dans le pays de Hadrawmout, ainsi que dans l’Egypte, le Yémen et le pays des ‘Amalikites, habitaient les peuples soumis aux pharaons ; ils étaient des idolâtres. Allah envoya vers ces peuples, en qualité de prophète, Ismaïl, qui vécut pendant cinquante ans au milieu d’eux. Plusieurs crurent en lui et plusieurs ni crurent pas. Il était un prophète revêtu du caractère d’apôtre ; jamais, il ne s’était révolté contre Allah, et jamais il n’avait adoré les idoles.
Allah dit : « Mentionne Ismail dans le livre du coran, car il était sincère dans ses promesses, et il était apôtre et prophète. Il enjoignait aux siens les prières, la purification, il agréait à son maître. » (S 19 ; Versets 54, 55).
Ismail dirigea la Mecque et le temple d’Allah durant le restant de sa vie puis mourut à l’âge de 137 ans, après avoir désigné Isaac comme son exécuteur testamentaire. Il fut enseveli par ses fils auprès du tombeau de Hajar. Dès lors, les peuples arabes, devront attendre de nombreuses générations avant que ne leur vienne un nouveau prophète issu d’eux. Cette longue période d’absence prophétique finira par les plonger dans une profonde ignorance et les entraînera dans l’idolâtrie la plus extrême.
Nabith devient chef de La Mecque
Ismail avait douze fils : Nabit, Kaydar, Adhbel, Macha, Misma’, Machi, Dima, Adher, Yettour, Nabech, Tima et Qaydouma, et une fille nommée Nesma.
RENVOI : C’est elle qu’Ismaïl avait donné en mariage à son neveu ESAU, le fils de son frère ISAAC.
Tous vivaient à La Mecque et la majeure partie de leurs moyens de subsistance provenait du commerce qu’ils effectuaient au Yémen, en Syrie et en Egypte. C’est Nabith qui succéda à son père en tant que chef de La Mecque et gardien du temple de la kaaba et du puits de ZemZem.
Renvoi : Rappelons ici que Nabith est jourhoumite de par sa mère.
Les ismailites perdent la direction de La Mecque
Lorsque Nabit Ibn Isma’il décéda, les jourhoumites dirigés par Moudad occupèrent la partie supérieure de La Mecque à Qu’ayqi’ane, tandis que les ‘amaliq dirigés par As-samaydah occupèrent la partie inférieure, Ajyad et ses environs. Les banou Ismail et fils de Nabit habitaient la partie supérieure avec Moudad et les siens. Moudad donnait l’hospitalité de ceux qui entraient à La Mecque par le haut, tandis qu’As-Samaydah offrait l’hospitalité à ceux qui entraient à La Mecque par le bas. Et chacun se confina dans son peuple, sans qu’aucun d’eux n’empiéta sur l’autre.
Les banou Ismail ne leur disputèrent pas leur autorité à cause de leurs liens de parenté et leur respect envers la kaaba et afin qu’il n’y eut pas d’oppression ou combat dans cet endroit sacré. De plus leur nombre comparé à celui des deux tribus yémenites n’aurait pu leur permettre de s’approprier le pouvoir à La Mecque.
La descendance de Kaydar, et l’exil des nabatéens
Par la suite, les enfants d’Ismail et leur descendance s’éparpillèrent dans la Péninsule et même en dehors de celle-ci, après quoi elles sombrèrent dans les ténèbres de l’oubli. Les descendants de Nabit ibn ismail : Les Nabatéens, de la tribu de Nâbit quittèrent à leur tour la Mecque et gagnèrent le nord du hijaz où ils fondèrent une civilisation florissante. Ils constituèrent un gouvernement solide et sûr, prirent Al-Batrâ (PETRA) comme capitale.
RENVOI : Personne n’avait jamais pu les inquiéter avant l’arrivée des romains qui fonderont sur eux et les disperseront.
Parmi les enfants d’Ismail il ne resta donc à La Mecque que les descendants de Kaydâr ibn Ismail, qui n’eurent cessé d’y vivre où ils se multiplièrent.
La guerre pour le pouvoir entre Jourhoumites et ‘Amaliqites
Par la suite, les deux clans se disputèrent la souveraineté intégrale de La Mecque, ce qui causa une guerre entre eux. En effet ils marchaient les uns contre les autres. Moudad marcha de Qu’ayqi’an à la tête d’un bataillon armé de lances, boucliers en cuir, épées et carquois qui faisaient des cliquetis.
Renvoi : C’est la raison pour laquelle l’on dit qu’ayqi’an, à cause des cliquetis qui se traduit en arabe par « yuqa’qi ».
De son côté, As-samaydah marcha de Ajyad accompagné de chevaux et d’hommes. RENVOI : Ajiyad ne s’appelle ainsi qu’à cause de la marche rapide de ces chevaux qui se traduit en arabe par « Jyad
Les deux armées se rencontrèrent à Fadih, endroit proche de La Mecque, auprès de la montagne d’Abou Qoubays et se combattirent férocement. A l’issue de cette bataille, As-samaydah fut tué et Qatura fut voué à la honte.
Renvoi : Fadih ne fut appelé ainsi qu’à cause de cette honte car en arabe « honte » se dit « fadiha ».
Puis les deux belligérants s’appelèrent à la paix. Ils marchèrent jusqu’à El Matabikh, un chemin étroit en haut de La Mecque et y firent la paix. La souveraineté à La Mecque fut définitivement confiée à Moudad dans sa totalité. Cette souveraineté comprenait deux fonctions : Le ‘Hidjâba (garde des clefs de la Ka’ba) et le Siqâya (distribution des eaux). Moudad fit égorgé des animaux et en donna aux gens, qui ceux-ci en firent la cuisson et en mangèrent.
Renvoi : L’endroit el Matabikh était appelé ainsi à cause de la cuisson « tabakh ».
Ce qui se passa entre Moudad et As-samaydah fut la première oppression arrivée à La Mecque.
Le départ des ‘amaliq et leur déviation dans l’adoration
Malgré la paix conclue avec les jourhoumites, l’humiliation subie par Les ‘amaliq les poussèrent à quitter La Mecque. Ils se dispersèrent donc dans le pays à la recherche de moyens de subsistance. Par attachement à La Mecque, chacun d’eux emporta avec lui une pierre de la kaaba. Ils la posaient à un endroit où ils s’établissaient et commençaient à tourner autour de la pierre comme ils le faisaient autour de la kaaba. Ce fut d’abord un geste de dévotion pour la kaaba et d’amour pour La Mecque. Mais cela les conduisit par la suite à adorer les pierres au lieu d’adorer Allah. Remplaçant la religion d’Ibrahim et d’Ismail par une autre, ils commencèrent, comme tant d’autres peuples avant eux, à placer leur foi dans les idoles. Pourtant ils garèrent des traces de la religion d’Ibrahim et d’Ismail, puisqu’ils restèrent attachés à La Mecque. Ils ne cessèrent de la visiter, d’y venir en pèlerinage et de tourner autour de la kaaba, de se tenir sur Arafat et el Mouzdalifa, et de faire les sacrifices rituels.
Les banou Ismail aux cotés des jourhoumites à la mecque
Bien qu’ils aient augmenté en nombre, les banou Ismail restèrent dans le même état d’esprit que par le passé, à savoir qu’ils cautionnaient l’autorité d’un de leurs parents, en l’occurrence Moudad. Ils se soumirent à l’idée de laisser la Mecque sous l’autorité des Jourhoumites et choisirent de rester vivre en retrait dans la province montagneuse. Puis les générations se succédèrent entrainant la dispersion des ismailites en plusieurs tribus bédouines.
Les Nabatéens, les Mecquois, les Romains : Tous descendants d’ismail
1ère reconstruction de la Kaaba
Du temps des seconds Djorhom, un torrent produit par des pluies abondantes, ayant fait irruption dans la Kabba, renversa l’édifice. En effet, la petitesse des dimensions de ce temple, et l’imperfection de la construction faite par Ibrahim et Ismail, atteste qu’ils n’étaient pas des experts en la matière.
Les Djorhom rebâtirent le temple dans la même forme qu’Abraham et Ismaël lui avait donnée. Les travaux furent dirigés par un homme appelé Amir, fils d’Amr. On le surnomma depuis El-Djarir, le constructeur ou le maçon, et Abou-l-Djadara, le père des maçons, parce que sa postérité fut connue sous la qualification d’El-Djadara. Cette reconstruction de la Kaaba fut sous le règne de Harith ibn Moudad-El-Akbar qui est, de plus, le beau-père de Amir.
La tibu de jorhom avait destiné un homme pour garder ses offrandes. Mais un jour, cet homme fut tenté de les volées. Il descendit dans le puit et ramassa l’or et l’argent dans son habit. Alors, Allah envoya une grosse pierre qui boucha le puit et l’empêcha de sortir. Des gens arrivèrent ensuite, l’aidèrent à sortir et remirent en place ce qu’il avait pris dans le puit. Après cet incident, Allah envoya un serpent vivre dans ce puit, à l’intérieur de la Kaaba pour garder les offrandes.
Naissance de Esaü et Ya’coub (Jacob)
Si l’interruption de la prophétie perdura chez les ismaélites durant des siècles, ce ne fut pas le cas pour les descendants d’Ishac. Au contraire, de nombreux prophètes de sa lignée se succèderont les uns après les autres.
Isaac avait une femme du pays de Chanaan, appelé Rifka. Cette femme lui donna deux fils jumeaux ; le premier s’appelait Esaü et le second Ya’coub. Ils devinrent grands tous les deux, et Esaü épousa la fille d’Ismaël.
L’invocation d’Ishac
Ensemble, ils eurent des enfants et leur postérité devint nombreuse. En effet, tous les Grecs qui se trouvent répandus dans le monde sont de la race d’Esaü, lequel eut un fils qu’il nomma Roum. Roum lui-même eut un grand nombre d’enfants, qui s’emparèrent du pays des Grecs, et lui donnèrent le nom de Roum. Ceci fut la conséquence de l’invocation d’Ishaq pour son fils Esau.
RENVOI : Isaac (sur lui la Paix !) chérissait Esaü. Un jour, il lui dit : J’ai envie de manger de la chasse ; lorsque tu auras pris quelque pièce, fais-la rôtir et apporte-la-moi, pour que je mange et que je prie pour toi, afin que Dieu t’accorde le don de prophétie. Esaü aimait la chasse ; il mangeait de la chair des animaux qu’il prenait en chassant, et il en faisait sa nourriture.
Ya’coub était berger, et il aimait les brebis. La femme d’Isaac avait plus d’affection pour Ya’coub, et Isaac avait plus d’affection pour Esaü. Or, lorsqu’Esaü partit pour la chasse, la mère de Ya’coub, dit à celui-ci : Va promptement, apporte un agneau gras et tue-le. Ya’coub s’en alla, et il apporta un agneau gras, le tua, le fit rôtir et le plaça devant Isaac. Lorsqu’Isaac sentit l’odeur du rôti, il dit : Qu’est-ce que cela ? Sa femme lui répondit : C’est le rôti de ton fils a apporté. Isaac (sur lui la Paix !) dit : Donne-le-moi. Alors elle le lui apporta. Isaac mangea un morceau de ce rôti, et il pria, en disant : O Seigneur, accorde le don de prophétie à celui de mes fils qui a apporté ce que je viens de manger. Quelques instants après, Esaü revint de la chasse, apportant ce que son père lui avait demandé ; il dit : O mon père, j’apporte ce que tu m’as demandé. Isaac répondit : O mon fils, j’ai mangé du rôti et j’ai prié pour celui qui me l’a apporté, pensant que c’était de toi. Maintenant, ton frère m’a apporté ce qui m’était nécessaire, et il t’a enlevé la prière que je te destinais ; mais ne t’afflige point, car je ferai une autre prière pour toi. Or Isaac (sur lui la Paix !) pria pour Esaü, en disant : O Seigneur, rends sa postérité nombreuse et puissante dans le monde.
CONSTRUCTION DE BAYT AL MAQDIS ( -970)
En conflit avec son frère Esau, Ya’coub fut contraint de quitter sa famille. Au cours de son voyage vers Haran, il passa la nuit dans une ville appellée Béthel. Pendant cette nuit là, il eut en rêve, le vision d’une échelle atteignant le ciel et Allah lui dit : « Je bénierai toi et ta progéniture et ferai cette terre pour toi et pour ceux qui viennent après toi ». Quand il se réveilla, il se senti joyeux de ce qu’il avait vu dans son rêve et se voua à Allah. Alors, il construisit un temple pour Allah pour l’adorer. Et c’est ainsi que fut construit le temple de Jérusalem, Bayt al Maqdis.
L’annonce de l’avènement du prophète Mohammed dans la torah
Des années se sont écoulées depuis la mort de Ya’coub. Ses enfants s’installèrent définitivement en Egypte suite aux évènements liés au prophète Yousouf. Depuis, l’Egypte compte parmi ses habitants des Baní Israël. Parmi eux, le prophète Moussa va naitre. Il va grandir auprès de Pharaon jusqu’à son exil. A son retour en Egypte, Allah s’adressa a moussa pour la première fois sur le mont Tour. Il le désigne comme prophète envoyé pour les Baní Israël.
Allah dit : « Puis, lorsqu’il y arriva, il fut interpellé : « Moussa ! Je suis ton seigneur. Enlève tes sandales, car tu es dans la vallée sacrée, Tuwa. Mois, je t’ai choisi. Ecoute donc ce qui va être révélé. Certes c’est moi Allah. Point de divinité que moi. Adore-moi donc et accomplis la salat pour te souvenir de moi. L’heure va certes arriver. Je la cache à peine, pour que chaque âme soit rétribuée selon ses efforts. Que celui qui n’y croit pas et qui suit sa propre passion ne t’en détourne pas. Sinon tu périras ». (S20 ; V11 à 16)
Après avoir sauvé les Baní Israël de Pharaon, Moussa reçut d’Allah la Torah depuis le mont Sinaï.
RENVOI : Ceci correspond à une date correspondant au sixième jour du mois de ramadan.
Il leur ordonna de revenir au Tawhid et de suivre une législation défini par Allah pour eux. La torah mentionne également le nom d’autres prophètes antérieur à moussa et surtout annonce la venue d’un prophète exceptionnel avec une législation parfaite pour toute l’humanité entière contrairement aux autres prophètes qui furent envoyé que pour leur propre communauté avec un message qui leur est propre. On y mentionne ses caractéristiques physiques, son lieu d’apparition et des signes précurseurs de son apparition.
RENVOI : faire un fond en parchemin et y mettre les versets de la Torah suivants :
« N’obéissez pas aux devins […], car le seigneur vous susciteras un prophète comme moi de parmi vos frères. Obéissez donc à ce prophète ». (Deutéronome 18 :15)
« Je leur susciterai au sein de leur frères un prophète comme toi(Moussa), je mettrais mes paroles dans sa bouche, et il leur diras tout ce que je lui commanderais ». (Deutéronome 18 :18)
DESTRUCTION DE BAYT AL MAQIS ( -587 )
Le temple a été entièrement détruit par Nabuchodonosor.
L’annonce de l’avènement du prophète Mohammed dans l’évangile
Depuis la mort de moussa, d’autres prophètes se sont succédés. Parmi eux, il y a eu le prophète Suleyman qui se distingua par l’agrandissement du temple de Jérusalem. C’est dans cet endroit que Mariam fut vouée à l’adoration d’Allah suite au vœu que ses parents avaient formulés avant sa naissance. Mariam devint par la volonté d’Allah enceinte d’Aïssa. Il grandit au milieu des Baní Israël, un peuple qui n’avait cessé d’altérer les textes divins. Lorsqu’à l’âge de trente ans, Aïssa reçut l’évangile. Il se présenta à eux et leur dicta des préceptes qui complétaient ce qu’il avait déjà mais qu’ils avaient transgressé. Il leur ordonna de suivre la législation de Moussa et il leur assoupli certains préceptes, qui à l’origine leur était interdit leur fut licites. Comme l’annonçait les textes précédant, l’évangile annonça la venue d’un dernier prophète avec certains signes le reconnaissant.
Allah dit : « et quand Jésus fils de Marie dit : « Ô Baní Israël ! Je suis vraiment envoyé de Dieu vers vous, confirmant ce qui est venu avant moi dans la torah, et pour annoncer un Messager après moi, dont le nom sera Ahmad ». (S SAF ; V6)
RENVOI : faire un fond en parchemin et y mettre les versets de l’évangile suivants
« Je ne vous parlerai plus longtemps, car le meneur de ce monde viendra… » (Evangile selon Jean 14 :30)
« C’est votre avantage que je m’en aille ; en effet, si je ne pars pas le « PARACLET » ne viendra pas à vous : si, au contraire, je pars, je vous l’enverrai » (Evangile selon Jean 8 :13)
« …car il ne parlera pas de lui-même, mais il dira tout ce qu’il aura entendu… » (Evangile selon Jean 16 :13)
« Quand sera venu le consolateur, que je vous enverrai de la part du Père, l’Esprit de vérité, qui vient du Père, il rendra témoignage de moi; et vous aussi, vous rendrez témoignage, parce que vous êtes avec moi dès le commencement » (Evangile selon Jean 15 :27)
La propagation du christianisme et sa déviation dogmatique
Aïssa envoya ensuite ses compagnons à travers le monde afin d’appeler les hommes à la religion d’Allah. Il envoya deux disciples à Rome et en Grèce et tout l’occident. Un autre à Babylone et en Iraq et tout l’orient. Un autre en Egypte. Et enfin un autre dans le Hedjaz et le Maghreb.
Puis, après la mort d’Aïssa, ses compagnons furent persécutés par les juifs. Le roi de Rome au courant de ces persécutions dépêcha une armée, tua un grand nombre de juif et libera les compagnons. Il accepta la religion d’Aïssa et emmena avec lui les deux compagnons qui prêchait à Rome. Le roi de Jérusalem, Hérode accepta également la religion d’Aïssa.
Quand la religion d’Aïssa fut répandue, Iblis fit son apparition un jour de fête alors qu’un grand nombre de fidèles chrétien étaient réunis dans le temple de Jérusalem. Il s’y présenta accompagnés de deux diables sous la forme de trois vieillards, et s’assirent au milieu du peuple entrant en conversation avec les hommes, en disant : « nous sommes venues tous les trois de l’occident. Ayant entendu parler de votre religion, nous l’avons trouvé bonne et nous avons crus ; mais nous avons voulu entendre ce que vous dite au sujet de Aïssa ». Les hommes répondirent : « Aïssa est le prophète, l’esprit de Dieu et le fils de Marie ; il n’a pas été engendre par un père ».
Iblis dit : « Il n’est pas possible qu’un enfant naisse sans avoir été engendre par un père. Je pense que Dieu est le père de Aïssa ».
L’un des diables dit : « cette parole est un non sens, car dieu n’a pas d’enfants et n’a pas commerce avec une femme ; mais Aïssa, c’est dieu lui-même, qui est descendu du ciel et est entre dans le sein de Marie ; il en est sortie pour se montrer aux hommes, sous la forme d’un homme, puis il est retourne au ciel, car dieu a le pouvoir d’être ou il veut et de montrer aux hommes ce qu’il veut ».
Le troisième diable dit : « Vos paroles sont insensés. Moi, je prétends que dieu a pris en affection Marie et a fait naitre d’elle Aïssa, sans père, et il l’a établi au milieu des hommes comme un signe de sa toute puissance ; puis il s’est associe a Aïssa et Marie, afin qu’il fût honoré a l’égal de dieu ».
Ces paroles tombèrent dans le cœur des hommes, qui dirent : « il faut nécessairement que Aïssa soit dans une de ces trois conditions. Puis, lorsqu’Iblis et ses compagnons eurent disparu, il égara les hommes qui prétendirent que c’était trois anges auquel dieu a ordonner de nous instruire sur la véritable origine de Aïssa. Alors les chrétiens se divisèrent en trois sectes, dont chacune accepta l’une de ces trois doctrines, qui dès lors demeurèrent dans le christianisme. Tous les chrétiens sont donc devenu infidèle a l’égard de dieu au sujet de Aïssa ; il ne connaisse ni dieu ni Aïssa.
RECONSTRUCTION DE BAYT AL MAQDIS ( -536 à -515)
Reconstruction effectué par Suleyman
Les arabes qahtanites du Yémen
Les arabes de souche, tous descendants de Qahtan, vivaient à l’origine au Yémen et comportaient de nombreuses tribus dont les deux plus grandes et plus connues étaient de la lignée de deux des fils de Saba :
- Hamir : les plus célèbres branches de cette tribu s’appelaient Zayd Al Jumhour, As-Sakasik, et Qoda’a. Cette dernière n’est pas d’origine qahtanite mais plutôt adnanite. En effet, Qoda’a était le fils aîné de Maad mais il se joignit à la tribu de Himyar ibn Saba lorsqu’il se rendit au Yémen. Dès lors, les banou Qouda’a furent considérés comme des hymiarites.
C’est aux himariyites qu’appartenait la royauté et ce depuis Hymiar ibn Saba qui l’avait héritée de son arrière grand-père Ya’roub ibn Qahtan, premier
- Kahlan : Les plus connues parmi leurs grandes divisions étaient les Kandah, les Lakhm, les Azad dont descendent les Aws et les Khazraj
En résumé, le Yémen était occupé par des tribus descendant directement des fils de Saba. Parmi les plus connues nous pouvons citer :
De Hamir :
- Les Hymariyites (de Hamir)
De Kahlan :
- Les Azadites dont le chef est Amrou ibn ‘Amir El Mouzayqya
- Les Kandites (de Kandah)
- Les Madhajites (de Madhaj)
- Les ‘achariyoun (d’El ‘Ach’ar)
- Les enmarites (d’EnMar)
- Les Lakhmites (de Lakhm)
- Les Joudhamites (de Joudham)
- Les Banou ‘Amilah (de ‘Amilah)
- Les Banou Bajilah
- Les Banou Tay
- Les Ghassanites (de Mazin fils d’Azad)
(RENVOI : Ghassan est une source près du barrage de Ma’rib. Cette source fut l’abreuvoir de la lignée de Mazin ibn Al Azad. Ils furent appelés ainsi d’après cette source).
Les arabes adnanites
Les arabes adnanites se divisent en deux grandes branches, toutes les deux descendent des deux enfants d’Adnane, à savoir, ‘Ak et Maad :
- Les ‘Akites : La famille de ‘Ak habita le yemen du fait que ‘Ak se maria avec une femme de la tribu des Achariyoun. Sa famille s’établit parmi eux de sorte que l’habitat et la langue devinrent les mêmes. Parmi les adnanites du Yémen, nous pouvons également ajouter la famille de Qoda’a, le fils ainé de Maad. En effet celui-ci se dirigea aussi vers le Yemen et se joignit à la tribu de Himyar ibn Saba.
- Les maadites : Maad et ses enfants, à l’exception de Qoda’a, constituent les ancêtres des arabes adnaniens à La Mecque. Maad eut quatre fils, Nizar, Qadha’a, Qans et Iyyad. Les descendants de Qans disparurent.
- Bien qu’ils habitaient exclusivement le désert, ils venaient à la Mecque, de temps en temps, sans y rester. Lorsqu’ils deviendront nombreux, une partie d’entre leurs descendants viendra se fixer à la Mecque, et une partie demeurera dans les montagnes. Mais la souveraineté de cette ville continuera d’appartenir aux Jourhoumites jusqu’à l’avènement de Qossay ibn Kilab qui gouvernera la Mecque et rassemblera les tribus adnanites.
RENVOI : On ne connaît que très peu de choses sur Adnan si ce n’est qu’il est mort après Nabuchodonosor II retourna à Babylone, après que son fils Ma’ad s’éloigna dans la région du Centre-Ouest Hijaz après la destruction de la Qedarite royaume près de la Mésopotamie, et le reste des Arabes Qedarite y ont été déplacés de leurs terres et contraints de vivre dans Al-Anbar province et la sur les rives de l’Euphrate sous la domination de l’empire néo-babylonien.
La descendance de Maad fils de Adnane
NIZAR (-56)
Nizâr, fils de Ma’add, fils d’Adnan, avait le surnom d’Abou Rabî’a ou d’Abou-Iyâd. Nizâr demeurait dans le désert, au même endroit où avait été Ma’add, fils d”Adnân. De là il vint à la Mecque et y établit sa résidence, et il fut tantôt dans le désert avec sa tribu, tantôt à la Mecque. Nizar eut quatre fils, Iyyad et Moudar avec Sawda bint ‘Akk ibn Adnan et Rabi’a et Anmar avec Chouqaïqa (ou Djoum’a) bint ‘Akk ibn Adnan.
RENVOI : Modhar avait le surnom de Hamrâ, (de la tente rouge ), qui avait comme origine du fait que Nizâr possédait une grande fortune, qu’il partagea, en mourant, entre ses fils. Il donna une tente de cuir rouge à Modhar, à Rabî’a un cheval noir, à Anmâr un tapis de cuir noir, et à lyâd une esclave. Il leur dit : Partagez-vous tous mes biens de cette manière. S’il s’élève entre vous des contestations, allez à Najran, où il y a un devin nommé Af’a, de la tribu de Djorhom, qui est très-habile et savant, afin qu’il fasse le partage entre vous. Nizâr était lui-même un devin, connaissant l’art des présages, des augures et de la divination, et ses fils en avaient également quelques notions. Après sa mort, ses fils, en prenant possession des objets que leur père avait donnés à chacun, eurent des contestations relativement aux autres biens. Alors ils montèrent sur des chameaux pour se rendre à Najran auprès du devin, voulant soumettre à son jugement le partage. Sur la route, ils rencontrèrent un terrain couvert d’herbe, dont une partie était broutée, et une partie intacte. Modhar dit : Le chameau qui a brouté cette herbe est borgne de l’œil droit. Rabî’a dit : Il est boiteux du pied droit. lyâd dit : Il a la queue coupée. Anmâr dit : Il s’est échappé des mains de son maître, parce qu’il est farouche. Un peu plus loin, ils rencontrèrent un homme monté sur un chameau, ils lui demandèrent qui il était. Il répondit qu’il était de telle tribu, et qu’il était à la recherche d’un chameau qui s’était échappé. Modhar lui dit : Ce chameau n’est-il pas borgne de l’œil droit? — Oui, répondit l’homme. — Ne penche-t-il pas du côté droit? demanda Rabî’a. — Oui. — Il n’a pas de queue, dit lyâd. — C’est vrai, répondit l’homme. — Anmâr ajouta : Il est farouche. — Oui, dit l’homme; où est-il, ce chameau? — Nous ne l’avons pas vu, dirent les frères. — Si vous ne l’avez pas vu, répliqua l’homme, comment savez-vous toutes ces particularités? Il insista et dit : C’est certainement vous qui l’avez; rendez-le-moi. — Nous ne l’avons pas. Il leur demanda où ils allaient. Les frères lui dirent qu’ils se rendaient à Najran, auprès d’Af’a, le devin, pour soumettre à son jugement un différend qui s’était élevé entre eux. Cet homme, qui était seul, s’attacha à leurs pas, et suivit les quatre frères jusqu’à Najran.
Af’a ne les connaissait pas, mais il les reçut gracieusement et leur demanda le but de leur voyage. Ils lui dirent : Notre père est mort, et nous ne pouvons pas nous accorder sur ïe partage de ses biens; nous sommes venus afin que tu prononces entre nous quatre; nous sommes tombés d’accord de nous soumettre à ton jugement. Alors le propriétaire du chameau dit : Arrange d’abord l’affaire de mon chameau entre eux et moi; j’ai perdu mon chameau, ce sont eux qui le tiennent. Af’a lui dit : Comment sais-tu qu’ils l’ont? L’homme répondit : Parce qu’ils m’ont donné son signalement; s’ils ne l’avaient pas vu, comment le sauraient-ils? Modhar dit : J’ai reconnu que ce chameau était borgne de l’œil droit, parce qu’il avait brouté l’herbe d’un côté seulement, et qu’il ne l’avait pas touchée du côté où elle était meilleure. Rabî’a dit : J’ai remarqué que son pied droit avait imprimé sur le sol des traces bien marquées, et je n’ai pas vu celles de l’autre pied; de là j’ai su qu’il penchait du côté droit. lyâd dit : J’ai vu que ses crottins étaient réunis en tas, comme ceux du bœuf, et non comme sont ordinairement ceux du chameau, qui les écrase avec sa queue; j’ai reconnu par là qu’il n’avait pas de queue. Anmâr dit : J’ai remarqué que l’herbe n’était pas broutée à un seul et même endroit, mais qu’il avait pris partout une bouchée : j’ai su que le chameau était d’un caractère farouche et inquiet. Le devin admirait le savoir et l’intelligence des quatre frères. Cette manière de juger fait partie de l’art de la divination, et on l’appelle Bâb-al-tazkîn ; c’est une des branches de la science. Ensuite le devin dit au propriétaire du chameau : Ces gens-là n’ont pas ton chameau; vas-t’en. Ayant demandé aux quatre frères qui ils étaient, et ceux-ci lui ayant déclaré qu’ils étaient les fils de Nizâr, fils de Ma’add, fils d”Adnân, le devin dit : Excusez-moi de ne vous avoir pas reconnus; j’ai été lié d’amitié avec votre père; soyez mes Botes ce jour et cette nuit; demain j’arrangerai votre affaire. Ils consentirent. Le père et les ancêtres de ce devin avaient été chefs de Najran.
Le devin leur fit préparer un repas. On leur servit un agneau rôti et une cruche de vin, et ils mangèrent. Lorsque le vin leur monta à la tête, Modhar dit : Je n’ai jamais bu un vin plus doux que celui-ci; mais il vient d’une vigne plantée sur un tombeau. Rabî’a dit : Je n’ai jamais mangé de la viande d’agneau plus succulente que celle-ci; mais cet agneau a été nourri du lait d’une chienne. Anmâr dit : Le blé qui a servi à faire le pain que nous venons de manger a été semé dans un cimetière. lyâd dit : Notre hôte est un excellent homme; mais il n’est pas un fils légitime; ce n’est pas son père [IégalJ qui l’a engendré, mais un autre homme; sa mère l’a conçu dans l’adultère. Le devin recueillit leurs paroles, mais il ne leur en dit rien. Quand la nuit fut venue et qu’ils furent endormis, il appela son intendant et lui demanda de quelle vigne provenait le vin [que l’on avait servi aux hôtes]. L’intendant dit : Une vigne a poussé sur le tombeau de ton père, et elle est devenue grande; j’en ai recueilli le raisin, et ce vin en provient. Ensuite le devin fit venir le berger, et.le questionna relative- • ment à l’agneau. Le berger dit ; Quand cet agneau vint au monde, il était très-joli; mais sa mère mourut, et il n’y avait pas alors de brebis qui eût mis bas. Une chienne avait eu des petits; je mis cet agneau avec la chienne jusqu’à ce qu’il fût grand. Je n’en ai pas trouvé de meilleur pour te l’apporter, lorsque tu m’as fait demander un agneau. Enfin le devin appela le métayer, et l’interrogea sur le blé. Le métayer lui dit : II y a d’un côté de notre champ un cimetière. Cette année-ci j’ai ensemencé une partie du cimetière, et c’est de là que provient le blé que je t’ai apporté. Le devin, fort étonné de ces explications, dit : Maintenant c’est le tour de ma mère. Il alla trouver sa mère et lui dit : Si tu ne m’avoues pas la vérité en ce qui me concerne, je te fais mourir. Sa mère parla ainsi : Ton père était le chef de ce peuple et possédait de grandes richesses. Comme je n’avais pas d’enfant de lui, je craignis qu’à sa mort ses biens ne tombassent entre des mains étrangères et qu’un autre ne prît le pouvoir. Un Arabe, homme de belle figure, fut un jour l’hôte de ton père; je m’abandonnai à lui, la nuit; je devins enceinte, et c’est à lui que tu dois ta naissance. J’ai dit à ton père que tu avais été engendré par lui.
Le lendemain, le devin interrogea les quatre frères sur leurs paroles, en disant : Je veux que vous me fassiez connaître comment vous avez su les choses que vous avez dites. Modhar, le premier, lui dit : J’ai su que la vigne était plantée sur un tombeau, parce que, quand nous avions bu le vin, nous devenions tristes et nous avions la figure altérée ; ce qui n’est pas l’effet ordinaire du vin. Le deuxième dit : J’ai reconnu ce qui concernait l’agneau, parce que nous n’avions jamais mangé de viande plus douce que celle-là, et qu’il n’y a, dans le monde, rien de plus doux que le lait de la chienne. Le troisième dit : Les Arabes honorent beaucoup leurs hôtes; lorsqu’ils traitent des hôtes, ils restent avec eux et partagent leur repas; mais toi, tu nous as fait servir le repas, tu nous as quittés et tu t’es mis à épier nos paroles. J’ai reconnu par là ta condition ; j’ai remarqué que tu n’avais pas la gravité des Arabes, et j’ai pensé qu’il y avait quelque illégalité dans ton origine. Le quatrième dit : J’ai reconnu la qualité du blé, parce que le blé semé dans un cimetière donne au pain un goût de terre; et j’ai trouvé ce goût dans ce pain. Le devin leur dit : Vous êtes plus savants que moi; vous n’avez pas besoin de mon jugement. Ils répliquèrent : Quand deux personnes ont un différend, il faut un tiers pour juger, qu’il soit savant ou non. Ce sont les dernières volontés de notre père, qui nous a dit de nous en rapporter à ton jugement, si nous n’étions pas d’accord sur l’héritage. Le devin dit : Indiquez-moi exactement ce que votre père a donné à chacun de vous et ce qu’il a laissé. Notre père, dirent-ils, a laissé de l’or, de l’argent, des chevaux, des moutons, des tapis et des vases de toute espèce et en grand nombre. Ils racontèrent ensuite ce que leur père avait donné à chacun d’eux. Le devin dit : Laissez à Modhar tout ce que votre père avait en fait d’or et de chameaux; car ces objets sont rouges. Donnez les chevaux, les esclaves et les vêtements noirs à Rabî’a; les esclaves blancs, l’argent et les vêtements blancs à Iyâd, et les tapis et les moutons à Anmâr. Les quatre frères acceptèrent cette sentence, et s’en retournèrent. Leurs descendances respectives donnèrent naissance à quatre grandes tribus :
Rabi’a engendra Assad, ‘Anza, AbdelQays, Bakr, Tha’lib, Hanifa, et beaucoup d’autres encore.
Fondation de l’empire romain (-27)
MODHAR (-23)
Modhar, l’ancêtre du Prophète, devint le chef de tous les descendants de Nizâr et de la famille de Ma’add, fils d”Ad-nân, qui se multiplièrent tant, que leur nombre fut immense, Modhar fut le chef de toutes les tribus arabes. En effet, les Moudar se subdivisèrent en deux grandes branches dont celle de qeys Aylane fils de Moudar de qui sont issus les Bani Soulaym, les Bani Hawazin, les Bani Amir et les Bani Ghatafan. L’autre branche est celle d’Elyas ibn Moudar qui succéda à son père dans la charge qui lui avait été confiée. De Elyas sont issu les banou Tamim ibn mourra, le Banou Houdayl ibn Moudrika et les Banou Asad ibn Khouzaïma.
ELYAS (10)
Elyâs réunit entre ses mains le commandement de tous les descendants de Rabî’a, de Modhar, d’Anmâr et d’Iyâd, et fut ainsi le chef de toutes les tribus de Nizâr, qui demeuraient en partie dans le désert, et en partie à la Mecque. Mais la souveraineté de la Mecque ne leur appartenait pas ; elle était entre les mains des jourhoumites. De Elyas sont issus ‘Abs, Doubiane, Achja’, et Ghani fils de A’sour mais également Tamim fils de Mourra, Houdayl fils de Moudrika, les Bani Assad fils de Khouzeyma, et les fractions de Kinana fils de Khouzeyma. Elyas eut avec Khindhaf bint ‘Imrane ibn El Haf ibn Qoda’a trois fils : Moudrika, Tabikha, et Qima’a et c’est le premier des trois qui continua la lignée du Prophète.
EXTENSION DE BAYT AL MAQDIS PAR LE ROI ROMAIN « HERODE » ( 19 )
Le Temple d’Hérode fut juste une extension massive du second temple, y compris une rénovation du Mont du Temple. Elle fut initié par Hérode 1er le grand.
RENVOI : Le mont du Temple désigne pour les juifs et les chrétiens le mont sur lequel se trouvait le temple de Jérusalem, détruit en 70 par Titus. C’est à l’origine une colline naturelle appelée mont Sion dans la Bible, bien qu’au 4ème siècle une confusion ait attribuée ce nom à un autre colline plus au sud-ouest. On y trouve aujourd’hui la mosquée Al Aqsa et le Dôme du rocher.
La révélation de l’évangile (30)
Jésus fils de Marie, dit : « Ô enfants d’Israël, je suis l’apôtre de dieu, envoyé vers vous pour confirmer le pentateuque, que j’ai déjà trouvé, et pour annoncer un apôtre qui viendra après moi et dont le nom sera Ahmed. Et lorsque Jésus produisit des signes évidents, ils dirent : « c’est de la magie évidente ». (Verset 6 – Sourate 61).
MOUDRIKA (43)
Moudrika et Tabikha étaient des sobriquets : le véritable nom de Modrika était ‘Amrou ; celui de Tâbikha, * Amir. Un jour, lorsqu’ils étaient déjà grands, ils se trouvaient avec leur père auprès de leurs chameaux et faisaient cuire quelques mets dans un pot. Les chameaux s’échappèrent. Elyâs dit à ‘Amrou : « Va, et ramène les chameaux » ; et il ordonna à ‘Amir de faire cuire le pot. Ayant fait ainsi, ils reçurent ce jour-là les sobriquets Modrika et Tâbikha, qui leur restèrent. Moudrika eut avec une femme originaire de Quda’a deux fils, Khouzaïma et Houdhaïl.
DESTRUCTION DE BAYT AL MAQDIS PAR LE ROI ROMAIN « TITUS» et l’installation des Bani Israël aux alentours de Médine ( 70 )
Les troupes romaines de Titus s’emparent de la ville de Jérusalem. Le Temple est brûlé et les habitants déportés comme esclaves. Les Baní Israël fuient Jérusalem et s’exilèrent un peu partout dans le monde.
Certains se réfugièrent en Egypte, alors que d’autres habitèrent le Hedjaz.
Les juifs s’installèrent au nord de l’Arabie, au pays de Madian, à Tayma, au désert de Néfoud et le long de la côte qui mène d’Aqaba au Hedjaz, sur les hauts plateaux montagneux de Khaybar et à Wadi Al Qura.
La région comptait une vingtaine de tribus juives dont les plus célèbres sont les Banou Nadir, les Banou Quraydha et le Banou Qaynuqa’.
Plus tard, les juifs essaimèrent dans des implantations agricoles qui allèrent jusqu’à Yathrib et construisirent des villes comme Khaïbar, Fadak, Quraydha et Wadi al-Qura.
Lorsque les juifs approchèrent Médine, ils pactisèrent avec les Aws et les Khazradj et s’installèrent parmi eux.
Attiré par le degré d’avancement culturel et technique de ces tribus juives, de nombreuses populations arabes idolâtres se convertirent au judaïsme.
KHOUZEIMA (76)
Khouzaïma eut pour enfants, Kinana, Asad, Asadati et El-Hawn.
Les qoreychites se sont à leur tour divisés en plusieurs tribus dont les plus connues sont Joumah, Sahm, ‘Adi, Makhzoum, Taîm, Zohra, ainsi que les fractions descendants de Qoussay ibn Kilab : AbdeDar fils de Qossay, Assad fils de Abdel’Ozza fils de Qossay, et Abdemanaf fils de Qossay.
De Abdenmanaf dérive quatres tribus : Abdechams, Nawfel, El Moutalib et Hachim et c’est de Hachim qu’Allah a choisi notre prophète Mohamed fils d’Abdallah fils de Abdel Moutalib fils de Hachim.
Kinana eut avec Barra bint Mourr ibn Udd ibn Tabikha un enfant appele Nadr, et avec une autre femme trois enfants Malik, ‘Abd-Manat et Milkane.
Nadr ibn Kinana fut appele Quraych car il était réputé pour faire des investigations sur le besoins des gens et sur leurs problemes qu’il reglait avec ses biens.
Ses fils firent de même par la suite avec les pèlerins et furent surnommés les Quraychites.
PRESENTATION DES ARABES ADNANITES sous forme d’arbre de Adnan à nadr
Début du règne de Zaïd Tobba’ el akran (90)
Naissance de Kinana (109)
Amrou ibn Amir et les prémices de la destruction du barrage de Marib
Un homme de la tribu de Lakhm nommé Amrou ibn Amir aperçut une souris creuser dans le barrage mais celui-ci restant intact. Alors, il prit la décision de quitter le Yémen.
Amru prit la décision de garder le silence et de vendre tout ce qu’il possédait et de quitter la terre de Marib avec les siens. Mais, craignant que son départ n’indignât les gens, ou que ceux-ci n’en profitassent pour lui acheter à vil prix, il conçut une ruse. Il appela le plus jeune de ses fils et lui dit : « J’inviterai les gens à manger et tu t’assoieras à mes côtés. Tu me chercheras querelles, tu contesteras mes paroles et tu agiras vis-à-vis de moi comme j’agirais vis-à-vis de toi ». Puis Amru fit préparer de la nourriture et comme à son habitude, fit savoir aux gens de Marib : « En ce jour de gloire et de souvenir, Amru a fait préparer de la nourriture. Venez la partager avec lui ». Les gens affluèrent. Lorsqu’ils s’assirent pour manger, le fils d’Amrou vint se mettre à côté de son père et commença à répliquer avec impertinence à tout ce que ce dernier lui demandait. Il contesta chacune de ses dires et réfuta chacun de ses arguments, comme ils en étaient convenus. Soudain Amru insulta son fils, qui lui rendit l’insulte. Puis Amrou leva la main et gifla son fils, qui lui rendit la gifle. Alors Amrou s’exclama : « Quelle humiliation ! En ce jour de gloire pour Amrou, voici qu’un de ses fils le gifle … ». Il se jeta sur son fils en jurant qu’il le tuerait. Mais les gens s’interposèrent et les séparèrent. Amrou déclara : « Par Dieu je ne puis demeurrer plus longtemps en ces lieux ou j’ai subi une telle humiliation … Je m’en vais vendre mes biens, afin que cet enfant ne puisse en hériter après moi». A ces mots les gens se dirent : « Profitons de la colère de ‘Amrou. Achetons luis ses biens avant qu’il ne revienne à de meilleurs sentiments… ». Et ils lui achetèrent tous les biens qu’il possédait sur la terre de Marib.
Les Azad quittent le Yémen
Cependant il advint que des gens d’Azad eurent vent des signes révélés à Amrou. La majorité d’entre eux décidèrent aussitôt de faire comme lui, de vendre leurs biens et de le suivre où qu’il alla. Mais lorsqu’ils eurent vendu une grande partie de leurs terres, le soupçon commença à gagner les habitants, mêlés d’inquiètude et d’indignation. Alors Amrou, qui avait entre temps rassemblé toute sa fortune, leur annonça l’éffondrement prochain du barrage et le déluge qui s’en suivrait. Son frère ‘imran el kahin qui était devin, parla ainsi aux gens : « Je pressens que vous allez vous déchirer, puis vous dispercer en partant dans différentes directions. Je peux vous décrire les pays afin que chacun choisisse celui où il lui plaira d’aller en sachant ce qui les attend
Puis il partît avec ses fils et ses petits-fils. Les Azad dirent : « Nous ne nous séparerons pas de ‘Amrou ibn Amir ». Alors ils vendirent à leur tour leurs biens et partirent avec lui.
Au départ de Amrou et de ceux qui partirent avec lui, un dénommé Malik ibn ElYemen fut proclamé nouveau chef des azdites parmi ceux qui avaient choisi de rester à Mareb.
Dans certaines directions, ils depecherent des eclaireurs, dont l’un se rendit chez leurs frères, les hamadan, où ils virent que les paturages et les eaux ne suffiraient pas à l’entretien du bétail. Un autre alla chez leurs frères, les hymiars, et trouva le pays trop pauvre en paturages et en eaux pour les contenir en même temps que ses habitants. Amrou et les siens s’arreterent à Azal et à Rabza, le temps pour leur chevaux et leur bétail de se reposer, après quoi ils gravirent la montagne puis redescendirent sur Tihama au coucher du soleil surprenant ses habitants assoupis. Ils s’imposèrent à eux et séjournèrent un temps dans la ville. Mais ils ne s’y plurent pas et décidèrent de ne pas y rester.
La mort de Amrou ibn Amir et la défaite des ‘Ak
Ils partirent alors pour le hijaz et marchèrent jusqu’aux terres de la tribu de ‘Ak. Là, ils demandèrent la permission de s’installer provisoirement. De là, après avoir obtenu des habitants de ce pays la permission de demeurer provisoirement avec eux, Amrou envoya comme éclaireurs trois de ses fils, El Harith, Malik et Haritha, avec plusieurs autres des immigrés pour chercher une contrée pouvant recevoir leurs familles. Ils n’étaient pas encore de retour de leur mission quand Amrou mourut. Tha’laba, l’un de ses fils prit alors le commandement des familles émigrées. Les descendants de ‘Ak furent mal récompensés de l’hospitalité qu’ils avaient exercés envers ces étrangers. En effet, un de ceux-ci nommés Djoda ibn sinan, tua le roi du pays. De là, naquirent des hostilités dont le succès ne fut pas heureux pour les descendants de ‘Ak, qui furent défaits et mis en fuite. Néanmoins, Tha’laba, indigné de la conduite de ceux qu’il commandait, jura d’abandonner cette terre où ils avaient commis une actions si atroce. Il en partit donc, suivi de toute sa tribu et se dirigea vers la Mecque, territoire gouverné depuis longtemps par les Jourhoumites.
Installation des Azd à Mar Ad-dahran une province de la Mecque
Ils s’arrètèrent dans un lieu voisin de la Mecque nommé Mar El Dahran et demandèrent aux Jourhoumites la permission de demeurer parmi eux. Les azadites sentirent alors un climat de tension et de remarquèrent de grosses hostilités entre les jourhoumites et les descendants d’Adnane, qui jusqu’alors dispersés dans les montagnes de La Mecque, affichèrent de l’aversion envers les jourhoumites. En effet, depuis un certain temps les jourhoumites commencèrent à abuser de leurs pouvoirs en s’emparant illégalement des biens de la kaaba, en maltraitant les pélerins et en s’adonnant à divers acts de turpitude. A titre d’exemple, l’histoire de Issaf et Naïla qui étaient deux jeunes gens de Jourhoum qui s’aimaient. Mais le père de Naïla avait refusé de donner en mariage sa fille à Issaf. Tous d’eux s’étaient un jour fixé un rendez-vous tout près de la kaaba et avaient commis la fornication à cet endroit. Allah les transforma en statues de pierre. Tout ceci heurta la sensibilité des kinanites et notamment les Bakr ibn Abdelmanate qui attendaient patiemment une opportunité de pouvoir les renverser. Ceci ne put échapper aux azadites qui découvrirent cette situation tendue dès leur installation dans la région.
La tribu de Khouza’a se détache du clan des Azad qui se divise à son tour
Après un certain temps passé à Mar Ad-dahran, les azadites estimèrent qu’il était grand temps de continuer leur périple vers le nord et se mirent d’accord pour quitter la région. Cependant, Haritha le fils de ‘Amrou ibn Amir prit la décision de rester sur place avec les siens et se sépara ainsi du clan des Azad. C’est pour cette raison qu’ils furent appelés les Khouza’a car ils furent les premiers à se séparer du clan des Azad.
RENVOI : Khouza’a vient du verbe INKHAZA’A qui veut dire « Se diviser ».
Texte sur la division des azad
Les Aws et les Khazraj s’installe à médine
L’installation des juifs aux alentours de Médine (70)
RENVOI Le temple de Jérusalem fut construit par Suleyman qui régna sur la Syrie, le Hedjaz, Saba, le Yémen, le Maghreb et l’Arabie.
En ce temps-là, la perse était gouverné par un roi nommé Kaï-Qobad, qui eut pour successeur son fils, Kaï-Kaous, puis son petit fils, Siawouch, puis son arrière petit fils, Kaï-Khousrou.
A la mort de Kaî-Khousrou, Lohrasp, un autre descendant de Kaï Qobad, prit la royauté. Il éleva une grande armée et envoya nabuchodonosor en Iraq et lui confia la gouvernance de l’Iraq, la Syrie, le Yémen et tout l’ouest.
Nabuchodonosor alla à Damas et s’y installa. Il envoya un général comme émissaire à Jérusalem pour conclure un pacte avec le roi de Jérusalem qui était un descendant du prophète Daoud. Ce roi signa le pacte de paix avec nabuchodonosor. Ce dernier occupa la ville puis retourna en Syrie.
Les israélites, qui avaient dévié de la religion de Moussa, étaient mécontent de leur roi à cause de ce traité et le tuèrent.
Nabuchodonosor, au courant de ce fait, repartit pour Jérusalem.
Allah révéla à un prophète, qui était un des leurs appelé Jérémy ibn Hilkija, qu’il allait détruire les israélites et se venger de leur désobéissance. Il lui dit qu’il allait envoyer un souverain tyran et cruel qui n’aura ni pitié ni gentillesse.
Quand Jérémy leur a transmis le message de leur seigneur, ils lui désobéirent et le démentirent. Ils attrapèrent Jérémy et l’emprisonnèrent.
Ainsi, Allah leur envoya Nabuchodonosor qui arriva à Jérusalem avec une armée énorme. Il en tua toute personne forte, brûla la Thora et rasa Bayt al Makdis de sa fondation.
Quand Nabuchodonosor vit Jérémy dans la prison, Jérémy lui raconta son histoire avec les israélites et la menace d’Allah puis il le libéra.
Jérémy rassembla ceux qui restaient des israélites. Ces derniers lui demandèrent d’invoquer Allah de leur pardonner de ce qu’ils ont transgressé.
Jérémy s’exécuta mais Allah lui révéla qu’il n’exaucera pas suite à sa prière puis Allah lui révéla que s’ils sont véridiques dans leur prétention, alors ils doivent rester avec lui dans cette ville.
Jérémy les informa de la révélation et de la volonté d’Allah puis ils dirent à Jérémy comment resteraient-ils dans cette ville alors qu’Allah l’a détruite et qu’il va envoyer son courroux sur ses habitants.
Ainsi, ils refusèrent de rester avec lui et quittèrent Jérusalem.
Depuis ce temps-là, les israélites furent dispersés partout dans les terres.
Certains se réfugièrent en Egypte, alors que d’autres habitèrent le Hedjaz.
Les juifs s’installèrent au nord de l’Arabie, au pays de Madian, à Tayma, au désert de Néfoud et le long de la côte qui mène d’Aqaba au Hedjaz, sur les hauts plateaux montagneux de Khaybar et à Wadi Al Qura.
La région comptait une vingtaine de tribus juives dont les plus célèbres sont les banou Nadir, les banou Qurayda et le banou Qaynouqa’.
Plus tard, les juifs essaimèrent dans des implantations agricoles qui allèrent jusqu’à Yathrib et construisirent des villes comme Kaïbar, Fadak, Qoraïda et Wadi al-Qora.
Lorsque les juifs approchèrent Médine, ils pactisèrent avec les Aws et les Khazraj et s’installèrent parmi eux.
Attiré par le degré d’avancement culturel et technique de ces tribus juives, de nombreuses populations arabes idolâtres se convertirent au judaïsme.
KHOUZEIMA (76)
Khouzaïma eut pour enfants, Kinana, Asad, Asadati et El-Hawn.
Les qoreychites se sont à leur tour divisés en plusieurs tribus dont les plus connues sont Joumah, Sahm, ‘Adi, Makhzoum, Taîm, Zohra, ainsi que les fractions descendants de Qoussay ibn Kilab : AbdeDar fils de Qossay, Assad fils de Abdel’Ozza fils de Qossay, et Abdemanaf fils de Qossay.
De Abdenmanaf dérive quatres tribus : Abdechams, Nawfel, El Moutalib et Hachim et c’est de Hachim qu’Allah a choisi notre prophète Mohamed fils d’Abdallah fils de Abdel Moutalib fils de Hachim.
Kinana eut avec Barra bint Mourr ibn Udd ibn Tabikha un enfant appele Nadr, et avec une autre femme trois enfants Malik, ‘Abd-Manat et Milkane.
Nadr ibn Kinana fut appele Quraych car il était réputé pour faire des investigations sur le besoins des gens et sur leurs problemes qu’il reglait avec ses biens.
Ses fils firent de même par la suite avec les pèlerins et furent surnommés les Quraychites.
PRESENTATION DES ARABES ADNANITES sous forme d’arbre de Adnan à nadr
Début du règne de Zaïd Tobba’ el akran (90)
Naissance de Kinana (109)
Amrou ibn Amir et les prémices de la destruction du barrage de Marib
Un homme de la tribu de Lakhm nommé Amrou ibn Amir aperçut une souris creuser dans le barrage mais celui-ci restant intact. Alors, il prit la décision de quitter le Yémen.
Amru prit la décision de garder le silence et de vendre tout ce qu’il possédait et de quitter la terre de Marib avec les siens. Mais, craignant que son départ n’indignât les gens, ou que ceux-ci n’en profitassent pour lui acheter à vil prix, il conçut une ruse. Il appela le plus jeune de ses fils et lui dit : « J’inviterai les gens à manger et tu t’assoieras à mes côtés. Tu me chercheras querelles, tu contesteras mes paroles et tu agiras vis-à-vis de moi comme j’agirais vis-à-vis de toi ». Puis Amru fit préparer de la nourriture et comme à son habitude, fit savoir aux gens de Marib : « En ce jour de gloire et de souvenir, Amru a fait préparer de la nourriture. Venez la partager avec lui ». Les gens affluèrent. Lorsqu’ils s’assirent pour manger, le fils d’Amrou vint se mettre à côté de son père et commença à répliquer avec impertinence à tout ce que ce dernier lui demandait. Il contesta chacune de ses dires et réfuta chacun de ses arguments, comme ils en étaient convenus. Soudain Amru insulta son fils, qui lui rendit l’insulte. Puis Amrou leva la main et gifla son fils, qui lui rendit la gifle. Alors Amrou s’exclama : « Quelle humiliation ! En ce jour de gloire pour Amrou, voici qu’un de ses fils le gifle … ». Il se jeta sur son fils en jurant qu’il le tuerait. Mais les gens s’interposèrent et les séparèrent. Amrou déclara : « Par Dieu je ne puis demeurrer plus longtemps en ces lieux ou j’ai subi une telle humiliation … Je m’en vais vendre mes biens, afin que cet enfant ne puisse en hériter après moi». A ces mots les gens se dirent : « Profitons de la colère de ‘Amrou. Achetons luis ses biens avant qu’il ne revienne à de meilleurs sentiments… ». Et ils lui achetèrent tous les biens qu’il possédait sur la terre de Marib.
Les Azad quittent le Yémen
Cependant il advint que des gens d’Azad eurent vent des signes révélés à Amrou. La majorité d’entre eux décidèrent aussitôt de faire comme lui, de vendre leurs biens et de le suivre où qu’il alla. Mais lorsqu’ils eurent vendu une grande partie de leurs terres, le soupçon commença à gagner les habitants, mêlés d’inquiètude et d’indignation. Alors Amrou, qui avait entre temps rassemblé toute sa fortune, leur annonça l’éffondrement prochain du barrage et le déluge qui s’en suivrait. Son frère ‘imran el kahin qui était devin, parla ainsi aux gens : « Je pressens que vous allez vous déchirer, puis vous dispercer en partant dans différentes directions. Je peux vous décrire les pays afin que chacun choisisse celui où il lui plaira d’aller en sachant ce qui les attend
Puis il partît avec ses fils et ses petits-fils. Les Azad dirent : « Nous ne nous séparerons pas de ‘Amrou ibn Amir ». Alors ils vendirent à leur tour leurs biens et partirent avec lui.
Au départ de Amrou et de ceux qui partirent avec lui, un dénommé Malik ibn ElYemen fut proclamé nouveau chef des azdites parmi ceux qui avaient choisi de rester à Mareb.
Dans certaines directions, ils depecherent des eclaireurs, dont l’un se rendit chez leurs frères, les hamadan, où ils virent que les paturages et les eaux ne suffiraient pas à l’entretien du bétail. Un autre alla chez leurs frères, les hymiars, et trouva le pays trop pauvre en paturages et en eaux pour les contenir en même temps que ses habitants. Amrou et les siens s’arreterent à Azal et à Rabza, le temps pour leur chevaux et leur bétail de se reposer, après quoi ils gravirent la montagne puis redescendirent sur Tihama au coucher du soleil surprenant ses habitants assoupis. Ils s’imposèrent à eux et séjournèrent un temps dans la ville. Mais ils ne s’y plurent pas et décidèrent de ne pas y rester.
La mort de Amrou ibn Amir et la défaite des ‘Ak
Ils partirent alors pour le hijaz et marchèrent jusqu’aux terres de la tribu de ‘Ak. Là, ils demandèrent la permission de s’installer provisoirement. De là, après avoir obtenu des habitants de ce pays la permission de demeurer provisoirement avec eux, Amrou envoya comme éclaireurs trois de ses fils, El Harith, Malik et Haritha, avec plusieurs autres des immigrés pour chercher une contrée pouvant recevoir leurs familles. Ils n’étaient pas encore de retour de leur mission quand Amrou mourut. Tha’laba, l’un de ses fils prit alors le commandement des familles émigrées. Les descendants de ‘Ak furent mal récompensés de l’hospitalité qu’ils avaient exercés envers ces étrangers. En effet, un de ceux-ci nommés Djoda ibn sinan, tua le roi du pays. De là, naquirent des hostilités dont le succès ne fut pas heureux pour les descendants de ‘Ak, qui furent défaits et mis en fuite. Néanmoins, Tha’laba, indigné de la conduite de ceux qu’il commandait, jura d’abandonner cette terre où ils avaient commis une actions si atroce. Il en partit donc, suivi de toute sa tribu et se dirigea vers la Mecque, territoire gouverné depuis longtemps par les Jourhoumites.
Installation des Azd à Mar Ad-dahran une province de la Mecque
Ils s’arrètèrent dans un lieu voisin de la Mecque nommé Mar El Dahran et demandèrent aux Jourhoumites la permission de demeurer parmi eux. Les azadites sentirent alors un climat de tension et de remarquèrent de grosses hostilités entre les jourhoumites et les descendants d’Adnane, qui jusqu’alors dispersés dans les montagnes de La Mecque, affichèrent de l’aversion envers les jourhoumites. En effet, depuis un certain temps les jourhoumites commencèrent à abuser de leurs pouvoirs en s’emparant illégalement des biens de la kaaba, en maltraitant les pélerins et en s’adonnant à divers acts de turpitude. A titre d’exemple, l’histoire de Issaf et Naïla qui étaient deux jeunes gens de Jourhoum qui s’aimaient. Mais le père de Naïla avait refusé de donner en mariage sa fille à Issaf. Tous d’eux s’étaient un jour fixé un rendez-vous tout près de la kaaba et avaient commis la fornication à cet endroit. Allah les transforma en statues de pierre. Tout ceci heurta la sensibilité des kinanites et notamment les Bakr ibn Abdelmanate qui attendaient patiemment une opportunité de pouvoir les renverser. Ceci ne put échapper aux azadites qui découvrirent cette situation tendue dès leur installation dans la région.
La tribu de Khouza’a se détache du clan des Azad qui se divise à son tour
Après un certain temps passé à Mar Ad-dahran, les azadites estimèrent qu’il était grand temps de continuer leur périple vers le nord et se mirent d’accord pour quitter la région. Cependant, Haritha le fils de ‘Amrou ibn Amir prit la décision de rester sur place avec les siens et se sépara ainsi du clan des Azad. C’est pour cette raison qu’ils furent appelés les Khouza’a car ils furent les premiers à se séparer du clan des Azad.
RENVOI : Khouza’a vient du verbe INKHAZA’A qui veut dire « Se diviser ».
Texte sur la division des Azad
Les Aws et les Khazraj s’installe à médine
REFAIRE CETTE CARTE FAISANT PARTIR L’ECLATEMENT DEPUIS LE CHEM ET NON DE LA MECQUE
Naissance d’Amr Ibn Louhay
Avec le temps, les khouza’as parvinrent à se faire une place au sein du peuple jourhoumite au point que le fils adoptif de Haritha, nommé Louhay se maria avec Fahirah, la fille du roi de La Mecque, Amr ibn El Harith.
RENVOI En effet, Qima’ah ibn Khandhaf bint Qoda’ah mourut alors que sa femme était enceinte de Louhay. Cette dernière accoucha dans la maison de Haritha ibn Amrou qui adopta le bébé.
Ensemble, ils eurent un enfant qu’ils nommèrent Amr.
Début du règne de Dhu Habchan (140)
Haritha ibn amrou chef des khouza’a s’empare de La Mecque (140)
Les Khouzaites, installés à Morr Dahran, ayant constaté l’antipathie des adnanites à l’égard des jourhoumites exploitèrent la situation. Alors, en collaboration avec une fraction des adnanites qui était Banou Bakr ibn Abd Manat ibn Kinana, ils combatirent les jourhoumites au point de les chasser de la mecque et de s’emparer du pouvoir. Sentant la défaite arriver, Amr ibn El Harith ibn Moudad, le seigneur des Jorhomites prit les deux gazelles en or de la Kaaba, la pierre noire, les épées sculptées ainsi que d’autres choses et les enterra dans le puits de ZEMZEM qu’il fit enfouir avant de quitter la Mecque avec sa tribu pour aller s’installer au Yémen. Haritha ibn amrou devint le gouverneur de La Mecque, tandis que Ghoubchan un clan des khouza’a hérita de la maison sacrée sans les banou bakr ibn Abdelmanat. C’est Amrou ibn Harith el Ghoubchani qui était chargé parmi eux de l’entretien de la maison sacrée.
(Renvoi : La tribu de Khouza’a aura demeuré environ 300 ans à cet endroit).
Une femme qui apparttenait aux familles émigrées du Yémen, aux quelles on donna depuis le nom de Khouzaa, ayant vu cette action, en instruisit les siens, qui proposèrent aux descendants de Modhar de leur rendre la pierre noire, à condition qu’on leur abandonnerait l’intendance de la Kaaba. La convention fut acceptée et exécutée de bonne foi ; et ainsi ces étrangers venus du Yémen succédèrent aux Jorhomites dans le gouvernement de la Mecque et la surintendance de son temple.
A cette epoque, les adnanites n’etaient pas nombreux et ils étaient dispersés parmi leur clan des banou kinana.
NADHR (142)
Lorsque Kinana mourut, le commandement revint à son fils Nadhr. Celui-ci fixa sa résidence à la Mecque et devint le chef de tous les descendants de Nizâr. Son véritable nom était Qaïs ; On l’avait surnommé Nadhr, à cause de l’éclat et de la beauté de sa figure. Il voulut s’emparer de la souveraineté de la Mecque, et enlever aux banou Khouza’a le Hidjâba et le Siqâya. Mais il n’y réussit pas, parce que les khouza’as étaient nombreux, et que ses propres gens, les descendants de Kinâna, de Khozaïma, de Modrika et de Modhar, étaient dispersés dans le désert et dans les montagnes. Ne pouvant pas triompher des khouza’as, Nadhr leur dit : Donnez-moi le Siqâya, et gardez les clefs de la Ka’ba et la souveraineté de la Mecque. Ils lui confièrent donc le Siqâya. Après lui, l’autorité passa à son fils Mâlik.
L’apparition de Amr Ibn Louhay el Khouza’i
(RENVOI : le mot El-Khouza’i prouve que cet homme n’est pas l’ancêtre de la tribu, mais quelqu’un qui est apparenté à elle. De ce fait, le fait qu’il a été mentionné dans une version d’un hadith comme étant Abou Khouzaa (le père de Khouzaa) est une erreur du narrateur qui voulait dire Akhou Khouzaa (le frère de Khouzaa) ou qui voulait dire qu’il était surnommé Abou Khouzaa, sans être pour autant le père de tous les Khouzaa)
Plusieurs chefs se succédèrent donc, jusqu’à l’avènement d’un certain Amr ibn Louhay qui se montrait très généreux avec les pèlerins. Celui-ci était un homme tres riche. On rapporte qu’il avait crevé l’œil de vingt chameaux pour montrer qu’il en possedait vingt mille. Il était, en effet, dans la tradition des arabes, que celui qui possèdait mille chameaux, devait crever l’œil d’un chameau pour éloigner d’eux le mauvais œil.
Amrou ibn louhay avait egorgé, durant la pèriode du pelerinage, dix mille moutons. Il offrait, aussi, dix mille habits, pour les pauvres, chaque année.
Il était tres ecouté parmi ses concitoyens, du fait de sa noblesse parmi eux et de la place éminente qu’il occupait au sein de son peuple.
Amr Ibn Louhay introduit l’idolâtrie à La Mecque
Amrou ibn louhay sortit un jour de la mecque vers la syrie, pour regler des affaires. Arrivé a Maab, dans la region de Balqa, il trouva le peuple des ‘Imlaq (les géants). C’etaient les fils de ‘Imlaq ibn sem ibn nouh. Il les trouva en train d’adorer des idoles et leur dit : « qu’est ce que c’est que ces idoles que vous adorez ? ». Ils lui repondirent : « Ce sont nos divinités, nous leur demandons de nous donner la pluie, et elles nous en donnent et nous leur demandons de nous assister dans nos guerres et elles nous assistent ». Il leur dit alors : « Et si vous m’en donniez une que je ramenerai avec moi dans la terre des arabes afin qu’ils l’adorent ? ».
Ils lui donnèrent une idole du nom de houbal qu’il rapporta avec lui à La Mecque en l’installa sur la kaaba en ordonnant aux gens de l’adorer et de la glorifier. Les gens se mirent alors à adorer Houbal et abandonnèrent dans le même temps la religion d’Ibrahim.
Il y avait aussi parmi eux des gens qui ne delaissèrent pas totalement la pratique du culte d’Ibrahim. En effet, ils continuèrent à vénérer la maison sacrée en y faisant des tournées rituelles, en accomplissant le grand et le petit pelerinage, en y faisant des stations sur arafat et à mouzdalifa, en sacrifiant des bêtes et en faisant des proclamations du pélerinage. Mais ils y mêlèrent des actes d’idolâtrie instaurés par Amr Ibn Louhay qui :
- changea la talbia en ajoutant à la fin de “A toi nul associé”,… “…sauf un associé que tu as élu, tu le possèdes et tu possèdes aussi ce qu’il a.” Ceci constitue un chirk dans l’invocation. Le premier à avoir proclamé cette formule fut amrou ibn louhay. Iblis était apparu à lui sous la forme d’un vieillard et lui a appris cette formule jusqu’à ce qu’il l’ait assimilé. Les arabes le suivirent en cela.
- instaura le Ham, la Bahira, la Saiba, la Wassila, 4 sortes de chamelles devenues sacrées par le nombre de leurs portées. (Voir Annexe)
A ce sujet Allah dit :
Allah n’a pas institué la Bahira, la Saïba, la Wasila ni le Ham, Mais ceux qui ont mécru ont inventé ce mensonge contre Allâh, et la plupart d’entre eux ne raisonnent pas… (Sourate 5, verset 103)
- institua également la pratique du “Aslam”, le tirage au sort par les fléchettes. A ce propos Allah Ta’Ala a descendu :
…Vous sont interdits aussi la bête qu’on a immolée sur les pierres dressées, ainsi que de procéder au partage par tirage au sort au moyen de flèches. Car cela est perversité... (Sourate 5, verset 3)
Aussi, ils assignèrent des filles à ALLAH alors que dans le même temps ils prirent pour habitude d’enterrer les leurs vivantes:
Et ils assignent à Allah des filles. Gloire et pureté à Lui! Et à eux-mêmes, cependant, (ils assignent) ce qu’ils désirent (des fils).
Et lorsqu’on annonce à l’un d’eux une fille, son visage s’assombrit et une rage profonde [l’envahit].
Il se cache des gens, à cause du malheur qu’on lui a annoncé. Doit-il la garder malgré la honte ou l’enfouira-t-il dans la terre? Combien est mauvais leur jugement! (Sourate 16, versets 57/58/59)
« Et ne dites pas, conformement aux mensonges proferes par vos langues : « ceci est licite, et cela est illicite », pour forger le mensonge contre Allah » (S16 : V116)
Ils rendirent donc illicites ce qu’Allah avait autorisé et vice versa se rendant ainsi coupables de chirk dans l’obéissance à ‘Amr, qui rivalisa avec Allah Azawajal dans la législation.
RENVOI Le prophète aleyhi salat wa salam a dit : “J’ai vu ‘Amr ibn Louhay trainer ses entrailles en enfer, il fût le premier à changer la religion d’Ismail en élevant des statues”. (Rapporté par El Boukhari et Mouslim).
L’installation de l’idolatrie dans la péninsule
Par la suite, à chaque fois que l’un d’entre eux partait dans une caravane à travers le monde, il emportait avec lui une des pierres de la kaaba par titre de veneration. Là où ils s’etablissaient, ils fixaient ces pierres et tournaient autour d’elles comme ils le faisaient autour de la kaaba.
Lorsqu’ils ne trouvaient pas de pierres, ils formaient un amas de terre, puis ils apportaient une chevre, ils la faisaient traire sur cet amas de terre, puis ils faisaient des tournees autour.
El Boukhari rapporte selon Ibn Abbas que les statues de l’époque de Nouh avaient refait surface chez les arabes par ‘Amr Ibn Louhay. On comptait également parmi les statues installées à la Mecque, celles Issaf fût installé sur Safa et Naïla sur Marwa. Ceci occasionna un problème pour les pèlerins qui ressentirent une certaine gêne à faire le sa’i entre les deux statues. Alors Allah révéla :
As Safa et Al Marwah sont vraiment parmi les lieux sacrés d’Allâh. Donc, quiconque fait pèlerinage à la Maison ou fait l’Umra ne commet pas de pêché en faisant le va-et-vient entre ces deux monts. Et quiconque fait de son propre gré une bonne oeuvre, alors Allâh est Reconnaissant, Omniscient. (Sourate 2, verset 158)
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« Et ils assignent a Allah une part de ce qu’il a lui-meme cree, en fait de recoltes et de bestiaux, et ils disent : « ceci est a Allah, selon leur pretention ! Et ceci a nos divinites ». Mais ce qui est pour leurs divinites ne parvient pas à Allah, tandis que ce qui est pour Allah parvient à leurs divinités. Comme leurs jugement est mauvais ! (S6 : V 136)
Une fois qu’ils recoltaient les fruits, ils reservaient une part a Allah et une autre a leurs idoles. Ce qui revenait a ces derniers, ils le gardaient, ils le donnaient et comptaient. Tout ce qui tombait comme fruit reserve en principe pour Allah, ils le donnaient aux idoles.
Si ce fruit, reserve a Allah, tombait et se melangeait aux fruits reserve aux idoles, ils le donnaient a ces derniers disant : « ceux-la sont pauvres ». Ils interdisaient aussi les animaux dits : « Bahira, Saîba, Wasila et Ham pour les offrir aux idoles prétendant que c’est un moyen de se rapprocher d’Allah »
Et c’est ainsi que leurs divinites ont enjolive a beaucoup d’associateurs le meurtre de leurs enfants, afin de les ruiner et de travestir a leurs yeux leur religion. Or, si Allah voulait, ils ne le feraient pas. Laisse-les donc, ainsi que ce qu’ils inventent. (S6 : V 137)
Les idolatres croyaient qu’il était meritoire d’immoler leurs enfants par peur de la pauvrete et par crainte de la honte que leurs filles leurs apporteraient une fois restées vivantes.ils ordonnaient de tue leurs filles.
Et ils dirent : « voila des bestiaux et des champs frappes d’interdiction : n’en mangeront que ceux que nous voulons », selon leur pretention ! Et voila des betes dont le dos est tabou, et des betes sur lesquelles ils ne mentionnent pas le nom d’Allah. Des inventions contre lui ! il les retribuera pour ce qu’ils inventaient comme mensonges. (S6 : V 138)
Ily avait une partie de leur chameaux sur lequelle ils n’invoquaient pas le nom d’Allah : soit en la trayant, soit en la chargeant de fardeaux ou la copulant.
Et ils dirent : « ce qui est dans le ventre de ces betes est reserve aux males d’entre nous, et interdit à nos femmes ». Et si c’est un mort-né, ils y participent tous. Bientôt, il les retribuera pour leur prescription, car il est sage et omniscient. (S6 : V 139)
Le lait trait de ces animaux, les polytheistes le donnaient a leurs enfants males et l’interdisaient aux enfants femelles.
La femelle de ces animaux si elle mettait bas un male, ils l’egorgeaient et le donnaient a manger a leurs males et l’interdisaient aux femelles. Mais si le petit était une femelle, ils la laissaient vivre. Au cas où c’était un avorton, ils le distribuaient à tous.
Seuls les males etaient autorisés à prendre le lait de la Bahira, mais les hommes et les femmes mangeaient du fœtus mort.
Ils sont certes perdants, ceux qui ont, par sottises et ignorance, tué leurs enfants, et ceux qui ont interdit ce qu’Allah leur a attribué de nourriture, invnetant des mensonges contre Allah. Ils se sont egarés et ne sont point guidé ». (S6 : V 140)
Les polytheistes sont les perdants dans les deux mondes. Dans le bas-monde, ils ont tue leurs enfants, les ont prive de tant de chose licites, en inventant des restrictions pour eux-memes.
Dans l’au-dela, ils occuperont le pire sejour en punition de leurs mensonges sur Allah.
Les idoles s’installent chez les arabes
‘Amr ibn Louhay était devin et il était surnommé Abu Thamâma, il possèdait un démon parmi les djinns qui apparaîssait et obsèdait [les gens]. Il lui dit : « Presse le pas et lève le camps pour Tihâma, avec la chance et le salut, rends toi au rocher du littoral du Hijâz. Tu y trouveras des idoles préparées. Irrigue, par celles-ci, Tihâma avant qu’elle ne s’éveille. Ensuite, invite les Arabes à les adorer et ils répondront à ton appel ».
Il se rendit au fleuve du littoral et les excita. Ensuite, il les emporta jusqu’à en irriguer Tihâma, puis il prépara le pèlerinage. Il invita les Arabes à les adorer en totalité.
Règne de Toubba’ fils de Aqran (150)
Naissance de Malik (175)
Règne de Koulaïkarib (180)
Eclatement des azad dans la péninsule
Début du règne d’As’ad Abou Karib (200)
Première expédition militaire d’Abou Karib (206)
A la tête d’une armée nombreuse, le toubba’ sortit du Yemen, voulant aller s’illustrer par des conquêtes dans les contrées de l’orient et du nord. Il envahit d’abord la Chaldée. Ses troupes, arrivées près de l’emplacement de Hira s’y arrètèrent. Des arabes de Azad, de Qoda’a et autres tribus, étaient depuis quelques temps fixées en cet endroit. Abou Karib laissa parmi eux ceux d’entre ses soldats qui n’étaient point capables de le suivre, et continua sa route.
Naissance de Fihr (208)
Fondation du royaume de Hira et création de la dynastie tonukhite (210)
Malik ibn Fahm ibn Ghanem ibn Daws el Azadi étaient de ceux qui avaient accompagné Toubbah jusqu’aux terres d’Iraq où il s’installa avec ses autres compagnons de route. Il fut à l’origine de la construction du royaume de Hira qu’il fut le premier à gouverner et il y fonda la dynastie des tonukhites.
Fondation du royaume ghassanide en Syrie (210)
Djafna ibn Amrou et les siens s’installèrent en Syrie, territoire appartenant à l’empire romain. L’empereur romain proposa aux ghassanides un statut de royaume vassal de type « phylarcat ». C’est-à-dire que les ghassanides, en échange de l’autorisation de fonder un royaume avaient pour mission de protéger la frontière sud-est de l’empire des incursions bédouines et perses.
Cartes de la répartition des principaux empires
Puis, au Yémen eut lieu la destruction du barrage de Ma-rib. Allah châtia ses habitants pour leur désobéissance en les privant d’eau qui était leur principale source de richesse. Allah dit :
RENVOI : Le barrage de Ma’rib fut à l’origine conçu pour que les eaux circulent entre deux montagnes.Les gens du Yémen prirent alors, depuis des temps immémoriaux, l’initiative de combler l’espace entre les deux montagnes. Ils batirent donc un ouvrage très bien ajusté, jusqu’à ce que les eaux montent et qu’il put se consolider sur le haut des montagnes. Ils y plantèrent des arbres fruitiers et y semèrent différentes cultures. On rapporte que le premier à avoir construit cet ouvrage est Saba Ibn Ya’rub. Il fit diriger vers ce barrage quelque soixante dix rivières qui l’alimentèrent de leurs eaux et y fit creuser trente échancrures pour permettre aux eaux de se deverser. Mais il est mort avant d’avoir pu accomplir son ouvrage. Ce fut Himir qui le termina après lui. Sa largeur était d’une lieue. Cet ouvrage permit aux habitants du pays de vivre dans l’aisance et la prospérité, au point que la femme parmi eux passait avec sur la tête un plateau debordant de fruits mûrs. Les historiens rapportent aussi qu’il n’y avait pas dans leur pays d’insectes ni d’animaux nuisibles en raison de la pureté de leur climat et de la beauté de leurs cours et jardins.
Allah dit : « Il y avait assurément pour la tribu de Saba un signe dans leur habitat : deux jardins, l’un à droite et l’autre à gauche. Mangez de ce que votre Seigneur vous a distribué, et soyez-Lui reconnaissants : une bonne contrée et un Seigneur Pardonneur ». (S34, V15).
Il dit aussi :
« Et lorsque votre Seigneur proclama : Si vous êtes reconnaissants, très certainement J’augmenterais (mes bienfaits) pour vous. Mais si vous êtes ingrats, Mon chatiment sera terrible ». (S14, V7).
Ils adorèrent alors de fausses divinités en dehors d’ALLAH et se montrèrent insolents envers ses bienfaits. Ils demandèrent aussi l’éloignement de la distance qui séparait leurs maisons et les jardins et autres champs cultivés d’où ils tiraient leur nourriture ; ils demandèrent également que leurs voyages soient plus éloignés et plus pénibles. En d’autres termes, ils voulurent échanger le bien contre le mal, comme l’ont fait les enfants d’Israël en demandant que la manne et la caille leurs soient changées contre les légumes, le concombre, l’ail, les lentilles et les oignons. Les bienfaits dans lesquels ils se trouvaient, leur furent enlevés, à travers la dévastation du pays et la dispersion de ses habitants.
En effet, ALLAH envoya sur les fondements du barrage des rats qui se mirent à les ronger. Lorsqu’ils prirent conscience de cela, ils envoyèrent des chats contre eux, mais en vain. Le mal était déjà fait. Les fondements, rongés, finirent par céder, emportant le barrage avec eux. Les eaux deferlèrent alors sur leurs cultures et leurs jardins et les dévastèrent, ne laissant que la ruine. Leurs arbres furent remplacés ensuite par d’autres arbres et d’autres fruits de qualité infèrieure. A propos de cet évènement, Allah dit :
« …mais ils se détournèrent. Nous déchaînâmes contre eux l’inondation du Barrage, et leur changeâmes leurs deux jardins en deux jardins aux fruits amers, tamaris et quelques jujubiers ». (Sourate 34, verset 16).
Les tribus qui quittèrent à le Yémen et celles qui y restèrent
A cause de la sècheresse qui découla du torrent, certaines tribus constituant en partie le peuple yéménite se dispersèrent un peu partout dans la péninsule arabique. Ainsi,
- Les Banou Tay émigrèrent vers le nord pour s’établir finalement près d’Aja et Salma, deux montagnes qui finirent par porter leur nom : Tay.
- Les Kandah s’installèrent d’abord au Bahreïn puis à Hadramout qu’ils durent quitter pour le Najd ; là ils purent constituer un gouvernement puissant, quoique éphémère puisqu’ils disparurent sans laisser de trace.
- Les Lakhm et les Joudham dont faisait partie Rabi’a fils de Nassir, père des rois de Hira, les manadhiras (les moundirites), émigrèrent en Irak.
- Une tribu de Himyar, dénommée Qouda’a quitta également le Yémen pour élire domicile dans la campagne de Samawa, un faubourg de l’Irak.
- D’autres tribus comme les ‘amila, Bahra, Tanikh, Taghlib émigrèrent en Syrie où règnait les ghassanides…
(RENVOI : Ces tribus deviendont chretiennes par la suite)
De cette dispersion, Allah dit : « Nous fîmes d’eux, donc, des sujets de discussion et les désintégrâmes totalement ».S34, V19.
Mais ce n’est pas tout le peuple de Saba qui quitta le Yémen lorsque le pays fut dévasté par le torrent impétueux. Bien au contraire, beaucoup parmi eux restèrent sur place. Ceux qui partirent et que l’on a précédemment cités sont pour une grande partie d’entre eux les gens de Ma’rib qui habitaient près du barrage. Les grandes tribus qui restèrent au Yémen sont les Madhij, les Anmar, les Ach’arites, les Himyar et les Badjilah, une branche des Anmar.
(RENVOI : Bajilah étant un des fils de Anmar. La royauté continuera à être exercée par eux 70 années durant lesquelles les rois (Toubbabi’) se succèderont les uns après les autres).
Aussi, ils seront bientôt rejoints par la tribu de Jourhoum qui perdit son territoire.
Le premier roi de la dynastie des sassanides à gouverner l’empire
Ardachir ibn Babak vainquit Artaban V et mit fin au règne des rois parthes installés depuis près de 500 ans dans l’empire d’Iran. Il devint à cet effet le premier roi de la dynastie des sassanides à gouverner l’empire. Les sassanides dominèrent les arabes de la région et contraignèrent certains à quitter le territoire. C’est ainsi que la tribu de Qoda’a regagna la Syrie. Cependant, le souverain perse toléra les souverains arabes à la tête des provinces qui leur étaient vassales.
La volonté de Toubba’ de conquérir tous les territoires jusqu’à la Perse
Toubba’ entreprit une expédition afin d’attaquer la Perse avec la ferme intention de conquérir tous les territoires par lesquels il passerait. Pour cela, il réunit dans le Yémen une forte armée. Cette attaque eut pour but de se faire redouter des rois de Roum, de Syrie, et de Perse, et pour soumettre l’arabie et le Hijaz, comme avaient fait les toubba’ antérieurs. Il sortit donc du Yémen, à la tête de son armée et se dirigea vers le Hijaz. Il était adonné à l’idolâtrie, de même que toute l’arabie, le Hijaz, la Mecque et Médine.
Quand il arriva sur le territoire du Hijaz et qu’il passa près de La Mecque, et qu’il vit que c’était une ville située au milieu des montagnes, sans eau et sans arbres, il ne l’attaqua pas. Quand il arriva à Médine, il vit une ville charmante, avec de nombreux jardins, des palmiers, et des autres arbres. Le chef de la ville était un homme de la famille des Banou Najjar, de la tribu de Khazraj, nommé Amrou ibn Tolla. Le Tobba fut charmé par Médine et y établit son fils comme gouverneur tandis que lui-même continua sa marche vers le nord passant par les montagnes de Taï. Il se dirigeait ainsi vers El Anbar qui était son objectif.
MORT DE SON FILS
La nuit tomba alors qu’il arriva sur le territoire de (Hira). Il s’y installa et se mit à méditer longuement. Il décida de laisser à cet endroit une partie des gens qui l’avaient accompagné jusqu’ici. Parmi eux des gens de El Azad, de Lakhm, Joudham, ‘Amila, et Qouda’a. C’est eux qui furent à l’origine de la fondation du royaume de Hira, on les nomma les tonukhites. Tobbah reprit ensuite son chemin en direction de Mossoul, puis l’Azerbaidjan, où il rencontra l’armée turque qu’il réussit à mettre en déroute.
Quand Tobba apprit cette nouvelle, il jura de détruire Médine lors de son retour, et d’en tuer tous les habitants. Il porta ses armes dans tous les pays qu’il pouvait atteindre, puis il s’en retourna, et établit son camp autour de Médine tandis que les habitants fortifièrent la ville.
Un soldat de l’armée de Tobba pénétra dans l’enclos d’un médinois, monta sur un palmier et cueillit des dattes. Le propriétaire de l’enclos tua le soldat et le jeta dans un puits. Le tobba informé de ce fait, conduisit le lendemain son armée au combat. Pendant un mois, il combattit contre les habitants sans résultat. La lutte recommençait chaque jour et durait jusqu’à la nuit ; alors ils rentraient dans leur camp. La nuit, les habitants de la ville ouvraient les portes de la ville et envoyaient à l’armée ennemie des charges de dattes. Après un mois, les soldats dirent à Tobba : « Combien de temps encore lutterons-nous contre des hommes qui nous combattent le jour et qui nous traitent en hôtes pendant la nuit ? ». Tobba perdit de son ardeur à leur faire la guerre.
Deux docteurs juifs de Khaybar vinrent discuter avec Toubba’ le prévenant qu’Allah l’anéantirait sûrement avant qu’il ne détruise Médine car la ville appartenait à un prophète à venir annoncer par la torah. Allah dit :
Ceux qui suivent le Messager, le Prophète illettré qu’ils trouvent écrit (mentionné) chez eux dans la Thora et l’Evangile. Il leur ordonne le convenable, leur défend le blâmable, leur rend licites les bonnes choses, leur interdit les mauvaises, et leur ôte le fardeau et les jougs qui étaient sur eux. Ceux qui croiront en lui, le soutiendront, lui porteront secours et suivront la lumière descendue avec lui; ceux-là seront les gagnants. (Sourate 7, verset 157).
Toubba’ fut interpelé et chercha à en savoir davantage sur le contenu de cette torah qu’il ne connaissait pas. Alors les deux rabbins lui enseignèrent la religion de Moise. Touché par ces enseignements, il embrassa le judaïsme en cessant d’adorer les idoles, engagea ses troupes à se convertir, puis quitta Médine en direction de la Mecque. Mais avant, il demanda à ces deux rabbins de l’accompagner jusqu’au Yémen afin de convertir tout le pays à cette religion. Ils consentirent à l’accompagner, et il les combla de marques de bienveillance et de cadeaux.
Toubba’ premier homme qui couvrit la kaaba
En chemin, il rencontra la tribu de houdayl, qui, détestant aussi bien les gens de la Mecque que ceux du Yémen, n’hésita pas à semer la discorde entre eux renseignant Toubba’ de la présence d’une maison sacrée à la Mecque dans laquelle se trouve tout plein de trésors, (argent, or, deux gazelles…). Toubba’ à la tête de son armée, se tînt prêt à envahir la Mecque, à détruire la kaaba, et à prendre les trésors qu’elle contenait. Mais avant, il demanda conseil aux deux rabbins qui l’informèrent de la grande noblesse et de la vénération portée à cette maison sacrée. Ils menacèrent Toubba’ de la punition d’ALLAH s’il la détruisait et lui conseillèrent plutôt d’accomplir le tawaf autour d’elle. Le Toubba’ leur demanda alors ce qui les empêchaient eux-mêmes d’y faire des actes de dévotions. « il est vrai, répondirent-ils, que ce temple est celui de notre père Ibrahim ; mais il est aujourd’hui profané par les idoles qu’on y a placé, et par le sang impur qu’on y répand ». Puis, Il fit amener les hodailites et leur fit couper les mains et les pieds. Lui, ainsi que son armée entra dans la ville, fit la procession autour de la kaaba, se rasa la tête et offrit ses sacrifices. Il demeurra à La Mecque six jours durant lesquels il donna ordre d’enlever les idoles qui étaient dans le temple et de le purifier, il fit égorger des bestiaux dont il distribua la chair aux habitants et il leur fit donné du miel pour boisson. Ensuite, il vit dans un rêve qu’il habillait la kaaba, il donna l’ordre de le faire. Il l’a revetit d’abord de l’étoffe grossière nommée « Khasaf » ; avertit en songe de la revêtir d’une étoffe plus belle, il y employa l’étoffe que l’on nomme « maafir » ; et enfin, sur un nouvel avis qui lui fut donné pareillement en songe, il l’a revetit de ces étoffes rouges et rayures du Yémen que l’on nomme « Mala » et « Wasaïl ». (RENVOI : Avant lui, on n’avait jamais couvert le temple d’étoffes, c’est lui qui a inauguré cette coutume. Il la dota également d’une porte avec serrure. Puis il regagna le Yémen. Il donna ordre aux intendants du temple qui étaient des descendants de Jourhoum de le purifier, de n’en laisser approcher ni sang ni cadavre, ni femme dans un état d’impureté. Il mit aussi une porte et une serrure à la kaaba.
Entrée du judaïsme au Yémen
Lors de son retour au Yémen, Toubba’ appela son peuple jusqu’alors idolâtre à embrasser le judaïsme. Le peuple n’accepta pas immédiatement mais préféra prendre le feu comme juge afin de déceler laquelle des deux voies était la bonne. Ce feu, qui se trouvait dans une montagne sur le territoire de San’a, brûla les idoles et les hommes qui se trouvaient autour d’elles et le Yémen fût judaïsé.
Les yéménites avaient un temple d’idoles d’où sortait une voix qui conversait avec eux et qui donnaient réponse à tout ce qu’ils demandaient ; cependant, on n’y voyait personne. Le roi fit part aux docteurs juifs des particularités de ce temple. Ceux-ci dirent : « C’est un démon qui les égare ». Ils se rendirent à la porte du temple et récitèrent la loi pendant longtemps. Le roi les avait accompagnés hors de la ville. Après quelques temps, ils virent se précipiter hors du temple un chien noir, qui poussa des hurlements et disparut sous terre. Les juifs dirent : « Voilà le démon qui avait parlé aux hommes ». Ensuite, le roi fit détruire ce temple.
Mort de Abou Karib (236)
Toubba’ partit un jour conquérir l’Inde mais il mourrut en route.
RENVOI : certains historiens s’accorde à dire que les Himyarites, fatigués de son humeur bélliqueuse, l’assassinèrent.
Le règne de Rabi’a ibn Nassir et son rêve prémonitoire (236)
A sa mort, As’ad laissa deux fils : Hassan et Amrou, tous les deux en bas-âge et incapables de régner. Alors, surgit un homme de Banou Lakhm, nommé Rabi’a ibn Nasr, qui s’empara de la couronne du Yémen.
Rabi’a ibn Nasir occupa le trône ; il professait aussi le judaïsme. Après une année de règne le roi eut un songe. Il fit appel à deux devins réputés à travers tout le pays pour l’interprétation de ce rêve. Leurs noms étaient Sati’h et Schiqq. Ils interprétèrent ce rêve de la manière suivante : “Les habachis envahiront le Yémen”. Ce roi prit peur et envoya ses enfants à Hira en Irak. Il régna encore quelques années puis mourût tandis qu’aucun de ses fils n’étaient restés dans le Yémen.
Mort de Ardachir ibn Babak (238)
Naissance de Ghalib (241)
Le règne de Hassan (238) et celui de ‘Amrou fils de As’ad Abou Karib (250)
A la mort de Rabi’a, les habitants se concertèrent et ramenèrent les deux fils de As’ad Abou Karib qui avaient grandi. C’est ainsi que Hassan fut nommé roi.
Hassan, dont le royaume était très grand, voulût conquérir le monde en commençant par la Perse qui était alors une des plus grandes puissances. Mais les notables du royaume du Yémen, voyant en leur gouverneur Hassan un véritable danger dû à ses prétentions orgueilleuses de pouvoir faire tomber les plus grands royaumes de ce monde, se réunirent et conclurent un marché avec ‘Amr, le frère de Hassan, lui promettant le royaume s’il les débarrassait de son frère. Tous acquiescèrent ce pacte sauf un notable dénommé Dourayn qui mit en garde ‘Amr d’avoir des remords au point de ne plus pouvoir dormir s’il tuait son propre frère. Il lui confia une lettre en lui disant de ne pas l’ouvrir avant qu’il ne lui dise. Amr tua Hassan, mais eût très vite du remord jusqu’à en devenir malade et à n’en plus pouvoir dormir. D’autres notables, pour soigner son insomnie, lui conseillèrent de tuer tous ceux qui avaient été à l’origine de ce complot meurtrier. C’est à ce moment-là que Dourayn lui suggéra d’ouvrir la lettre qu’il lui avait auparavant confiée, lui rappelant ainsi les conseils qu’il lui avait promulgués avant la mort de son frère. Cette lettre renfermait deux vers de poème en arabe :
“Qui est celui qui vend son sommeil pour son empire? Heureux celui qui dort tranquillement alors que les habitants l’ont rusé et l’ont trahi. Le pardon d’ALLAH a couvert Dourayn…”
Comme nous l’avons vu, les enfants de Rabi’a ibn Nassir émigrèrent en Irak et s’installèrent dans le royaume de Hira gouverné alors par Djoudhayma fils de Malik ibn Fahm. L’un des enfants de Rabi’a se nommait ‘Adi et était devenu avec le temps très proche du roi, si bien qu’il lui donna sa sœur en mariage. Ainsi, la fille de Malik ibn Fahm épousa le lakhmite Adi ibn Rabi’a de qui elle enfanta un certain ‘Amr. Bien que ‘Adi acquit par ce mariage les droits du trône, il ne l’occupa jamais. Cependant, lorsque son fils ‘Amr eut atteint l’âge de raison, il succèda à son oncle maternel Djoudhayma et devint ainsi le premier roi lakhmide du royaume de Hira mettant fin au règne de la dynastie tonukhite.
Nous voyons à travers cette carte que les deux grands empires que sont celui de Rome et celui de Perse, avaient fait de leurs royaumes vassaux deux sociétés philarques postées à leurs frontières sud-est pour l’un et sud-ouest pour l’autre
Au Yémen, les quatres fils de Amrou ibn Tobba’ prirent le titre de rois alors que leur père était vraissemblablement sur son lit de mort. Ils marchèrent contre la Mecque pour enlever la pierre noire dans l’intention de transporter le culte religieux de La Mecque à Sanaa. Mais les descendants de Kinana, sous le commandement de Fihr ibn Malik les ayant attaqués, trois d’entre eux furent tués et le dernier fait prisonnier. Puis c’est leur sœur qui leur succèda mais ses sujets, indignés de ses débauches, la firent mourir.
Règne de AbdelKelal (273)
Naissance de Lou’ay (274)
Règne de Tobba’ fils de Hassan (297)
Naissance de Kaab (307)
Règne de Mourthid (321)
Naissance de Mourra (340)
Règne de Wakia fils de Morthid (345)
Règne de Abraha, fils de Sabbah (370)
Naissance de Kilab (373)
L’empire romain se scindât en deux sous-empires, notamment en raison de sa trop grande extension. Il n’était plus possible, à ce moment-là, aux gouvernants de Rome de controler tout cet empire de manière centralisée. Comme tous les empires, celui de Rome avait été victime de forces centrifuges considérables, favorisées par plusieurs facteurs, comme le développement des réseaux routiers des voies maritimes, qui permettaient les échanges – mais aussi les invasions barbares – ainsi que la dévaluation chronique de sa monnaie impériale. L’Empire fut donc divisé en deux, à savoir l’Empire romain d’Occident avec Rome pour capitale, et celui d’Orient avec Byzance/Constantinople comme capitale.
Empire romain d’Occident et Empire romain d’Orient
Règne de Sahban, fils de Mohrith (399)
Qossay ibn Kilab met fin au règne de Khouza’a (an 440)
Khouza’a regnait toujours sur la Mecque où l’idolatrie avait pris place. Kilab ibn Mourra, un mecquois, avait épousé Fatima bint Sa’d. De ce mariage était nés deux garçons, Zahra et Zayd, que séparait une grande différence d’âge. Donc, leur père mourrut alors que Zahra était déjà un jeune homme mais Zayd encore un enfant dans le giron de sa mère. Celle-ci se remaria peu après avec un homme de la tribu de Qada’a (Banou Oudra), à savoir Rabîga ibn Harâm qui l’emmena dans son pays, aux extrémités de la Syrie. Elle laissa zahra dans sa famille à la mecque mais emmena Zayd avec elle. Et Zayd grandit, ne se connaissant pas d’aute père que le second mari de Fatima. Un jour, au cours d’une altercation avec un jeune homme de Qada’a, ce dernier lui dit : « pourquoi ne vas-tu pas retrouver les tiens ? Tu n’es pas des notres ». Blessé, il rentra chez lui et demanda à sa mère le sens de ces paroles. Elle répondit : « Par dieu, mon fils, tu es plus noble que ce jeune homme, de cœur comme de naissance. Tu es le fils de Kilab ibn Mourra et les tiens habitent la mecque, autour de la mosquée ». Alors Zayd décida de partir rejoindre son peuple. Mais sa mère lui conseilla la prudence : « Mon fils, ne pars pas tout de suite. Si tu voyages seul, ou avec un petit groupe de gens, tu risques d’être attaqué par des arabes. Attend le mois sacré, tu partiras avec les pélerins et tu seras en sécurité». Zayd attendit de pouvoir se joindre à une caravane de pélerins et se rendit avec eux à la mecque, où il retrouva son grand frère Zahra. Zayd était un jeune homme beau, riche et plein de vigueur.
Le dirigeant de La Mecque était alors Halîl ibn Habcha de la tribu des Khouzaa. Qossay demanda à celui-ci la main de sa fille Hobba qui lui fut d’ailleurs accordée. A la mort de Halil, Qoussay se proposa de le remplacer vu sa noblesse. Mais les khouza’a refusèrent jusqu’à ce qu’une bataille éclata. Ils firent ensuite appel à un sage appelé Yarmou ibn ‘Aouf pour les départager. Ce dernier trancha après avoir entendu les 2 parties. Il donna la gestion entière de Mekka à Qoussay. Qossay devint, donc, le maître de la Mecque et du Temple. Les khouza’as quant à eux durent céder et quitter la ville pour se contenter de la banlieue de la Mecque.
La souveraineté de Qossay et de Qoraych sur la Mecque était totale. Il devint le chef religieux de la Kaaba, celui à qui il revenait de recevoir les délégations arabes venant de tous côtés de la Péninsule. Qossay regroupa son peuple à la mecque, lotit la ville, maintint les Quraychites dans leurs anciennes demeures, confirma les An-Nousa, la dynastie des Safwan, Adnân et Mourra ibn Awf aux postes qu’ils occupaient avant, car il considérait qu’il s’agissait là d’une pratique qu’il ne convenait pas de changer.
Les premières actions entreprises
Il commença par congédier Bizâh et les Benou-Odhra, dont la présence ne lui était plus nécessaire et en même temps, pour affermir sa puissance, il s’occupa de réunir, à la Mecque et aux alentours, les sous-tribus Quraychites, qui étaient auparavant dispersées, parmi les autres descendants de Kinana, sur divers points du Tihama. Il fut pour cette raison surnommé El-Moudjam’i, le rassembleur.
La vénération des Arabes pour la Kaaba et pour le sol même qui l’environnait était si grande, qu’ils n’avaient pas osé jusqu’alors prendre de demeures fixes, ni construire de maisons dans le voisinage de ce sanctuaire. On passait la journée à la Mecque, c’est-à-dire dans la circonscription du terrain particulièrement sacré, mais le soir, on s’en éloignait par respect.
Qosay persuada les Quraychites que s’ils fixaient leur domicile et bâtissaient des maisons autour du temple, aucune tribu arabe ne pourrait entreprendre de les attaquer dans ce lieu saint. Il divisa l’étendue du terrain de la ville de la Mecque, en différentes portions ou quartiers qu’il assigna pour demeure à sa propre famille, et à celles d’entre les autres familles Quraychites.
Les Quraychites avaient des scrupules à couper les arbres de cette terre vénérée, Qosay en coupa quelques-uns de sa main, et fit abattre les autres par ses soldats. Alors la place étant libre, on commença à bâtir, et la ville de la Mecque s’éleva.
Qosay en fut ainsi le fondateur. Des quatre côtés de la Kaaba on laissa un espace vide, destiné aux tournées pieuses, Tawaf. Les Quraychites construisirent leurs maisons à l’entour de cet espace ou parvis, qui fut ensuite pavé de pierres polies, et appelé El-Mataf-el-Sharif.
RENVOI : Les mêmes familles auxquelles Qosay avait assigné des quartiers, s’y trouvaient encore établies à la naissance de l’islam.
La fondation de dar An-nadwa
Qosay fit bâtir pour lui-même, au nord de la mosquée, un palais, dont la porte donnait dans le parvis du temple. Ce palais fut nommé Dar-Nadwa, l’hôtel du conseil, parce que c’était là, sous la présidence de Qosay, que se traitaient toutes les affaires publiques. Il fallait avoir au moins quarante ans pour être admis à prendre place dans ce conseil, mais les enfants de Qosay y avaient droit d’accès.
C’était un batiment central à la Mecque car Il servait à la fois de logement à Qossay et aussi de rassemblement des Quraychites, où se distribuaient les tâches et les fonctions. Cela leur permettait de se mettre d’accord et de régler les problèmes à l’amiable.Toutes les questions importantes de Quraych avaient leur place ici: réunions de la cour, des discussions sur la guerre et la paix, le mariage et la circoncision des garçons ainsi que des cérémonies spéciales dans lesquelles les jeunes filles ont été déclarés éligibles pour le mariage. On les y emmenait, et on les revêtait d’un vêtement spécial. DAR-Nadwa a également été considéré comme le point de départ et d’arrivée de toutes les caravanes. Les décisions de Qossay étaient respectées et ses ordres étaient suivis de son vivant comme après sa mort tels des préceptes religieux. Qosayy ibn kilab avait quatre enfants : Abd eddar, Abd manaf, Abd al ‘uzza et Abda. C’est à Abd qu’echut la direction de la maison sacrée.
Le LIWA
C’était encore dans le Dar-Nadwa que les Quraychites se réunissaient, lorsqu’ils devaient faire la guerre à une autre tribu, et recevaient des mains de Qosay le drapeau, liwa. Qosay attachait lui-même au bout d’une lance une pièce d’étoffe blanche, et remettait cet étendard, ou le faisait remettre par un de ses fils, à l’un des chefs Quraychites.
RENVOI : Cette cérémonie, nommée Akd el-liwa (nouer le drapeau), subsista toujours, depuis Qosay qui l’avait fondée, jusqu’aux derniers temps de l’empire arabe.
La RIFADA
Qosay avait décidé aux Quraychites qu’étant les gens de la maison de Dieu, il leur convenait de pourvoir aux besoins des pèlerins qui venaient visiter la Kabba, et qui étaient ainsi les hôtes de Dieu même. Les Quraychites consentirent à s’imposer une taxe annuelle, appelée Rifada (secours), qu’ils payaient à Qosay durant le pèlerinage; et celui-ci en employait le produit à fournir gratuitement des vivres aux pèlerins pauvres pendant les jours qu’ils passaient à Mina, Ayyam-Mina, c’est-à-dire, le jour de la fête des sacrifices et les deux jours suivants.
RENVOI : Cet usage continua après l’islamisme; il fut l’origine de la distribution de subsistances qui se faisait à Mina chaque année, pendant le temps du pèlerinage, au nom des califes et des sultans leurs successeurs.
Les mots Nadwa, Liwa et Rifada, devinrent ensuite les titres mêmes des fonctions exercées par Qosay, comme ayant le droit de convoquer chez lui et de présider le conseil de la nation, de donner l’étendard, signe du commandement militaire, et de lever l’impôt destiné à fournir des denrées aux pèlerins.
La SIQAYA et la HIJABA
A ces dignités, Qosay joignait le Siqaya et le Hijaba
Le Siqaya était une espèce d’administration des eaux. Il n’y avait alors qu’un très-petit nombre de puits communs, situés en dehors de la Mecque, parce qu’ils avaient été creusés antérieurement à sa fondation. La charge nommée Siqaya consistait à faire apporter l’eau de ces puits, à la répartir entre les habitants de la ville, et aussi à en procurer aux pèlerins. Qossay fit creuse un puits à l’intérieur de la mecque qu’on nomma « Al-Ajoul ».
Quant au Hijaba, c’était la garde des clefs de la Kabba, et tout ce qui était relatif à l’intendance et au ministère du temple.
Qosay réunissait ainsi en sa personne toutes les principales attributions de l’ordre religieux, civil et politique. Sa puissance, qui était une sorte de royauté, donna un grand lustre à la tribu de Quraych, dont il était le chef. Cette tribu acquit dès ce moment une prépondérance marquée parmi les Arabes. Qosay laissa seulement à certaines familles, étrangères liées à Quraych, quelques fonctions peu importantes.
Renvoi : Plus tard, des puits furent creusés à l’intérieur de la Mecque, et dès lors le Siqaya fut restreint à la distribution d’eau faite aux étrangers qui venaient visiter les lieux saints.
AN-NIRAN
Il s’agit de l’éclairage par les feux lorsque les pélerins reviennent, dans l’obscurité de la nuit, de ARAFAT, afin que personne ne s’égare sur la route de Mouzdalifa.
Cette charge fut conservée aux descendants de Mourr, fils d’Odd. Mais comme la branche des enfants de Ghawth, fils de Mourr, était éteinte, ce privilège passa à une branche collatérale, aux enfants de Saad, fils de Zayd mouât, fils de Tamim, frère de Ghawth; et parmi ceux-ci ce fut Safwane, fils de Djénab, qui paraît eu avoir joui le premier, du temps de Qosay le droit de conduire les pèlerins à la sortie de Mouzdalifa. Celui de les congédier après le dernier jet des cailloux à Mina, fut attribué aux descendants de Qays par Adwân.
RENVOI : Les descendants de Qays se le transmirent de père en fils jusqu’à Abou-Seyyâra-Omayla, qui l’exerçait lors de l’établissement de l’islamisme.
Qossay maintient la pratique du rajout d’un mois intercalaire (naçi)
Le Naçi fut établi en l’an 412 par Sarir, fils de Tha’laba. Qosay maintint, et, augmenta une prérogative dont jouissaient les enfants d’Abd-Focaym, qualifiés de Focami, à cause du nom de leur père. Elle consistait à faire le Naçi, et ceux qui la possédaient étaient appelés Naçaa.
RENVOI : on les nommait aussi Caldmis (au singulier Calammas), parce que leur arrière-grand-père Amir, issu de Kinana, portait le sobriquet de Calammas, grosse mer, et, par métaphore, mer de science.
Explication du Naçi
Pour expliquer le mot Naçi et faire comprendre la nature des fonctions des Naçaa, il est nécessaire d’entrer dans quelques détails sur l’année et les mois des Arabes.
Les Arabes faisaient usage des mois et années lunaires, et célébraient la fête du pèlerinage de la Kaaba le dixième jour de leur douzième mois. On considérait quatre mois comme sacrés, savoir : le premier, le septième, le onzième et le douzième, durant lesquels il était défendu de combattre et de commettre aucun acte quelconque d’hostilité. C’était une espèce de trêve, de Dieu, sagement instituée chez un peuple avide de guerre, de pillage et de vengeance. Elle contribuait à empêcher les diverses tribus de s’entre-détruire ; elle donnait au commerce quelques moments de sécurité, et permettait aux pèlerins de satisfaire sans péril leur dévotion. Malheureusement elle était violée quelquefois.
Comme l’année lunaire est plus courte de onze jours, environ que l’année solaire, il en résultait que le commencement de l’année des Arabes et l’époque de leur pèlerinage avançait tous les ans de onze jours, et parcouraient toutes les saisons successivement. Lorsque le pèlerinage tombait dans un temps où les récoltes de l’année courante n’étaient point encore faites, et où celles de l’année précédente étaient déjà presque consommées, les pèlerins qui venaient de lieux éloignés éprouvaient de grandes difficultés à se procurer des vivres, soit pendant leur route, soit pendant leur séjour près de la Kaaba, et en divers endroits voisina où s’ouvraient des foires annuelles aux approches du pèlerinage. On voulut remédier à cet inconvénient, et fixer l’époque du pèlerinage vers l’automne, au moment de l’année où les grains, les fruits, et autres denrées, sont le plus abondants.
Pour cela, il fallait établir le rapport des saisons avec l’année. Dans cette vue, les Arabes se servirent de l’intercalation, qu’ils avaient appris à connaître des juifs domiciliés à Yathrib (Médine). Mais, ils n’imitèrent pas exactement le procédé des juifs. Ils se contentèrent d’ajouter un mois à la fin de chaque troisième année, autrement de donner à chaque troisième année, treize lunaisons au lieu de douze. Ils appelèrent ce mois intercalaire ou additionnel, et l’intercalation elle-même, Naçi, retard, parce que l’intercalation, effectuée à la fin d’une année, retardait d’une lunaison le commencement de l’année suivante.
RENVOI : Ce surcroît d’un mois, ajouté à chaque série de trois ans, ne pouvait ramener le commencement de chaque quatrième année arabe précisément au même point de l’année solaire. Car trois années solaires donnent mille quatre-vingt-quinze jours , dix-sept heures, vingt-huit minutes et quinze secondes; et trois années arabes (deux de douze et une de treize mois lunaires) ne donnaient que mille quatre-vingt-douze jours, quinze heures, huit minutes; une différence de trois jours, deux heures, vingt minutes et quinze secondes; de sorte qu’après chaque série de trois ans, le commencement de la première année arabe d’une nouvelle série était en avance sur l’année solaire de trois jours et une fraction.
Les Arabes et leurs Calamis, étaient trop ignorants en fait de calculs astronomiques pour apercevoir cette erreur, d’ailleurs peu considérable. Elle dut leur devenir sensible à la longue. Mais d’abord ils crurent avoir obtenu le résultat qu’ils désiraient. Aussi ils créèrent pour leurs mois des dénominations, dont cinq au moins avaient une relation marquée avec les saisons auxquelles on pensait qu’ils tendraient toujours à correspondre, et quatre autres indiquaient le caractère sacré des mois qui les portaient. Ces dénominations sont celles dont tous les peuples musulmans se servent encore aujourd’hui, à savoir: 1°Mouharram (saint); 2° Safar; 3° Rabi 1er, et 4° Rabi 2ème (pluie printanière, verdure); 5° Joumada 1er, et 6° Joumada 2ème (cessation de pluie, sécheresse); 7° Rajab (respect); 8° Cha’ban; 90 Ramadan (grande chaleur); 10° Chawwâl; 11° Dhoul-Qaada (ouverture de la trêve) ; 12° Dhoul-Hijja (temps du pèlerinage).
Toutes les fois qu’on ne faisait pas l’embolisme, il se rencontrait, comme dans l’ancien calendrier purement lunaire, trois mois sacrés consécutifs, Dhoul-Qaada, Dhoul-Hijja, et Mouharram de l’année suivante.
Quant au mois sacré de Rajab, il était toujours isolé au milieu de l’année, ce qui lui valut l’épithète « d’unique ». On le qualifiait aussi de « le sourd », parce que pendant sa durée le calme et le silence succédaient aux cris de guerre et au bruit des armes. Il était regardé comme le plus inviolable des quatre, et consacré au jeûne à la pénitence, et à la Omra , visite, qu’il était permis, au reste, d’accomplir également dans les autres mois. C’étaient surtout les descendants de Modhar qui faisaient du mois de Rajab l’objet d’un respect particulier, car on l’appelait Rajab de Modhar.
On peut dès lors s’étonner de la persistance des Arabes à suivre un mode vicieux d’embolisme; elle s’explique néanmoins par l’empire d’une coutume établie, qui vraisemblablement avait acquis la force d’un préjugé religieux. Pour détruire cette coutume, ce préjugé, il faudra l’autorité d’une religion nouvelle et d’un prophète.
Qossay restreint le changement de la sacralisation exclusivement entre moharam à Safar
Pendant tout le temps que dura l’usage de ce calendrier luni-solaire défectueux, le soin de régler l’intercalation et de proclamer le mois intercalaire, Naçi, était confié aux Naçaa. Ce fut d’abord leur seule attribution, mais bientôt ils en acquirent une seconde, «L’interdiction de la guerre dans le mois de Mouharram », lorsqu’il succédait immédiatement à deux autres mois sacrés, Dhoul-Qaada et Dhoul-Hijja de l’année précédente, était particulièrement pénible aux Bédouins, qui vivaient de leurs courses. Pour satisfaire, l’humeur belliqueuse de ces Arabes, on déféra aux Naçaa le droit de transporter quelquefois le privilège de Mouharram au mois suivant, Safar, c’est-à-dire, de déclarer Mouharram profane et Safar sacré. Cette déclaration se faisait, comme aussi celle de l’intercalation, à la fin des cérémonies du pèlerinage, au moment où les pèlerins allaient quitter Mina.
Le ministère des Naçaa eut donc un caractère à la fois civil et religieux. Ils se trouvèrent investis de deux fonctions qui avaient entre elles une connexité très-étroite, et se confondaient même en une seule, sous un certain point de vue. Car, soit qu’après trois années lunaires ils intercalassent un mois entre Dhoul-Hijja et Mouharram, soit que, pendant une série d’années lunaires sans l’intercalation, ils transférassent le privilège de Mouharram à Safar, ils faisaient également un renvoi d’un mois sacré à vingt-neuf ou trente jours plus tard.
Liste des Naçaa
Faire un tableau :
La tradition a conservé une, liste nominative de tous les Naçaa. Le premier fut, dit-on, Sarir, fils de Tha’laba, et le second, son neveu Adi, fils d’Amir, autre fils du même Tha’laba. L’un et l’autre ne firent que l’intercalation.
Immédiatement après eux, le ministère du Naçi fut exercé par un petit-fils d’Adi, nommé Hodayfa, fils d’Abd-Focaym. Hodayfa fut le premier qui joignit, au droit de proclamer l’intercalation, celui de renvoyer l’observation de Mouharram à Safar, en déclarant Mouharram profane et Safar sacré.
Ceux qui remplacèrent successivement Hodayfa furent : Abed, son fils ; Cala, fils d’Abed ; Oumayya, fils de Cala ; Awf, fils d’Oumayya ; et enfin Djonâda, fils d’Awf, qui était en fonctions à la naissance de l’islamisme, et à l’époque où Mahomet abolit 1e Naçi.
Qosay avait porté atteinte à la sainteté du mois de pèlerinage, et profité du concours des pèlerins pour réunir des forces destinées à soutenir sa cause, sans inspirer de défiance à ses adversaires. Après le succès de son entreprise, son intérêt était d’empêcher que le même moyen pût être employé contre lui. En imprimant dans les esprits l’idée qu’il devenait permis de profaner un mois sacré, à la condition de sanctifier un mois profane, il justifiait en quelque sorte la violation qu’il avait commise ; en restreignant toutefois expressément cette permission au transport du privilège de Mouharram à Safar, il fortifiait, il sanctionnait d’autant plus, comme immuable à l’avenir, l’inviolabilité du mois de pèlerinage, ce qui était pour lui le point important; enfin, en rendant moins fréquente la succession de trois mois sacrés sans intervalle, il donnait au génie inquiet et guerrier des Arabes une satisfaction propre à rendre populaires sa personne et son pouvoir. Après cela, il s’attaqua à la reconstruction de la Kaaba.
La Kaaba, depuis sa reconstruction sous les Djorhom, avait été considérablement endommagée par les injures du temps. Qosay la fit démolir, et la rebâtit avec plus de magnificence. Il la batit avec une toiture de palmier nain et de branches de dattiers. Ce fut à cette occasion que l’idole Houbel, érigée autrefois sur la Kaaba par Amr ibn Louhay, fut placée dans l’intérieur même de l’édifice, au-dessus du souterrain qui servait de trésor, et dans lequel étaient déposées les offrandes.
Qosay renouvela également les bordures de la mosquée sacrée.
RENVOI : Checher des infos sur le fait que la Kaaba a 2 portes et qui les a mises
Règne de Hassan fils de Amrou (455)
Le Najd devient la propriété de Kinda (460)
C’est Hojr, prince de la tribu de Kinda qui rendit son indépendance à la région du Najd qui était jusqu’alors un territoire appartenant au royaume de Saba.
Renvoi : Jusqu’en 530 où le Najd passera sous contrôle du royaume de Hira
Naissance de Hachim (472)
Le règne du pervers Loukhouna’a (478)
Après la mort d’Amr, Il ne restait des himariyites et de la famille royale que le plus jeune fils d’Abou Karib qui n’était pas encore apte au gouvernement, et le trône resta vacant. Alors, un homme qui n’était pas de la famille royale s’empara du royaume du Yémen et affermit son pouvoir, en commettant l’injustice et en opprimant les habitants. Au bout de deux ans de règne, sa tyrannie augmenta et il s’adonna au vice du peuple de Loth. Il se fit amener tout jeune homme du Yémendont il entendait vanter le beauté et accomplit sur lui son infamie, puis il le renvoya. Aucun jeune homme ne pouvait se marier avant d’avoir été d’abord chez le roi. Le peuple n’avait aucun moyen de se soustraire à cet état de chose.
Le roi avait un belvedère où il se tenait quand on lui amenait un jeune homme et à la porte duquel étaient postés des soldats et des gardiens. A l’interieur de ce belvedère, se trouvait une chambre ornée de peintures et pourvue d’une fenêtre. Quand il avait satisfait sa passion, il mettait la tête à cette fenêtre, et alors les hommes savaient qu’il avait consommé son infamie. Il mettait un cure-dent à sa bouche afin que les gardiens et les sentinelles ouvrissent la porte du belvédère et que le jeune homme sortît. Ils n’ouvraient jamais la porte avant de voir le roile cure-dent à la bouche, et avant qu’il fût arrivé à ses fins.
La gestion de la mecque après Qosay ibn kilab par Abd Dar (480 ou 486)
Qossay continua de régler les affaires de la mecque sans que quiconque contestat son autorité. Ses fils prospérèrent, à l’exception de l’ainé d’entre eux, Abd dar. En effet, les trois autres fils Abd Manaf, Abd Elozza et Abed avaient atteint à ce moment une grande dignité au sein de leur peuple. Ce faisant, lorsque Qossay pris de l’âge, il voulut que son fils Abd Dar en fasse autant. C’est pour cela qu’il lui confia toutes les charges auxquelles il était jusqu’alors lui-même responsable.
Qosay dit un jour à Abd-dar:
« Tes frères se sont fait une position personnelle supérieure à la tienne mais je veux t’élever au-dessus d’eux. Désormais ils ne pourront entrer dans le temple, si tu ne leur en ouvres la porte. Ce sera toi qui remettras le drapeau aux Quraychites lorsqu’ils marcheront à la guerre. On ne boira à la Mecque d’autre eau que celle que tu auras donnée. Les vivres ne seront distribués aux pèlerins que par tes mains. Toutes les affaires des Quraychites se feront chez toi ».
Qosay donna donc à son fils Abd-dar les dignités de la Hijaba, le Liwa, la Siqaya, la Rifada, et il le mit en possession de son palais Dar-Nadwa, où se tenaient les assemblées des Quraychites.
Il devint ainsi le nouveau gouverneur absolu de la Mecque.
RENVOI : Quiconque réunissait entre ses mains les cinq prérogatives, avait automatiquement le gouvernement de la Mecque.
Ces frères ne trouvèrent aucun inconvénient à cela et l’aidèrent dans cette charge. A sa mort, Abd Dar donna cette charge à ses enfants.
ECLAIRCIR QUI GOUVERNE LA MECQUE
‘Abd-Manâf avait, lui, quatre fils : ‘Abdou’I-Schams, l’aîné, Nawfel, Al-Mottalib et Amrou(Haschim) qui lui était le plus cher.
RENVOI : le veritable nom de Haschim etait ‘Amrou et c’est après la mort de son père seulement qu’il reçut le nom de Hâschim, parce qu’il introduisit la coutume d’offrir aux pèlerins, aux repas du Rifâda, le potage appelé therîd.
INCLURE L’ARBRE DES TOUBBA (Descendance de Hamir)
La contestation des charges par les Banou Abd Manaf suite à la mort de leur père (le pacte des Moutayyibine)
Dès que Abd Manâf mourrut, ses fils commencèrent à disputer à leurs cousins, les Bani Abd Dar les prérogatives. Puis les fils de Abd Manaf, à savoir, Abd Shams, Haschim, Al Moutallib et Nawfel, s’accordèrent tous pour saisir ce qui était entre les mains des fils de Abd Dar. Ils se considéraient, en effet, plus digne que les fils de Abd Dar pour exercer ces fonctions étant donné qu’ils les surpassaient en honneur et s’illustarient dans leur peuple. Par le fait, également, que haschim était manifestement l’homme le plus remarqueble de son temps. Les Qoraychites, donc, se scindèrent en deux parties et une guerre faillit les opposer, mais au moment ou les esprits commencèrent à s’echauffer, les femmes du clan de Abd Manaf apportèrent une coupe pleine d’un parfum précieux et la placa auprès de la Kaaba. C’est ainsi que leur traité fut appelé : le traité des parfumés. Mais ils se réconcilièrent et se partagèrent les responsabilités. Au titre de ce partage, le ravitaillement en eau et l’alimentation des pèlerins revinrent à Bani Abd Manâf, La gestion de Dar An-Nadwa, de l’étendard et de la Kaaba resta entre les mains de Bani Abd Dar. Ensuite, Bani Abd Manâf désignèrent par tirage au sort Hachim ibn Abd Manâf. Il était connu pour sa générosité. Il fut aussi un grand commerçant et se rendit souvent en Palestine.
Après fut investi Abd Al-Mouttalib ibn Hachim ibn Abd Manâf. C’était un homme de haut caractère, avec des qualités de cœur qui ont fait de lui un chef très respecté et aimé de ses concitoyens. C’était un homme d’une grande taille au teint blond et avec une belle barbe.
Les enfants d’Abd Al-Mouttalib héritèrent de la charge de leur père jusqu’à l’avènement de l’islam, époque à laquelle ce fut le tour d’Al Abbâs ibn Abd Al-Mouttalib. Les Quraychites détenaient d’autres fonctions qu’ils se partageaient entre eux et, grâce auxquelles ils avaient constitué une principauté ou plus précisément, une sorte de petit état. (a placer plus tard).
Dar Nadoua était ensuite parvenu au commandement de Hakim ibn Hazam qui vécut l’avant et l’après islam. Hakim avait réussi à acquérir Dar Nadoua profitant de l’état de son propriétaire qui aimait le vin. Un jour, alors qu’il était dans un état d’ébriété, il accepta de vendre Dar Nadoua à Hakim pour une outre de vin devant plusieurs témoins.RENVOI : Hakim garda la responsabilité de Dar Nadoua jusqu’à l’époque de Mou’awiya. Mou’awiya lui avait d’ailleurs reproché de l’avoir vendu pour la somme de 100 000 dinars. Hakim se défendit du fait que la vraie noblesse ne réside pas dans l’acquisition de Dar Nadoua mais dans l’acquisition de la crainte d’Allah, puis il donna tout l’argent en aumône.
Dhou Nawas s’empare du trône (490)
Le plus jeune enfant de tobba Abou Karib, qui se nommait Zor’a était devenu grand et le plus bel adolescent de son temps. Le roi le fit mander par un messager auprès de lui. Zor’a comprit pour quel motif il le faisait appelé. Il se munit d’un grand couteau, qu’il tînt caché sur lui, et se rendit au palais. Il avait appris tout ce qui concernait le belvédère et tout ce qu’y subissaient les jeunes gens. Arrivé à la porte du belvédère, Zor’a y fut introduit et les gardiens en fermèrent la porte. Le roi voulut se jeter sur lui mais Zor’a lui dit : « O roi ne me deshonore pas et épargne-moi seul de tous les jeunes gens du royaume car je suis de la famille royale ; mon père et mes frères ont été rois, et moi j’ai plus de droits sur le trône que toi-même ; je te l’ai abandonné ; toi, à ton tour, laisse moi ma personne et fais moi grâce. Le roi ne se rendit pas à ses supplications et dit : Fais ce que je désire ou j’appelle le gardien afin qu’il te coupe la tête et la suspende à ce belvédère. Alors Zor’a tira son couteau, l’enfonça dans le ventre du roi et le tua, lui trancha la tête et la main droit, mit le cure-dent dans cette main et plaça la tête à la fenêtre. Lorsque gardiens aperçurent la tête et le cure-dent, ils pensèrent que le roi avait accompli son action, comme il avait fait avec les autres jeunes gens et ils ouvrirent la porte du belvédère. Zor’a en descendit et sortit. Ensuite quand les gardiens entrèrent et trouvèrent le roi dans cet état, ils reconnurent que c’était Zor’a qui avait commis le meurtre. Ils descendirent et avertirent l’armée et le peuple. Les habitants étaient dans la joie ; ils allèrent trouver Zor’a et lui dirent : « Tu es le plus digne d’occuper le trône car tu es de la maison royale et tu nous as délivrés de ce misérable. Une grande foule accourut ; Zor’a fut proclamé et on l’investit du gouvernement du Yémen. Il monta sur le trône et l’armée le reconnut. Il professa le judaïsme et on lui donna le nom de Dhou Nawas. Il fut le plus respecté de tous les rois du Yémen. Il prit le nom de Youssouf et regna un grand nombre d’années, réunissant dans sa main le pouvoir du Yémen et de Hymiar.
Règne de Hashim
Le gouvernement échut à Hâschim, qui jouissait d’une plus grande influence que son père, tant par sa fortune que par son autorité parmi le peuple : il était appelé ‘Amrou al-‘Alî, à cause de son autorité. Il conservait toutes les prérogatives du pouvoir, en y ajoutant encore celle du therîd. Auparavant on donnait à chaque homme quatre pains, du bouillon et un peu de viande. ‘Amrou y ajouta le therîd, augmentant ainsi la portion de pain : pour cette raison, on l’appelait- Hâschim, c’est-à-dire « celui qui érniette le pain dans le bouillon. » A l’exemple de son père ‘Abd-Manâf, Hâschim, même en dehors de l’époque du pèlerinage, tuait des chameaux, dont il offrait la chair aux habitants de la Mecque. Une certaine année, du temps de Hâschim, une famine étant survenue à la Mecque, Hâschim partit pour la Palestine et en rapporta des vivres, qu’il avait achetés de ses propres ressources, et il les distribua aux habitants de la Mecque. Pendant toute la durée de la famine, il faisait donner à chacun, régulièrement, chaque jour, un vase de therîd; et le nom de Hâschim lui resta.
Hâschim exerçait donc, le gouvernement, et ses frères étaient ses auxiliaires. Ensuite ‘Abdou’l-Schams mourut, et laissa un fils nommé Omaya, qui avait hérité de son père une grande fortune. il était traité par Hâschim avec beaucoup de considération. Or, une certaine année, à l’époque du pèlerinage, où Hâschim se disposait à offrir aux pèlerins les repas, Omayya sollicita de lui la permission d’offrir, pour cette fois, le Rifâda. Hâschim y consentit avec peine. En conséquence, Omayya prépara les repas, et y dépensa toute sa fortune; mais le Rifâda ne fut pas suffisant, et les pèlerins manquèrent de nourriture. Hâschim, très-embarrassé, fit immédiatement tuer cinquante de ses chameaux, et compléta ainsi le repas. Ensuite, Haschim, en colère contre Omayya, lui fit des reproches puis Omayya s’exila de la Mecque et se rendit en Syrie, où il resta dix ans. N’osant pas revenir à la Mecque du vivant de son oncle.
RENVOI : il ne reviendra qu’à la mort de Hâschim.
Hâschim avait plusieurs fils. Omayya avait également plusieurs fils, dont l’aîné était ‘ Harb, le père d’Abou-Sofyân.
Naissance d’Abd el Mouttalib (Chaiba) (505)
Naissance de Waraqa ibn Nawfal (508)
Mort de Haschim (515)
Hâschim se rendait en Syrie pour le commerce, étant arrivé à Médine, il y était descendu chez un habitant, l’un des principaux de la tribu de Khazradj, nommé ‘Amrou, fils de Zaïd, fils d’Asad. ‘Amrou avait une fille très-belle, nommée Salma. Hâschim la lui demanda en mariage. C’était une femme très respectée au point même que la condition du mariage résidait dans le fait qu’elle pouvait demander le divorce quand elle l’entendait. L’ayant obtenue, il passa un certain temps auprès d’elle, et elle devint enceinte. Ensuite, après avoir fait son voyage en Syrie, Hâschim revint à Médine et donna à l’enfant que Salma avait mis au monde le nom de Schaïba. Il voulut emmener la mère et l’enfant avec lui à la Mecque; mais ‘Amrou, fils de Zaïd, ne voulut pas laisser partir sa fille, et comme l’enfant était encore à la mamelle, Hâschim ne pouvait pas le séparer de sa mère. Il le laissa donc avec elle, et retourna seul à la Mecque. Hashim confia à Al moutallib qu’il avait à Médine un fils, du nom de Schaïba, dont la mère était une telle, fille d’un tel, de la tribu de Khazradj.
Puis lors d’un voyage à Gaza, Haschim mourrut la-bas. Shayba resta seul avec sa mère à Médine.
RENVOI C’est là l’origine de l’inimitié qui se perpétua entre les familles de Hâschim et d’Omayya, jusqu’à l’époque où Abou-Sofyân exerça tant d’hostilités contre le Prophète : le siège de Médine, le combat d’O’hod, le massacre de tant de ses compagnons et de *Hamza. Le jour de la prise de la Mecque, Abou-Sofyân devint musulman, et le Prophète lui donna, du iratin du combat de’Honaïn, cent chameaux, pour se le concilier et gagner son amitié; mais ce fut en vain. L’inimitié entre les descendants de Hâschim et ceux d’Omayya durait toujours : aucun membre de la famille d’Omayya, sauf’Othmân, ne sympathisa avec le Prophète. C’est là aussi l’origine de la haine qui existait entre ‘Alî, fils d’Abou-Tâlib, et ‘Othmân, et, plus tard, entre*Ali, prince des croyants, et Mo’atviya; c’est la cause de tout ce qui s’est passé entre eux, des dix-sept batailles qu’ils se sont livrées, de la mort de quarante mille musulmans tués à la bataille de Çiffîn, et des actions de Yezîd, fils de Mo’awiya, dont une partie sera rapportée plus loin : tout cela est la suite de l’inimitié des familles Hâschim et Omayya, inimitié qui s’est perpétuée jusqu’à ce jour.
Le règne de Al-Mouttalib (515)
A la mort de Haschim, le gouvernement échut à son frère Al-Mottalib car ses propres fils étaient trop jeunes pour exercer le pouvoir, et ses autres frères, ‘Abdou’l-Schams et Naufal, étaient morts. Mottalib prit le gouvernement et se montra soigneux d’en conserver les six attributions.
Mottalib, ayant pris possession du gouvernement, oublia ce qui concernait Schaïba. Dix ans se passèrent ainsi. Alors un habitant de la Mecque, se rendant en Syrie pour son commerce, arriva à Médine et y remarqua Schaïba, qui, au milieu d’une troupe de garçons, se glorifiait en disant : Je suis Schaïba, fils de Hâschim, fils d”Abd-Manâf; je suis fils du seigneur de Bat’hâ, fils du seigneur de la Mecque et du ‘Hedjâz; je suis fils du chef de tous les Qoraïschites descendant de Nadhr, qui l’emporte en noblesse sur tous les Arabes. Cet homme fut fort étonné et dit : Comment Hâschim a-t-il un fils à Médine? Il dit à l’enfant : Quel est ton nom? L’enfant répondit : Schaïba, fils de Hâschim, fils d”Abd-Manâf, prince des Qoraïschites, prince des Arabes, seigneur de Bat’hâ, de la Mecque et du ‘Hedjâz. Lorsque cet homme fut de retour à la Mecque, causant, un jour, avec Mottalib, dont îe surnom était Abou’l-‘Hârith, parce qu’il avait, un fils nommé ‘ Hârith, il lui dit : O Abou’l-‘Hârith, j’ai vu à Médine une chose étonnante. — Qu‘y as-tu vu? demanda Mottalib. L’autre dit : J’y ai vu un garçon qui, au milieu de ses camarades, tout en jouant, en s’exercant aux armes, en courant et en jetant la balle, se glorifiait, en disant : Je suis Schaïba, fils de Hâschim, fils d”Abd-Manâf. Mottalib, se rappelant les dernières recommandations de Hâschim, monta, le lendemain, sur un chameau et partit pour Médine. Il reçut Schaïba des mains de sa mère, le fit monter derrière lui sur le chameau et l’emmena à la Mecque. Les habitants de la Mecque lui demandèrent : Qui est ce garçon? Mottalib répondit : C’est mon esclave. Ils dirent : « C’est l’esclave de Mottalib » (“Abdoul-Mottalib), et le nom d”Abdou’l-Mottalib lui est resté; car personne ne savait qu’il s’appelait Schaïba.
Durant le règne de Dounawas, un événement se produit dans la région de Najrane (au Yémen), un petit événement qui entraînera des conséquences importantes dans la péninsule arabique.
Il s’agit d’un moine vertueux appelé Fimiyoune qui était dans la religion de l’unicité. Il pratiquait le culte de ‘Issa (aleyhi salam) qui comme tous les prophètes était un musulman.
Fimiyoune était un precheur ambulant qui propagea la religion du tawhid en appelant à l’adoration d’un Dieu unique. Chaque fois qu’il était reconnu par les gens dans un village, il changeait d’endroit. Il était maçon et ne mangeait que le fruit de ce qu’il avait travaillé. Il donnait beaucoup de valeur au dimanche qu’il considerait comme sacré au point de sortir toute la journée dans le desert afin d’y prier. A un moment de sa vie, il se retrouva dans un village au chem où un homme du nom de Salih le reconnut, l’aima, et le suivit sans que Fimiyoun le sache. Un dimanche, Salih le suivit en cachette dans le désert. Il s’assit, l’observa en train de prier quand il vit un dragon approcher de lui. Quand Fimiyoune remarqua la présence du dragon, il fit une dou’a et il mourrut. Mais auparavant, Salih, en voyant s’approcher le dragon de Fimiyoune n’avait pu s’empecher de crier pour le prévenir. Mais ce dernier ne se retourna pas jusqu’à avoir terminé sa prière mais il sut donc qu’il avait été reconnu. Salih lui dit « Allah sait à quel point je n’aime personne comme je t’ai aimé et j’ai voulu être ton compagnon et te suivre partout où tu vas ». Fimiyoune accepta Salih comme compagnon de route. Fimiyoune avait pour habitude de guérir les malades par les dou’as quand ceux-ci se présentaient à lui mais il ne se déplaçait jamais de lui-même vers les malades. Un homme du village avait un fils aveugle qu’il avait enfermé dans une chambre et couvert d’un voile. Il alla rencontrer Fimiyoune à qui il demanda un service sans lui dire de quoi il s’agissait. Ce n’est qu’au moment où Fimiyoune pénétra dans la chambre du malade que l’homme ôta le voile de la tête de son fils et que Fimiyoune découvra que l’homme l’avait fait venir pour guerir son fils. Il fit une dou’a et le fils recouvra la vue. Fimiyoune savait désormais qu’il était reconnu dans le village et décida d’y sortir en compagnie de Salih.
Ils arrivèrent sur la terre des arabes. Les routes étaient alors sous l’affluence des voleurs qui barraient le chemin aux caravanes. En chemin, une troupe de brigands les emprisonna.
Fimiyoune et Salih furent emmenés à Najran où ils furent vendus comme esclaves à des notables. A Najran, le peuple vouait un culte à de nombreuses idoles et notamment à un grand palmier sur lequel ils avaient pour habitude chaque année lors d’une grande célébration d’accrocher des beaux vetements et bijoux. Ils restaient en contemplation toute la journée devant cet arbre. En fait, le Yémen était partagé entre l’idolâtrie et le judaïsme.
La journée Fimiyoune servait son maître et le soir il étudiait la religion. Allah lui donna beaucoup de prodiges. A chaque fois que son maître entrait dans sa chambre, il pouvait voir une lumière en sortir. Le notable émerveillé l’interrogea sur sa religion. Fimiyoune le renseigna sur la religion de ‘issa (tawhid). Le notable eut un moment d’hésitation ne pouvant délaisser subitement sa religion. Fimiyoune lui dit alors : “Si mon dieu, Allah, tue ton dieu ou l’extermine, rentreras- tu dans ma religion?”. Il répondit : “oui, j’y rentrerai car cela voudra dire que ton Dieu est plus fort et je veux naturellement adorer le plus fort”. Fimiyoune demanda au notable de rassembler les gens autour de cet arbre lui affirmant que son Dieu allait détruire le sien. Une fois les gens réunis, Fimiyoune commença à invoquer Allah et à lire les versets du livre saint. Allah envoya une tempête qui brûla cet arbre et tous les gens témoins de ce spectacle embrassèrent la religion de ‘Issa.
L’histoire d’Abdallah ibn Thamir
Dans un village de Najran, vivait un sorcier chez qui les gens envoyaient leurs enfants étudier la magie.
Quand Fimiyoune arriva dans ce village, il s’installa dans une tente située sur la route entre le centre de Najran et la demeurre du sorcier. Un homme appelé Thamir envoya son fils Abdallah afin d’étudier la magie chez le sorcier. Abdallâh, à chaque fois qu’il allait étudier, passait à côté de la demeure de Fimiyoune. Le jeune homme était émerveillé par ses pratiques et ses adorations. Abdallâh se mit à le questionner sur sa religion. Ce dernier l’accueillit et lui fit la Da’wa jusqu’à ce que Abdallâh embrasse la religion de ‘Issa. Il passait beaucoup de temps chez Fimioune si bien qu’il arrivait en retard chez le sorcier qui le frappait. Puis sur le chemin du retour il repassait chez Fimioun et arrivait en retard dans sa maison et là c’est son père qui le corrigeait. Il se plaigna de cela auprès de Fimioun qui lui suggéra de dire à son père que c’est le sorcier qui l’avait retenu lorsqu’il arrivait en retard chez lui et vice-versa. Un jour Thamir apprit que son fils n’assistait pas au cours du sorcier mais ne s’inquieta pas car il pensait qu’il restait jouer avec les enfants.
Un jour, Abdallah interrogea Fimiyoune sur le nom sacré d’Allah.
RENVOI : Le nom qui permet aux dou’as d’être exaucées.
Fimiyoune ne put lui dévoiler car il craignait que le jeune homme ne puisse le supporter. Abdallah n’insista pas mais écrivit tous les noms d’Allah sur des verres puis les jeta un par un dans le feu jusqu’à découvrir celui qui n’avait pas brûlé. Il sut ainsi quel était le nom sacré et alla voir fimiyoune qui lui suggera de le garder secret tout en sachant que celui-ci le dévoilerait surement.
“A chaque fois que Abdallâh rencontrait un malade ou un infirme il lui disait : “Si tu veux, j’invoque Allah pour qu’il te guérisse et tu rentres dans la religion d’Allah.” C’était sa façon de propager sa religion si bien qu’il ne resta pas un malade à Najran qui n’eut pas suivi la religion d’Abdallah une fois qu’il fut guéri.
Règne de Kaleb (Ella Asbeha) (520)
Expedition de Dounawas à Najran
Lorsque Fimioun mourut Abdallah prit sa place à Najran et maintint la religion de Jesus. Quand on lui amenait un malade ou un aveugle il invoquait Dieu par ce nom et le malade guerissait. Le christianisme prit racine à Najran et s’y établit si solidement qu’il n’y eut plus personne qui ne soit pas chretien. Quiconque entrait dans la ville embrassait le christianisme ou était mis à mort. Or, un des juifs du Yémen vint à Najran avec ses deux fils. Les habitants le saisirent et les obligèrent à embrasser le christianisme. Les deux fils refusèrent et furent tués. Le père embrassa le christianisme et on lui laissa la vie sauve. Il termina ses affaires de commerce pour lesquelles il était venu et rentra au Yémen ou il reprit le judaïsme. Il alla trouver le roi Dounawas et lui raconta tout ce qui se passait à Najran et le sort de ses deux fils. Dounawas entra dans une grande colère et jura sur le pentateuque de conduire une armée à Najran pour tout détruire et faire brûler tous ceux qui ne voudraient pas abandonner le christianisme et se convertir à la religion juive. Il sortit du Yémen avec 50000 hommes et se dirigea vers Najran en emportant avec lui le pentateuque. Arrivé sur place, le roi fit détruire toutes les églises et les croix furent abbatues et brûlées. Ensuite, il invita les habitants à embrasser le judaïsme mais ceux-ci refusèrent.
Il appela Abdallâh ibn Thamir, lui fit des reproches et l’assura d’un grand châtiment s’il n’embrassait pas le judaïsme mais celui-ci s’y refusa. L’ordre de tuer Abdallah fut donc donné. Les soldats l’emmenèrent au sommet d’une montagne, il fut suspendu la tête en bas et jeté dans le vide. Abdallah tomba mais se releva sans aucune égratignure. Dounawas donna ensuite l’ordre de l’emmener dans un endroit de la mer où l’on jetait habituellement les condamnés à mort. Il fut jeté à la mer mais en sortit indemne. Puis il fut ramené à Dounawas. L’enfant l’informa qu’il ne pourrait le tuer que par un seul moyen : Prendre son propre arc et ses flèches, réunir les gens sur une place, et prononcer : « Au nom d’allah, Dieu de l’enfant », et enfin lui tirer une flèche.
Dounawas s’exécuta et tua abdallâh ibn Thamir. Dounawas se mit en colère, comme l’avait fait auparavant pharaon lorsque les sorciers s’étaient soumis à la religion de Moussa et qu’il avait dit « Vous êtes entrés dans sa religion sans ma permission ». Dounawas tint le même propos. Il menaça de les tuer s’ils n’abandonnaient pas leur nouvelle religion mais le peuple refusa. Alors il fit creuser des tranchées, dans lesquelles il posa du bois et alimenta un feu. Les gens refusèrent toujours malgré les menaces. Dounawas commença à jeter les gens (dont le nombre était de 20 000 selon une version) dans le feu les uns après les autres.
Cette scène est mentionnée dans la sourate El Bourouj :
Par le ciel aux constellations ! Et par le jour promis ! Et par le témoin et ce dont on témoigne ! Périssent les gens de l’Oukhdoud, par le feu plein de combustible, cependant qu’ils étaient assis tout autour, ils étaient ainsi témoins de ce qu’ils faisaient des croyants, à qui ils ne leur reprochaient que d’avoir cru en Allâh, le Puissant, le Digne de louange, … (sourate 85, versets 1 à 8)
Une croyante avec ses trois enfants jeta ses deux ainés au feu mais eu une hésitation pour le dernier qui était un nourrisson mais Allah fit parler le bébé en ses termes : « Maman jette toi dans le feu, c’est le paradis qui t’attend »
Après avoir exterminé le peuple de Najran, Dounawas retourna chez lui, au Yémen.
La fuite de Daous Dhu Tha’laban
Un chrétien dénommé Daous ibn Ta’laban parvint à s’échapper de Najran sur son cheval.
RENVOI Ce cheval était appelé Ta’lab à cause de la grande rapidité de sa course. C’est pour cela que Dous fut surnommé Daous Dhu Tha’laban. Les soldats le poursuivirent mais il se cacha dans un endroit sablonneux qui les empêcha de l’attraper avec leurs chevaux. Daous Ibn ta’laban retourna à Najran et fit sortir de leur retraite les hommes qui étaient restés en vie et leur dit « reconstruisez les églises et rétablissez le culte chrétien, moi je n’aurais pas de repos avant d’avoir obtenu vengeance ». Il se mit à réfléchir à un moyen pour venger la mort de ses frères, puis il eut l’idée d’aller chez le roi des romains, Qaissar, qui étant chrétien serait peut-être touché et l’aiderait ainsi à se venger de celui qui avait tué ses coreligionnaires. Arrivé chez Qayssar, Daous lui raconta son histoire tragique.
RENVOI Les historiens disent de Qayssar qu’il était d’une piété exemplaire
Il fut touché par ce drame et très en colère contre Dounawas de ce qu’il avait fait à des gens qui n’avaient eu comme unique tort que de rentrer dans la religion de ‘Issa. Mais le Yémen était loin de la Syrie et il était difficile d’envoyer des troupes depuis le Chem. Qaissar envoya Daous en Abyssinie, plus proche du Yémen où le négus qui y régnait était aussi de la religion de ‘Issa.
RENVOI Les deux pays ne sont en effet séparés que par la mer rouge, il est donc stratégiquement plus facile de combattre Dounawas de l’Abyssinie plutôt que de la syrie.
Il lui donna une lettre à remettre au négus et le fit accompagner de deux de ses messagers.
Le négus qui était aussi très pieux fut épris de colère quand il lut la lettre de Qaissar et dressa une armée contre Dounawas. Quelques temps après, l’armée de Najashi débarqua à Hadramout.
Quand Dounawas en fut informé, il envoya des messagers aux rois de toutes les villes du Yémen et convoqua les armées. Ceux-ci lui répondirent que l’ennemi était très fort et qu’ils n’étaient pas en état de se mesurer à lui et qu’il fallait user de stratagème. Alors Dounawas ordonna que chaque roi reste dans sa propre ville avec ses troupes pour faire en sorte que l’ennemi soit divisé et que chaque armée soit combattue individuellement. Les rois consentirent et les troupes du Yémen restèrent dans leurs villes respectives.
Ensuite Dounawas fabriqua des clés et les mit sur plusieurs chameaux puis partit à la rencontre des habachas en leur disant : « Voici les clés des trésors du Yémen, c’est à vous à condition que vous ne tuiez femmes et enfants ». Ils accèptèrent et partirent avec lui à San’a. Une fois arrivés à San’a Dounawas dit au chef de l’armée abyssine : « Oriente les tiens vers les trésors ». Alors l’armée abyssine se divisa et les troupes se dispèrcèrent à travers les villes du Yémen. Dounawas demeura avec environ 5000 hommes à San’a.
Ceux-ci s’exécutèrent et Dounawas envoya un nouveau message à ses rois afin de leur ordonner de les tuer. Tous les habachas périrent sauf un homme nommé Charid qui parvint à s’enfuir du Yémen et à rejoindre l’abyssinie.
En apprenant la défaite de ses troupes, Najashi dressa contre Dounawas une nouvelle armée de 70 000 soldats avec à sa tête un homme répondant au nom de Ariate, et deux bateaux prêts à traverser la mer rouge.
L’armée de Dounawas fut mise en déroute. Dounawas fut poursuivi par l’armée de Ariate et par fierté de ne pas se livrer, entra dans la mer avec son cheval et se noya.
Vestige de l’empire des Touba’
Règne d’Ariyat et la christianisation du Yémen (525) Aryat regna 24 ans
L’Abyssinie s’empara donc du Yémen qui embrassa la religion de ‘Issa et c’est Ariat qui, devenu représentant du Négus gouverna le pays.
Début du règne de Qisra Nouschwiran (529)
Le royaume de Hira s’empare du Najd (530)
La guerre de Bassous entre les bani Bakr ibn Wa-il et les bani Taghlib ibn Wa-il (531)
En cette année, naquit ‘Abdallah d’une mère, nommée Fâtima, bint amrou, ibn Aidh ibn Imran ibn Makhzoum qui fut également celle de Abou Talib.
Aryat était un gouverneur très injuste envers les gens et les opprimait. Un des chefs de l’armée d’Ariate nommé Abraha réussit à réunir une partie de l’armée d’Ariate qui se divisa donc en deux clans qui s’affrontèrent. Abraha demanda à Ariate de négocier car cette guerre risquait de les affaiblir et de les faire perdre le pouvoir au dépend des ennemis. Ils décidèrent de s’affronter en duel.
Abraha sortit alors pour l’affronter. Abraha était un homme petit de taille et gros ; il était un religieux zélé. Quant à Ariate, il était de haute taille, beau et puissant. Il tenait dans sa main une lance à lui. Derrière Abraha se tenait un domestique du nom de ‘Atwada qui protégeait ses arrières. Ariate brandit sa lance et frappa Abraha en visant le milieu de sa tête ; mais le coup l’atteignit au front en lui mutilant un sourcil, un œil, le nez et la lèvre. Et c’est pour cela qu’il a été surnommé Abraha le mutilé (El-achram). ‘Atwada qui se trouvait derriere Abraha, frappa alors ‘Ariate et le tua. Les partisans de ce dernier rejoignèrent alors Abraha et lui firent acte d’allégeance. Il fut reconnu en tant que le chef des abyssins au Yémen. Abraha paya le prix du sang d’Ariate.
Najashi déclare Abraha gouverneur du Yémen
Mais lorsque l’information parvint au Négus, celui-ci se mit en colère contre Abraha, jura de piétiner la terre du Yémen, et de n’en revenir qu’après avoir retiré les cheveux de abraha comme signe d‘humiliation. Cette information arriva aux oreilles de Abraha, qui, par peur, remplit un sac de sable du Yémen et se coupa les cheveux, et il envoya le tout au négus accompagné d’un message dans lequel il était écrit : « Avec ceci tenez votre serment, piétinez la terre du Yémen, et voici mes cheveux en guise de soumission, je n’ai organisé cette révolte que parce que Ariate était injuste et nous opprimait…». Le négus se calma après avoir lu le message et le malentendu fut apaisé. Il lui envoya un message lui disant de demeurer au Yemen jusqu’à nouvel ordre. Abraha demeura ainsi au Yémen.
Abraha confirmé comme roi par le négus, de nombreuses délégations se succédèrent au Yémen pour le féliciter envoyées par le négus d’abyssinie et l’empereur des romains aussi bien que par le roi des Perses, le roi des ghassanides, et le roi de Hira. Les seigneurs du Yémen en furent stupéfaits, car la venue de telles délégations n’étaient pas chose habituelle. Ils y virent un hommage exceptionnel rendu par ces rois à Abraha, ainsi qu’un appui à son règne.
Renvoi : En fait ces délégations ne s’étaient pas uniquement déplacées pour honorer Abraha. Elles visaient toutes d’autres buts, chacune le sien. Ainsi les emissaires du Négus voulaient-ils s’assurer de la loyauté et de la soumission d’Abraha, tandis que les emissaires de César étaient, eux, surtout préoccupés par la sécurité des routes commerciales romaines, passant par le Yémen et La Mecque pour aller vers le Nord de la péninsule et le pays de Chem. Quant aux envoyés du roi des perses, ils tentaient de persuader Abraha de rompre avec le Négus, d’affirmer l’indépendance du Yémen, et d’interdire aux navires romains l’accès aux côtes indiennes et le commerce avec les arabes.
Les débuts de la reconstruction du barrage par Abraha
Abraha s’illustra par des actions qui frappèrent les esprits. Aussi, parmi les toutes premières actions de son règne il entreprit de reconstruire le barrage de Marib et ordonna pour cela d’amasser les pierres et de préparer les materiaux de constructions nécessaires. Puis il se rendit lui-même sur le chantier avec son armée et des hommes venant de differentes tribus yémenites. Il surveilla personnallement les travaux. Ceu qui l’accompagnaient n’avaient pas l’habitude de passer des semaines et des mois sur un chantier pour y travailler sans relâche. La colere gronda et Abraha dut accepter que l’on interompit provisoirement les travaux pour permettre aux gens de se reposer. Il profita de ce répis pour aller conclure avec les seigneurs de saba une alliance en vertu de laquelle il pobtint des materiaux qui lui manquait et surtout un renfort en hommes, avec lesquelles il put mener à son terme l’opération commencée. Le barrage reconstruit avait 45 bras de long, 45 bras de haut, et 45 bras de large.
Naissance de Abdallah, père du prophète (549)
Nsaissance de Abou Tâlib (550)
Naissance de Khadija (554)
Naissance de Abou Soufiane ibn El Harb (560)
Un torrent s’abbat sur la Mecque (560)
Un torrent s’abbatit sur la Mecque et descendit vers le temple sacrée avec une violence qui faillit faire basculer la Kaaba.
Dsou-Yezen, descendant des rois himyarites (561)
Durant le règne d’Abraha, il y avait dans le Yemen un homme, descendant des rois himyarites, des anciens Tobba, qui avait perdu sa fortune et qui se résignait en silence. Le nom de cet homme était Al-Iyâdh, surnommé Abou-Mourra, dit Dsou-Yezen. Comme il était de la famille des anciens rois, on lui témoignait du respect. Il avait une femme de la famille d’4Alqama, fils d’Akil al-Morârî, qui avait été roi du Yemen pendant de longues années. Il n’y avait pas dans tout le Yemen de plus belle femme qu’elle; elle était très-intelligente et fort instruite, comme c’est ordinairement le cas des princes et des membres de leur famille. Dsou-Yezen avait un fils, âgé de deux ans, nommé Maadi Karib, surnommé Saïf. Abraha, ayant entendu parler de cette femme, fit venir Dsou-Yezen et lui dit : Si tu ne m’abandonnes pas cette femme, je te ferai mettre à mort. Dsou-Yezen, par crainte de la mort, lui laissa la femme. Abraha l’épousa et la tint, elle et son jeune fils, dans sa maison avec sa famille, et abraha éleva cet enfant comme son propre fils.
Rencontre entre Dsou-Yezen et César roi de Roum
Lorsque Dsou-Yezen fut séparé de sa femme, il ne put demeurer plus longtemps dans le Yemen, à cause de la honte qu’il ressentait; il prit tout ce qu’il possédait et partit. Il se rendit dans le pays de Roum, à la cour du César, et lui fit le récit de l’oppression que souffraient les habitants du Yemen de la part des Abyssins. Il lui fit connaître son origine, lui disant qu’il descendait des “Himyarites, de tel Tobba’, qui avait été roi du Yemen pendant plusieurs années; puis il demanda au César une armée pour reconquérir le Yemen, en s’engageant à être son tributaire, de façon que le pays de Roum et le pays du Yemen seraient l’un et l’autre soumis au César. Celui-ci répondit : Abraha est de notre religion; nous ne faisons pas la guerre à nos coreligionnaires. Si tu as à te plaindre d’un tort, je veux te donner une lettre; peut-être que, par déférence pour moi, Abraha te fera justice. Dsou-Yezen dit : Le tort dont j’ai à me plaindre ne peut pas être redressé par ta lettre.
Rencontre entre Dsou-Yezen et Noushirwan(Kesra) roi de Perse puis sa mort
Et il partit pour se rendre auprès de Nouschirwân (Kesra), le roi de Perse. Il arriva à 4Hîra, où résidait No’mân, fils de Moundsir, roi des Arabes et vassal de Nouschirwân. Dsou-Yezen, se rendit auprès de lui et lui fit connaître son origine. No’mân connaissait ses aïeux, car il était lui-même de la race des4 Himyarites, par Rabî4 a, fils de Naçr le Lakhmite. Quelques-uns disent que le roi des Arabes était alors 4 Amrou, fils de Hind, également vassal de Nouschirwân et descendant également des 4 Himyarites. Ce roi fit à Dsou-Yezen un bon accueil et lui demanda d’abord de ses nouvelles. Dsou-Yezen lui fit le récit de ce qui lui était arrivé, comment il était allé à la cour du César, comment il en était parti, désespérant de rien obtenir de lui, et comment maintenant il allait se rendre à la cour de Nouschirwân, pour lui demander du secours. Le roi des Arabes lui dit : Je vais une fois par an à la cour de Nouschirwân, où je passe un mois ou deux, pour lui rendre mes hommages; ensuite je m’en retourne. Reste ici auprès de moi jusqu’à l’époque de mon départ, je t’emmènerai avec moi. Dsou-Yezen resta donc à la cour du roi des Arabes. Lorsque le moment du départ du roi fut arrivé, Dsou-Yezen alla avec lui à la cour de Nouschirwân. Le roi des Arabes se présenta devant le roi de Perse et lui rendit les hommages accoutumés. Il laissa passer quelque temps sans lui parler de Dsou-Yezen; enfin, quand, d’après la coutume, le roi de Perse mit de côté le cérémonial et que l’on commença à boire et à manger, à aller à la chasse et à jouer à la raquette, alors le roi des Arabes dit à Dsou-Yezen : Demain je parlerai de toi à Nouschirwân, je lui exposerai ta situation, ton rang et ton origine, et lui demanderai une audience pour toi; je ne pourrai pas plaider pour toi et raconter ce qui t’est arrivé et dans quelle intention tu es venu; mais si le roi te montre de la bienveillance et te parle, raconte-lui ton aventure et implore son assistance.
Le lendemain, le roi des Arabes se rendit à la cour, et Nouschirwân le fit asseoir en face du trône. Lorsqu’il fut en conversation avec lui, le roi des Arabes lui parla de Dsou-Yezen, de son rang et de sa situation, et dit : Cet homme est venu avec moi à la cour. Nouschirwân donna ordre de l’introduire. Nouschirwân était assis sur un trône d’or, dont les quatre pieds étaient des rubis et qui était couvert d’un tapis de brocart. La couronne était couverte d’émeraudes, de rubis et de perles, et si lourde, qu’il ne pouvait pas la tenir sur sa tête. Elle était suspendue au plafond de l’appartement, au-dessus du trône, par une chaîne d’or si mince, qu’on ne la voyait pas, à moins d’être tout près du trône. Quand on regardait de loin, on croyait que la couronne, malgré son poids, reposait sur sa tête. Quand Nouschirwân quittait le trône, la couronne restait toujours suspendue, et on la couvrait d’une étoffe de brocart, pour que la poussière n’y pénétrât point. Cette coutume avait été établie par Nouschirwân, et demeura sous son règne et sous celui de ses descendants; elle n’existait pas sous le règne de ses ancêtres. Lorsque Dsou-Yezen entra et qu’il vit cette couronne, cette splendeur, ce trône et cette majesté, il fut saisi d’étonnement, ses sens l’abandonnèrent, il s’évanouit et tomba. Le roi des Arabes dit : Relevez-le, car c’est la majesté du roi qui l’a troublé et qui l’a fait évanouir. On le releva et on le fit s’approcher de Nouschirwân. Le roi des Arabes, assis devant Nouschirwân (excepté eux deux, aucun autre n’était assis), fit asseoir Dsou-Yezen au-dessous de lui. Nouschirwân sut alors que c’était un grand personnage et l’interrogea sur ses affaires et sur le but pour lequel il était venu. Dsou-Yezen se leva de son siège, s’avança au milieu de l’assemblée et se mit à genoux. Il raconta sa situation et dit : Je suis un homme dans la famille duquel était la royauté du Yemen. Elle est tombée des mains de mes frères; les Abyssins sont venus et se sont emparés du pays et de nos biens ; ils nous ont réduits à la misère et ont exercé contre les habitants des vexations nombreuses. Nous supportons cet état de misère depuis cinquante ans; mais il est arrivé à un tel degré, que nous ne pouvons plus l’endurer. Il nous est arrivé des choses dont j’ai honte de parler dans l’assemblée royale; si le roi savait ce qui nous est arrivé, il est certain que, par l’effet de sa bonté, il viendrait à notre secours et nous délivrerait de ces criminels, quand même nous ne le lui demanderions pas. Aujourd’hui, je suis venu à cette cour pour me mettre sous la protection du roi et pour implorer son assistance. Que le roi daigne réaliser mon espoir en envoyant avec moi une armée, afin que je réduise l’ennemi et en délivre les habitants; le pays des Arabes sera joint à la Perse, et ton empire s’étendra jusqu’à l’extrême Occident; moi et tous les membres de la famille ‘himyarite, nous serons tes esclaves, et le secours que tu m’auras prêté sera pour nous comme une aumône. Ce discours plut à Nouschirwân et lui toucha le cœur; ses yeux se remplirent de larmes. Dsou-Yezen avait une barbe blanche, car il était très-vieux. Nouschirwân lui dit : 0 vieillard, tu as fort bien parlé et tu m’as touché le cœur; je sais la violence dont tu as souffert, et c’est la douleur qui t’a inspiré tes paroles. Cependant la justice et la bonne politique exigent qu’un roi veille d’abord sur son propre pays et qu’ensuite il en recherche un autre. Ton pays est très-éloigné du nôtre, et séparé de lui par le désert et le ‘Hedjâz; de l’autre côté, est la mer avec ses dangers ; et envoyer les troupes dans le désert serait risquer leur vie. Voici mon royaume qui est devant toi; reste ici et détache ton cœur de cet autre pays; tout ce que je possède en fait de pouvoir et de biens, prends-en ta part. Ensuite Nouschirwân le fit revêtir d’une belle robe et lui fit donner dix mille dirhems. Dsou-Yezen prit la bourse de dirhems, sortit du palais et les dispersa sur la voie, et les hommes les recueillirent. Quand il arriva à sa demeure, il ne lui restait rien. On en informa Nouschirwân, qui dit : Il faut que ce soit un prince pour avoir le cœur si haut placé. Le lendemain, Nouschirwân donnant audience publique, Dsou-Yezen s’y rendit. Le roi lui dit : 0 vieillard, les hommes ne font pas des dons des rois ce que tu as fait hier de ces dirhems, en les dédaignant et les dispersant, de façon à n’en plus avoir quand tu es rentré chez toi. Dsou-Yezen dit : 0 roi, j’ai agi ainsi pour rendre grâce à Dieu de ce qu’il m’a fait voir la face du roi et de ce qu’il m’a accordé de te parler. Dans l’endroit d’où je viens, le sol est tout d’or et d’argent; dans ce pays, il y a peu de montagnes qui ne renferment des mines d’or et des mines d’argent. En quittant la cour du roi sans obtenir de lui aide et assistance, si je n’emporte pas ses cadeaux, mes regrets et ma douleur seront moindres. Le cœur de Nous-chirwân fut touché et il dit : Ne t’éloigne pas, prends patience, afin que j’avise sur ce que tu demandes, et que je puisse te faire partir conformément à ton désir. Il lui fit des présents et le tint en grand honneur.
Dsou-Yezen demeura dix ans à la cour de Nouschirwân, et il y mourut.
Mottalib mourrut à Radman, au yemen. Le gouvernement, le Rifâda et les autres prérogatives furent confié à ‘ Abdou’l-Mottaîib, dont la libéralité égalait celle d”Abd-Manâf. Il triomphait, comme celui-ci, du vent du nord. Il était appelé « nourricier des hommes et des bêtes, » sobriquet qui n’avait encore été donné à personne.
Cependant, Nawfal le frère d’El Mouttalib s’arrogea les droits d’AbdelMouttalib, et ce dernier demanda à des qoreychites leur aide mais ceux-ci s’abstinrent d’apporter leur soutien à l’un comme à l’autre. Il écrivit alors à ses oncles des Banou Najjar (la famille de sa mère), pour solliciter leur aide. L’un d’eux, Abou Sa’d fils de Adi, marcha sur la Mecque à la tête de 80 cavaliers et établit son campement dans la vallée de la Mecque. AbdelMouttalib sortit à sa rencontre et l’invita à venir chez lui, mais Abou Sa’d objecta : « Pas avant de rencontrer Nawfal ». Il trouva ce dernier assis avec quelques notables de qoreych à l’ombre de la kaaba, et il tira alors son épée en disant : « Par le seigneur de la Kaaba, si tu ne restitues pas à mon neveu ce que tu lui as pris, je te tuerais avec cette épée ». Nawfal dut alors rétablir AbdelMouttalib dans ses droits, et les notables de qoreych furent pris à témoin. Abou Sa’d demeura ensuite trois jours chez AbdelMouttalib et accomplit la ‘omra avant de s’en retourner à Médine. Suite à cet évenement Nawfal s’allia aux bani Abdeshams fils de’Abd Manaf contre les bani Hachim. Lorsque les khouza’a virent que les banou Najjar soutenaient AbdelMouttalib, ils dirent : « Il est notre fils autant que le votre. Nous sommes plus en droit de le soutenir ».
RENVOI : En effet la mère de Abdelmanaf appartenait aux khouza’a.
Ils firent alors irruption dans dar Nadwa et scellèrent leur alliance avec les Banou Hachim contre les Banou Abdeshams et Nawfal.
RENVOI : C’est au nom de cette alliance que s’effectuera plus tard la conquête de la Mecque.
Découverte de Zemzem et son forage par Abdelmoutalib
Abdelmouttalib continua la pratique de rifadha qui consistait à nourrir les pélerins durant leur sejour à la mecque pour accomplir les rites du pelerinage. Il était cependant extremement difficile de leur fournir de l’eau. La Mecque ne possédait que quelques puis épars, suffisant tout juste aux besoins de sa propre population. C’était une rude tache que d’aller chercher de l’eau à ces puits et de la rapporter dans des outres de cuir et divers récipients.
INTRODUIRE UNE ANNEXE DES PUITS
Il réfléchit longuement à la solution de ce probleme.
‘Abdou’l-Mottalib avait eu connaissance d’une légende disant qu’un descendant d’Ismaè’I, avant de quitter la Mecque, avait enfoui ses richesses dans un puits. RENVOI : Il s’agit comme nous l’avons vu précédemment de ‘Amr ibn El Harith ibn Moudhad.
‘Abdou’l-Mottalib voulut creuser le puits de Zemzem, pour enlever ce trésor, dont il avait entendu parler ; mais il ne savait pas à quel endroit il devait fouiller.
Abdelmoutalib aimait tellement se tenir auprès de la kaaba, qu’il faisait parfois étendre sa couche dans le hijr. Une nuit alors qu’il dormait à cet endroit une silhouette fantomatique lui apparut en songe et lui dit de creuser « Taïba ». Puis le lendemain, le même rêve lui indiquant de creuser « Barra », le surlendemain on lui dit de creuser « El Madmouna ». Puis la quatrième nuit on lui dit enfin de creuser « Zem zem ». Dans son rêve, il demanda ce qu’était Zem Zem et on lui répondit qu’elle était une source qui ne s’épuisait jamais et dont on ne connaissait la profondeur, et qu’elle était un approvisionnement en eau pour les pèlerins. On lui dit ensuite qu’elle se trouvait entre les excréments et le sang, là bectera le corbeau aux ailes blanches, près de la fourmilière. Abdelmoutalib comprit mais se demandait où la trouver.
Il entama les recherches avec son fils unique El Harith. Ils furent guidés par un vol de corbeaux vers un lieu de sacrifice consacré à deux idoles.
RENVOI Pendant ce temps, des gens égorgeaient une vache devant la statue de Isaf, et lorsqu’elle fut égorgée, elle se leva et se mit à courir dans une direction jusqu’à tomber à un endroit où ses tripes sortirent. Abdelmoutalib en voyant cela comprit que son rêve était en train de s’accomplir et il commença à parcourir le chemin de la vache jusqu’à apercevoir les signes du corbeau près de la fourmilière.
Là, les tâches de sang se melaient aux traces de fiante laissée par les oiseaux qui venaient y picorer. En s’approchant, Abdelmouttalib découvrit une fourmilière.
Abdelmoutalib sut alors qu’il avait trouvé l’emplacement exact et commença à creuser. De nombreux hommes témoins de cette scène arrivèrent inquiets de le voir creuser. Ils dirent à Abdelmouttalib qu’il ne pouvait pas creuser à cet endroit, si près de la kaaba et de leurs deux idoles Isaf et Naila. Il leur expliqua qu’il ne faisait que ce qu’on lui avait ordonné. Ils n’acceptèrent pas ses arguments et lui signifièrent qu’ils étaient prets à s’opposer physiquement à son action. Abdelmouttalib dit alors à son fils de repousser ces gens pendant que lui creusait. Devant sa détermination, les qoreychites finirent par s’incliner et le laissèrent creuser. Son fils se joignit à lui et ils ne mirent pas longtemps à atteindre le puits caché. Quand le sommet de la source apparut, il cria « ALLAHOU AKBAR ! » de telle sorte que qoreych sut qu’il avait atteint son but. En effet, il trouva le puits en question et en creusant davantage, il découvrit également deux gazelles en or, des épées, ainsi que des cottes de maille.
Qoraich contesta la propriété de l’eau et demandèrent à Abdelmoutalib de les associer à cette trouvaille et il refusa jusqu’au point de se disputer. Certains lui dirent que s’il n’avait qu’un seul fils, eux-mêmes en avaient beaucoup. Cela causa une grande peine à AbdelMouttalib et il implora Dieu de lui donner dix fils pour le soutenir et lui apporter la protection qui lui faisait défaut. Il fit même le vœu si Dieu lui en donnait dix de lui en sacrifier un.
Ensuite il remit le puits en bon état, et l’eau monta. ‘Abdou’l-Mottalib en fut très-heureux.
RENVOI Avec les épées d’acier il fit faire une porte pour la Ka’ba; il fondit les deux gazelles d’or, en fit des plaques et en revêtit les portes de fer. ‘Abdou’l-Mottalib fut le premier qui revêtit de plaques d’or la porte de la Ka’ba et qui la couvrit d’étoffes de brocart.
Ne trouvant aucun accord quant à l’attribution de l’eau, AbdelMouttalib leur demanda de choisir un arbitre qui jugera cette affaire entre eux. Ils lui désignèrent une devineresse des Banou Sa’d ibn Houdhaim. Ils prirent alors le départ pour le chem, ou vivait cette devineresse. Chaque tribu de qoreych envoya un de ses membres avec Abdelmouttalib qui s’accompagna lui-même de quelques hommes de ses parents, des banou Abdemanaf.
Abdelmouttalib obtient la totale propriété de l’eau de Zemzem
Ils partirent par une grande chaleur et après quelques jours de marche, Abdelmouttalib et ses compagbons épuisèrebbt leur eau et craignèrent de mourir de soif. Ils demandèrent à Qoraich de leur en donner mais ils refusèrent. La tribu d’Abdelmouttalib commençait à s’assoiffer suite au refus des autres tribus de les abreuver en eau. Lui et les siens, par désespoir, décidèrent alors de creuser leur propre tombe de manière à ce qu’ils soient au moins enterrés. Chacun se mit à creuser son tembeau s’asseyant dans l’attenbte de la mort. Mais par honneur ils renoncèrent à cette idée. Dans le même temps, la chamelle d’Abdelmouttalib heurta le sol avec sa patte et une source en jaillit. Les qoreich, témoins de ce spectacle, virent cela comme un miracle et se dirent que Celui qui lui avait fait découvrir cette eau était sûrement le même qui lui avait fait découvrir Zemzem à la Mecque. Ils lui laissèrent donc la totale propriété sur l’eau de Zemzem et le droit d’approvisionner les pèlerins (La thiqaya).
Le sacrifice d’Abdallah père du prophète
Quand ses dix enfants arrivèrent à maturité, ‘Abdou’l-Mottalib voulut accomplir son vœu, en sacrifiant un de ses dix fils, dont le plus jeune était ‘Abdallah, le père du Prophète. ‘Il partit voir un devin de la kaaba pour déterminer au moyen du tirage au sort par les flèches, lequel d’entre eux allait être immolé. Abdou’l-Mottalib jeta le sort trois fois sur tous ses fils, et trois fois le sort tomba sur ‘Abdallah. Abdou’l-Mottalib prit son couteau et s’appreta à l’egorger devant les statues de Isaf et Naila, là où les qoreychoites avaient l’habitude de faire leurs sacrifices. Les qoreichs voulurent l’en empêcher par la force se disant que ceci risquait de devenir un rite pratiqué par les habitants de la Mecque quand le nombre de leurs enfants atteindrait dix. Dans la querelle, Abdallah fut blessé par le couteau de Abdelmouttalib et fut depuis surnommé “le blessé” (ajach). C’est Al Abbas qui le tira de sous le pied de son père lorsqu’il l y placa pour l’égorger. ‘Abdou’l-Mottalib leur dit : Je me suis engagé par un vœu envers Dieu; Dieu ayant fait réussir mon entreprise, je ne peux pas me soustraire à la nécessité de lui offrir en sacrifice un de mes fils, pour accomplir mon vœu. Ses fils répliquèrent : Nous ne te laisserons pas faire; et ils lui enlevèrent ‘Abdallah. Abou-Tâlib, frère d” Abdallah de père et de mère, qui avait pour lui encore plus d’affection que les autres, alla trouver ses oncles des Benî-Makhzoum, et leur dit que son père voulait offrir en sacrifice ‘Abdallah. Les Benî-Makhzoum se rendirent auprès d” Abdou’l-Mottalib et lui déclarèrent qu’il ne le supporterait pas; ils lui dirent : Tu es le chef des Qoraï-schites; si tu offres en sacrifice ton enfant, la coutume s’en maintiendra parmi eux, et la race des Qoraïschites s’éteindra. ‘Abdou’l-Mottalib répliqua : Que faire? Je me suis engagé par un vœu envers Dieu, et il faut que je l’accomplisse. Les autres dirent : Abraham, l’ami de Dieu, qui fut plus grand que toi, ayant fait vœu d’offrir en sacrifice Ismaël, reçut de Dieu une rançon pour son fils ; toi aussi offre une rançon à la place de ton fils, ‘Abdou’l-Mottalib dit : Que Dieu veuille accepter pour sa rançon tout ce que je possède ! Je sacrifierais volontiers tous mes biens; car il m’est le plus cher de tous mes enfants. Les autres dirent : Il y a à Khaïbar une devineresse, la plus savante de ce temps; il faut te rendre auprès d’elle; elle te dira ce qu’il faut faire. ‘Abdou’l-Mottalib partir pour Khaïbar, avec ‘Abdallah,’Abbâs et Abou-Tâlib, et adressa sa demande à la devineresse. Celle-ci dit : Place d’un côté dix chameaux, et de l’autre ‘Abdallah; puis consulte le sort. Si le sort tombe sur les chameaux, tu sauras que Dieu accepte la rançon de ton fils; si le sort tombe sur ton fils, augmente le nombre des chameaux, et recommence, et augmente toujours le nombre jusqu’à ce que le sort tombe sur eux; alors tu sauras que Dieu accepte cette rançon, et tu offriras les chameaux en sacrifice. ‘Abdou’l-Mottalib retourna heureux à la Mecque. Il plaça dix chameaux en face d” Abdallah, et consulta le sort; le sort tomba sur ‘Abdallah. Alors il ajouta dix autres chameaux, puis dix autres, et ainsi de suite; enfin, quand le nombre fut de cent chameaux, le sort tomba sur les «chameaux. ‘Abdou’l-Mottalib les offrit en sacrifice et en donna la chair aux pauvres.
RENVOI Le Prophète a dit : “je suis le fils des deux voués au sacrifice”. (El Hakim) c’est-à-dire deux de mes ancêtres ont dû être immolés, Ismaël et ‘Abdallah; mais Dieu a accordé à l’un et à l’autre une rançon.
Abraha observa que nombre de gens se préparaient à partir en pèlerinage. Il demanda à son entourage où allaient ces gens. On lui répondit qu’ils allaient à la mecque en pèlerinage à la Kaaba. Questionnant les gens sur ce qu’est la Kaaba, on lui dit que c’etait une des demeures de dieu où les arabes avaient l’habitude de se rendre chaque année qui suit la foire de ‘Ukaz. Il demanda comment la Kaaba pouvait elle etre la demeure de dieu alors que les mecquois sont des idolatres. Puis on lui raconta l’histoire de celle-ci au moment où Touba voulait la détruire, et qui en avait été dissuadé par deux rabbins juifs. Mais qui finalement la recouvra de beaux morceaux d’etoffes. Abraha jura par le christ qu’il construirait un sanctuaire encore plus beau. Il écrivit au Négus pour l’informer qu’il comptait lui édifié à Sanaa une église qui frapperait les esprits et resterait longtemps dans les mémoires. Il écrivit aussi à César pour lui expliquer qu’en construisant cette église, il entendait détourner les pélerins de la mecque vers Sanaa et finalement imposer sa domination au mecquois. Le Négus et César lui promirent leurs aides.
Abraha uilisa les gens du Yemen dans la construction de cette église et les soumit à differentes taches. Celui parmi eux qui arrivait à son travail, après le lever du soleil, il lui coupait la main systèmatiquement. Il fit venir donc du marbre, des pierres et d’autres matières importantes du palais de Balqis et y fit placer des croix en or et en argent ainsi que des chaires en ivoire et en bois d’ébène. La hauteur de cette église était majestueuse et son étendue immense. Elle était habité par des Djinns car Elle était batie sur le nom de deux statues : Qu’aïb et son épouse. La talle de chacune d’elle atteignait soixante coudées.
Après quatre années de travaux, Abraha acheva la construcion de cette grande église. Elle était décorée avec le marbre du palais de la reine de Saba, puis il envoya un nouveau message au Négus : « j’ai bâti pour vous une grande église à San’a, un grand temple qui représente la religion de ‘Issa et j’appellerais tous les arabes à y venir accomplir le pèlerinage ». Il envoya des messages à diverses tribus les appelants à venir faire le pèlerinage dans cette église.
Vestige de l’église d’Abraha
La tribu de la mecque souille l’église
Lorsque les arabes eurent connaissances du message envoyé par Abraha au Négus, cela eut pour conséquence de susciter la colère des arabes et plus particulièrement une personne de la tribu de Qinana, faisant parti d’Ahlou Nassi. Cette personne eut, donc vent du message d’Abraha et il partit jusqu’au Yémen, s’infiltra dans le temple, y fit ses besoins et salit les murs de l’église sans que personne ne le vit. Puis, il retourna à la mecque, dans sa tribu.
Abdelmoutallib parit un jour au Yemen, dans une caravane d’hiver, et il descendit chez un érudit juif. Il raconta alors qu’un homme parmi les gens du livre lui avait dit : « Ô abd el moutallib, me permets-tu de regarder ton corps ? ». il lui repondit : « Oui, s’il ne s’agit pas de parties intime ». il regarda alors dans mes narines puis me dit : « je temoigne qu’il y a dans une de tes mains un royaume et dans l’autre une prophetie. Et moi je vois que cela se trouve chez les Banou Zohra. Qu’en dit tu ? ». j’ai repondu que je n’avais aucune idee la dessus. Il m’a dit alors : « Es-tu marié ? ». j’ai répondu : « actuellement, non ». il m’a dit : « A ton retour, vas vite prendre épouse chez eux ». Abd el moutallib retourna alors chez lui et alla voir Wouhaib ibn Abd Manaf qui était alors le seigneur des banou Zohra par sa généalogie et sa noblesse depuis la mort de son frère, Wahb. IL lui demanda en mariage sa fille Hala. Pour multiplier ses chances d’obtenir cette prophetie, il profita de cette occasion pour demander la main de sa nièce, Amina, qui était sous sa tutelle du fait de son jeune âge, pour son fils Abdallah.
Wouhaib consentit à ces demandes. On fit tous les preparatifs pour que les deux mariages fussent celebrer en meme temps. Une fois les mariages célébrés, Abd El mouttalib installa sa femme chez lui, tandis que Abdallah dut attendre que Amina atteigne l’âge de maturité pour commencer sa vie de couple.
RENVOI Dans une autre version, il est dit que Wahb et Wouhaib sont une seule et même personne.
Naissance de Hamza, oncle du prophète (568)
Consommation du Mariage entre Abdallah et Amina bint Wahb, les parents du prophète à la mecque (569)
Une fois qu’Amina fut devenu une femme, Abd el moutallib prit son fils par la main et tous deux se mirent en route pour la demeure des Bani Zohra. En chemin, ils durent passé devant la demeure des Banou Asad ; et le destin voulut que Qotayla, la sœur d’un chrétien appellé Waraqa ibn Nawfal, se tint devant l’entree de sa maison. Abdallah était en effet, de par sa beauté, le Youssouf de son époque. Même les plus âgés des hommes et des femmes du clan de Qoraych ne se rappelaient pas avoir jamais vu son égal. Il était à présent dans sa vingt cinquieme annee, en pleine fleur de sa jeunesse. Mais Qotayla était surtout frappee ( comme elle l’avait deja ete en d’autre circonstance, mais jamais aussi intensement que cette fois) par la lumiere qui rayonnait de son visage,et qui confirmait ce qu’elle avait lu dans les textes, que Abdallah fut surement le prophete attendu ou bien était-il destiné à être le pere du prophete.
. Abd el moutallib avait alors plus de soixante dix ans, mais il etait resté remarquablement jeune à tous egards. C’etait un spectacle impressionnant que de voir les deux hommes s’avancer lentement, avec leur grâce naturelle qu’accentuait encore la solennité de l’occasion. Mais à mesure qu’ils s’approchaient de sa maison, Qotayla n’avait plus d’yeux que pour le jeune homme.
Ils l’avaient a peine dépassée que, mue par une impulsion soudaine, elle s’ecria : « Ô Abdallah ! ». Abd el moutallib lâcha la main de son fils comme pour l’inciter à lui adresser la parole. Abdallah se retourna vers elle, et elle lui demanda où il se rendait. « Je vais avec mon pere », repondit-il simplement, non par desir de taire quelque chose, mais parcequ’il était sur qu’elle savait où il se rendait. « Prends moi pour epouse ici même et sur le champs, dit-elle, et tu auras autant de chameaux qu’on en a sacrifier a ta place ». Abdallah lui repondit : « je suis avec mon pere. Je ne puis agir contre sa volonte ni le quitter ». Abdallah demeura trois jours chez Wouhaib durant lequel il consomma son mariage. Pendant ce sejour, Abdallah dut aller chercher quelque chose dans sa propre maison et il rencontra de nouveau Qotayla, la sœur de waraqa. Elle cherchait son regard avec tant d’insitance qu’il s’arreta pres d’elle, pensant qu’elle allait lui parler. Comme elle restait silencieuse, il lui demanda pourquoi elle ne répétait pas ce qu’elle lui avait dit la veille. Elle lui fit cette reponse : « La lumiere qui, hier, était avec toi t’a quittee. Aujourd’hui tu ne peux plus satisfaire le besoin que j’avais de toi ».
RENVOI Dans une autre version, il ne s ‘agirait pas de Qotayla ibn Nawfal mais de Fatima bint Mor El Khaatmiya
RENVOI Il est rapporté que malgré la mécréance de l’un et de l’autre, leur mariage avait été accompli de manière légitime respectant toutes les règles et les conditions d’un mariage islamique.
La mort d’Abdallah (Safar 570)
Abdallah partit un jour vers la Syrie et Ghaza en compagnie d’une caravane de commerçants qoreychites. Son père Abdelmoutalib lui avait en effet confié pour tâche d’acheter des dattes à Médine. Une fois leurs affaires traitées, ils passèrent par la ville de Médine tandis qu’Abdallah était malade. Il leur dit alors : « Je vais rester quelques temps chez mes oncles maternels des Banou Adi banou Najjar ». Il resta donc chez eux, allité, pendant un mois tandis que ses compagnons retournèrent à La Mecque. AbdelMouttalib leur demanda alors des nouvelles de son fils Abdallah, et ils lui répondirent qu’ils l’avaient laissé malade chez ses oncles des bani Adi Bani Najjar. Il envoya alors son fils ainé El Harith à Médine, mais à son arrivée, celui-ci trouva qu’il était déjà mort et enterré à Dar An-nabigha Al Ja’di. Il revint donc à La Mecque pour informer son père de cette triste nouvelle. De fait, Abdelmoutalib et ses enfants eprouvèrent une grande affliction à cette nouvelle et marquèrent un profond deuil. Le prophète était, à cette époque, dans le ventre de sa mère, et son père Abdallah avait, à sa mort, 25 ans.
RENVOI Il est à noter ici que son tombeau avait été soustrait du regard des gens car ceux-ci avaient pris pour habitude de l’invoquer. Pourtant il est bien connu que le père du prophète aleyhi salat wa salam est mort mécréant comme l’indique cette parole que prononça le prophète aleyhi salat wa salam quand un membre de la délégation des banul mouttafaq l’interrogea sur son père, il lui répondit : “Ton père et mon père sont en enfer”.
Les éloges d’Amina et l’héritage laissé par son époux
Dès que la nouvelle de sa mort fut annoncé à la mecque, sa femme Amina fit son éloge funestre en ces termes : « Le descendant de Hachim a disparu, appelé par le destin qui, cependant, ne laisse subsister aucun de sa trempe. Le soir où l’on se mettait à porter sa civière les siens se bousculaient, regrettant sa disparition. Voilà ce qu’ont fait le destin et sa dure necessite d’un homme qui, généreux, suscite énormément de consternation ».
Tout ce que Abdallah laissa derrière lui fut cinq chameaux, un troupeau de moutons, une servante abyssinienne du nom de Baraka Oum Ayman.
Renvoi : Elle sera nourrice du prophète
L’information selon laquelle un homme avait souillé l’église parvint à Abraha qui demanda l’identité de l’auteur de cet acte. On lui répondit que c’était un homme de nassi. Il se renseigna sur ahlou n-nassi. On lui répondit qu’ils étaient des gens qui vénéraient la Kaaba. Il demanda ce qu’est la Kaaba. On lui répondit que c’était le lieu de pèlerinage des arabes. Là, il en conclut qu’il ne pourrait pas attirer les arabes dans sa nouvelle église pour faire le pèlerinage que s’il détruisait la Kaaba. Il jura d’organiser une grande expédition et de détruire la Kaaba. Il leva une grande armée comprenant un éléphant gigantesque qui se nommait Mahmoud.
RENVOI : Le nom Mahmoud existait au temps de la jahilia mais le nom Mohamed n’existait pas.
Le départ d’Abraha vers la Mecque
Abraha se dirigea vers la Mecque laissant son fils, Yaksoum, gouverner le Yémen en son absence. En ayant vent des desseins d’Abraha et de son intention de détruire la Kaaba, les arabes décidèrent de le combattre pour défendre leur maison sacrée. Un des nobles parmi les gens du Yémen, du nom de Dhou Nafr sortit à sa rencontre, après avoir ameuté toute sa tribu et ceux pami les arabes qui acceptèrent de le suivre pour combattre l’envahisseur qui voulait démolir la maison d’Allah. Les deux armées se heurtèrent alors et Abraha triompha des arabes menés par Dhou Nafr. Ce dernier fut fait prisonnier. Lorsqu’Abraha s’apprêta à le tuer, Dhou Nafr le supplia de lui laisser la vie sauve en prétextant qu’il lui serait plus profitable vivant que mort. Abraha réputé pour son indulgence, l’épargna alors, et le garda prisonnier.
Abraha continua donc son avancée vers le but pour lequel il était venu. Lorsqu’il arriva dans la région de Khat’am, Noufaïl ibn Habib El-khat’ami alla à sa rencontre avec les deux tribus de Khat’am, Chahrane et Nahis ainsi qu’avec ceux parmi les tribus arabes qui avaient voulu le suivre. Abraha les combattit et triompha d’eux et Noufayl fut fait prisonnier
Lorsqu’Abraha s’apprêta à le tuer, Noufaïl le supplia de l’épargner et lui suggéra d’être son guide en terre des arabes. Il lui dit que s’il l’épargnait, ses deux tribus de Khat’am le suivrait et lui obéirait. Abraha l’épargna donc en le chargeant de lui servir de guide.
Ne pouvant plus s’en prendre directement à l’armée d’Abraha, les banou Khata’am attaquèrent le cortège de Hamamah, la nièce d’Abraha Al-Achram.
RENVOI : La fille de sa sœur et la capturèrent en s’emparant du butin. RENVOI : Rabah était l’un des esclaves des Bani Jumuh. Son intégrité, sa moralité et sa conduite irréprochable lui avaient valu la supervision de la propriété de la tribu. Les banou Khata’am offrirent par la suite Hamamah aux Bani Jumuh qui la réduiront à l’esclavage. C’est ainsi que Hamamah rencontra Rabah. Au su de leurs affinités, Khalaf, le chef de la tribu, les maria. Deux fils, Bilal et Khadid, et une fille, Ghufrah, naquirent de cette union. À la mort de Khalaf, son fils aîné, Omayyah, craint et respecté, lui succéda. À la mort de son père, Bilal, devenu adulte, se chargea de sa famille. Apprécié d’Omayyah Ibn Khalaf, il fut nommé à la supervision de la propriété et du temple des idoles de la tribu.
Lorsqu’il arriva à Thaqif, Mas’oud ibn mou’attab ibn Malek alla à sa rencontre accompagné des notables de Thaqif. Ils lui dirent : « Ô roi ! Nous sommes tes esclaves, soumis à toi. Nous n’avons aucun litige avec toi. La maison vers laquelle tu te diriges, n’est pas notre maison.
RENVOI : En effet, pour cette tribu, leur maison sacrée est ELLAT.
Nous sommes prêts à envoyer avec toi des guides qui te montreront le chemin ».
Ils envoyèrent alors avec lui, Abou Righal afin qu’il lui indique la route de la Mecque. Abraha poursuivit donc son chemin, accompagné d’Abou Righal. Arrivé à un endroit appelé El-Ghammas, Abou Righal y mourût et y fut enterré.
RENVOI : Les arabes prirent par la suite l’habitude de lapider sa tombe à El-Ghammas, suite à sa traitrise
Rencontre entre Abraha et Abd El Moutallib
Lorsque Abraha arriva à El-Ghammas, il envoya en éclaireurs, des hommes parmi les Abyssins avec à leur tête un homme du nom d’El Assouad ibn Maqsoud, sur un cheval à lui. De retour de la mecque, ces derniers lui rapportèrent des biens de Tuhama parmi les Qoraychites et autres tribus, de même que deux cents chameaux appartenant à Abd El Mouttalib, le maître et le seigneur de Qoraych à cette époque.les troupeaux qu’ils prirent se trouvaient à la bordure de la mecque dont les gens de la région avaient l’habitude de laisser paître. Les Qoraychites, les gens de Houdhaïl et ceux de Qinana s’apprêtèrent alors à affronter l’armée d’Abraha, mais ils se ravisèrent après avoir constaté qu’ils n’avaient pas les capacités de lui tenir tête.
Abraha envoya, de son côté, un émissaire du nom de Hounata El-Himiri vers les gens de la mecque en lui demandant d’aller trouver le maître et le seineur de la cité et de lui dire qu’il n’était pas venu pour les combattre mais pour détruire la maison sacrée. Aussi, s’ils n’opposaient pas de résistance, il n’avait aucun intérêt à les combattre. Il lui ordonna de lui ramener le maître et le seigneur de la mecque, s’il ne montrit pas de velléité de résistance.
Lorsque Hounata arriva à la mecque, il demanda qui était le maître et le seigneur de Qoraych. On lui répondit qu’il s’agissait d’Abd El Mouttalib ibn Hachim et qu’il pouvait le trouver à tel endroit. L’émissaire d’Araha arriva jusqu’à Abd El Mouttalib et lui rapporta les propos de son chef.
Abd El Mouttalib lui répondit : « Par Allah, nous ne voulons nullement le combattre, et nous n’avons pas les capacités de le faire. Cette maison sacrée est celle d’Allah et de son ami Abraham. S‘il veut la défendre, c’est sa maison et son lieu sacré, mais s’il la laisse à la merci de votre chef, nous n’avons aucun moyen de la défendre ».Hounata lui dit alors : « Viens avec moi, car il m’a ordonné de t’accompagner jusqu’à lui ».
Abd El Mouttalib le suivit donc accompagné de quelques uns de ses fils. Lorsqu’il arriva au camp d’Abraha, il demanda à voir auparavant Dhou Nafr qui était un compagnon à lui. Il le rencontra dans son lieu de détention et lui dit : « Ô Dhou Nafr, peux-tu intercéder pour nous afin de nous délivrer de cette épreuve ? ». Dhou Nafr lui répondit : « Que peux faire pour vous un homme emprisonné et à la merci d’un roi qui peut le tuer à n’importe quel moment ? Je ne peux rien faire pour vous, sauf peut-être qu’Anis, l’homme chargé de l’éléphant, est un ami à moi. Je lui recommandrai d’intercéder pour toi au près du roi et de t’organiser une entrevue avec lui. Ainsi, tu pourras lui présenter tes requêtes ». Abd El Mouttalib lui dit : « Cela me suffit ». Dhou Nafr envoya alors chercher Anis le préposé à l’éléphant et lui dit : « Abd El Mouttalib est le maître de Qoraych et le seigneur de la mecque ; il est généreux avec les gens et les animaux. Le roi vient de lui prendre un troupeau de deux cents chameaux. Intercède pour lui et organise-lui une entrevue avec le roi dans la mesure de tes possibilités ».
Anis alla donc voir Abraha et lui dit : « Ô roi ! Le maître de Qoraych est devant ta porte, désirant te voir. Il est un seigneur à la mecque et il est connu pour sa générosité envers les hommes et les animaux. Accorde-lui une audience car il au une requête à te faire ». Abraha accepta de le recevoir.
Abd El mouttalib entra chez Abraha, il était accompagné de certains nobles de la mecque tels que Ya’mour ibn Nafatha ibn Adyy ibn Eddil, Ibn Bakr ibn Abd Manat ibn Qinana et Khouwaïlid ibn Waïla, le seingeur de houdhaïl
Abd El Mouttalib était le plus beau et le plus gacieux des hommes. Lorsqu’Abraha le vit, il lui témoigna des égards et l’honora. Il l’honora tellement qu’il refusa de le faire asseoir sous son trône. Gêné aussi que les Abyssins le voient faire asseoir Abd El Mouttalib avec lui sur son trône, il descendit donc de son trône et prit place sur le tapis avec Abd El Mouttalib. Il ordonna ensuite à ses interprètes de lu demander l’objet de sa visite.
Abd El Mouttalib demanda alors la restitution de ses deux cents chameaux pris par les soldats d’Abraha.
En apprenant l’objet de sa visite, Abraha dit à son interprète : « Dis-lui qu’en le voyant, j’avais de la considération et du respect pour lui, mais maintenant qu’il vient de me parler, il a perdu toute ma considération à mes yeux. Vient-il me réclamer deux cents chameaux que mes soldats lui ont pris alors qu’il se désintéresse totalement du sort d’une maison qui constitue sa religion et la religion de ses ancêtres, bien que je sois venu pour la détruire ? ». Abd El mouttalib lui répondit : « Moi je suis le maître des chameaux, quant à la maison, elle a un maître qui la défendra ». Abraha lui dit : « Personne ne peut la défendre et m’empêcher de la détruire ». Abd El Mouttalib lui répondi : « Ce sera entre toi et lui ». Abraha lui rendit alors ses chameaux. Les notables qui étaient avec Abd El mouttalib proposèrent à Abraha le tiers des richesses de tuhama, à condition qu’il revienne chez lui et qu’il épargne la maison sacrée, mais Abraha refusa cette proposition.
Lorsqu’ils sortirent de chez Abraha, Abd El Mouttalib alla informer les Qoraychites des intentions d’Abraha, en leur recommandant d’évacuer la mecque et d’aller se réfuier sur les sommets des montagnes. Il alla ensuite sur le parvis de la kaaba, suivi d’un groupe de Qoraychites. Il empoigna l’anneaude la Kaaba et invoqua Allah de les assister contre Abraha et ses soldats. Abd El Mouttalib lacha ensuite l’anneau de la Kaaba et partit en compagnie des Qoraychites qui l’accompagnaient, vers les sommets des montagnes, en observant avec anxiété les mouvements d’Abraha et de son armée.
L’armée d’Allah et la mort d’Abraha
Le lendemain matin, Abraha se prépara à entrer à la mecque. Il donna l’ordre à ses soldats de se mettre en marche, précédés du gigantesque éléphant amené pour la circonstance. Tandis qu’ils dirigeaient l’éléphant en direction de la mecque, Noufaïl in habib arriva et prit le pachyderme par son oreille en lui disant : « Accroupis-toi, et retourne d’où tu viens, car tu es dans le pays sacré d’Allah ». L’éléphant obéit et tomba par terre. Noufaïl ibn Habib sortit ensuite de la mecqe et se dirigea vers une montagne qu’il escalada jusqu’au sommet.
Les soldats d’Abraha frappèrent l’éléphant afin qu’il se relève, mais il refusa. Ils le frappèrent avec des batons, le piquèrent sous son ventre, mais en vain. Mais dès qu’ils le dirigèrent vers le Yémen, il se releva, prêt à courir. Ils le dirigèrent vers le cham, et il en fit de même. Mais lorsqu’ils voulurent lui faire prendre la direction de la mecque, l’éléphant se fixa sur place, refusant de marcher.
Allah leur envoya alors des oiseaux venus de la mer, semblables aux hirondelles et aux étournaux. Chaque oiseau portait tois cailloux, un dans son bec et deux dans chaque patte. Ces cailloux étaient semblables à des petits pois et à des lentilles. Ils tombèrent sur les soldats en criant et lancèrent ce qu’il y avait dans leurs pattes et leur bec. Quiconque était atteint par ces cailloux tombait raide mort. En effet, dès qu’un caillou atteignait la tête d’un soldat, il ressortait par son postérieur, et à chaque fois qu’il tombait sur une partie du corps d’un homme, il en ressortait par l’autre partie. La vitesse et la force des cailloux étaient aidés par un vent violent qu’Allah envoya qui poussa les cailloux et leur donna plus de rigueur.
Et Allah dit dans sourate el Fil :
« N’as-tu pas vu comment ton seigneur a agi envers les gens de l’éléphant ? N’a-t-il pas rendu leur ruse complètement vaine ? Et envoyé sur eux des oiseaux par volées qui leur lançaient des pierres d’argile ? Et Ils le a rendus semblables à une paille mâchée ». (Sourate 105)
Apres cela la Kaaba gagna encore plus de vénération, plus de respect dans le cœur des arabes.
RENVOI : Les arabes n’avaient pas de calendrier, et se repéraient jusqu’alors par rapports à des évènements. Ex : la guerre d’al Foujar première, la guerre d’al Foujar deuxième….
Mais les cailloux n’atteignirent pas tous les soldats. Certains d’entre eux s’enfuirent, en empruntant le chemin par lequel ils étaient venus. Ils s’enfuirent donc dans une totale anarchie, les uns touchés par les cailloux et les autres trébuchant et tombant par terre, de panique. Abraha fut touché dans son corps, et les soldats l’emportèrent avec eux. Il avait ses phalanges tombant les unes arès les autres, laissant couler le pus et le sang. Ils ramenèrent Abraha à Sana’a, dans un état déplorable, ressemblant à un oisillon. Puis son cœur se disloqua et il mourut.
Voir la période mecquoise et médinoise
Après la mort d’Abraha et la dispersion des Abyssins, les gens voulaient s’emparer des richesses qui se trouvaient dans l’église d’Abraha telles que des pierres ou des effets. Les gens qui touchaient à cette église, faisaient l’objet de nuisances de la part des Djinns. Les gens du Yemen laissèrent alors l’église dans l’état où elle était. RENVOI : cette église resta telle quelle jusqu’à l’époque d’Esseffah, le premier calife Abbasides. Celui-ci envoya alors un groupe de personnes parmi les gens de science, de résolution et de fermeté qui la démolirent pierre par pierre, et ses vestiges suistèrent jusqu’à nos jours.
Quelques temps après l’évènement de l’éléphant, lorsque Abraha mourut, son fils Yaksoum monta sur le tröne et y régna quatre années. Puis, à sa mort Masrouq monta sur le trône.il était un gouverneur méchant et injuste. Il fit opprimer les gens du Yemen, comme l’avait fait son père, Abraha. Il s’emparait des femmes, des enfants et des biens.
Saïf, fils de Dsou-Yezen, avait grandit auprès d’Abraha, avec les fils de ce dernier. Abraha le considérait comme l’un de ses propres fils et Saïf croyait être le fils d’Abraha. Lorsque celui-ci périt et que Yaksoum monta sur le trône, Saïf occupait auprès de lui le même rang que Masrouq. A la mort de Yaksoum, Masrouq, qui lui succéda, montra du mépris pour Saïf. Un jour, qu’ils s’étaient pris de querelle, Masrouq, dans la discussion, dit à Saïf : Malédiction sur toi et sur celui qui t’a engendré! Saïf, bouillonnant de colère, entra dans l’appartement de sa mère et lui dit : Qui est mon père? Sa mère répondit : Abraha, le père de Yaksoum et de Masrouq; je n’ai pas eu d’autre mari que lui. Saïf répliqua : Tu mens; car Masrouq m’a jeté une malédiction, à moi et à mon père, et personne ne maudit son père; s’il ne savait pas quelque chose sur ma naissance, il n’aurait pas parlé ainsi. Ensuite il tira son épée et dit : Dis-moi la vérité, dis qui était mon père, sinon je m’enfonce à l’instant cette épée dans le ventre, de façon qu’elle sorte par le dos. Sa mère se mit à pleurer, lui enleva l’épée des mains, et lui dit le nom de son père, lui raconta son propre enlèvement par Abraha, le départ et le séjour de son père à la cour de Nouschirwân (Kesra), et sa mort.
Rencontre entre Saîf et César (justin 2 ; 565/578)
Ayant entendu cela, Saïf salua sa mère, prit son épée et un cheval et quitta le Yemen, Il voulait se rendre à la cour de Kesra, mais, se rappelant la mort de son père à cette cour, il alla à la cour du César. Là il dit au César qui il était et quelle était son origine, et lui raconta l’oppression et les actes de cruauté que les habitants du Yemen avaient à souffrir de la part des Abyssins ; puis il demanda du secours. Le César dit : Ce sont mes coreligionnaires, je ne fais pas la guerre contre eux; si tu veux, je te donnerai une lettre, pour que, si tu as essuyé quelque tort, on le répare. Ton père est déjà venu, et je lui ai donné la même réponse. Saïf répliqua : Si j’avais su que mon père avait quitté ta cour avec une déception, je n’y serais pas venu.
Rencontre entre Saîf et Kesra (Chosro 1er (529 / 578)
Il se rendit de là à la cour de Kesra, disant : Si auprès de lui je ne trouve pas d’assistance, je me placerai sur la tombe de mon père et j’y mourrai. Arrivé à la résidence de Nouschirwân, il y resta un an sans pouvoir trouver accès auprès du roi. Chaque jour il allait au palais, les portiers et les gardiens le connaissaient et chacun savait qu’il était le fils de Dsou-Yezen, le Yéménite; mais personne n’osait parler de lui devant Nouschirwân. Au bout d’un an, un jour, Kesra, étant monté à cheval, sortait du palais; Saïf se précipita au-devant de lui et dit : Salut à toi, ô roi juste et puissant, de la part d’un prince méprisé et misérable, qui, espérant en toi, a passé déjà un an à ta cour. Kesra le regarda et fit avancer son cheval, et personne n’osa lui en parler. Quand il rentra, Saïf l’aborda de nouveau et lui adressa les mêmes paroles, et ajouta : La renommée de ta justice est répandue dans le monde entier; j’ai un héritage à réclamer de toi, daigne me rendre justice. Kesra rentra dans le palais, descendit de cheval, fit appeler Saïf, et lui dit : 0 jeune homme, quel est l’héritage que tu as à réclamer de moi? L’autre répondit : Je suis le fils de ce vieillard yemenite qui est venu à ta cour, et qui a imploré ton assistance contre ses ennemis. Tu la lui as promise, et, dans cet espoir, il est resté dix ans dans cette résidence, et il y est mort, sans voir réalisées les espérances que tu lui avais données : il me les a léguées ; daigne accomplir ta promesse pour moi. Nouschirwân eut pitié de lui et lui dit : 0 fils, tu dis vrai; J’aviserai sur ton affaire, prends patience. Ensuite il lui fit donner dix mille dirhems. Saïf, de même qu’avait fait son père, les dispersa sur la voie, et, quand il rentra dans sa maison, il ne lui en restait rien. Le lendemain, Kesra lui dit : Pourquoi as-tu dispersé l’argent sur la voie? Saïf lui répondit : 0 roi, dans la ville et dans le pays d’où je viens, le sol est couvert de dirhems; j’ai répandu cet argent sur la voie pour montrer que, si le roi me prête assistance et que je rentre dans mon royaume, je couvrirai cette ville d’argent. Kesra dit : Je reconnais que tu es le fils de ce vieillard; car ton père a fait la même chose, et quand je lui en fis des reproches, il me donna la même réponse. Patiente jusqu’à ce que j’aie arrangé ton affaire selon ton désir.
Le lendemain, Kesra réunit les généraux, les conseillers et les mobeds, et leur dit : Je ne peux pas me soustraire à la nécessité de prêter aide à ce jeune homme; cependant je ne peux pas aventurer l’armée dans le désert. Qu’en pensez-vous? Dites-moi votre opinion ; y a-t-il quelqu’un dans l’armée qui me fasse abandon de sa personne et qui veuille aller ? Tous ceux de l’armée se turent. Puis le grand mobed dit : J’ai à cet égard une idée, que j’exprimerai, si le roi l’ordonne. Le roi dit : Parle. Le mobed dit : Il y a dans les prisons du roi une foule de gens condamnés à mort. Envoie ceux-là : s’ils périssent, tu seras délivré d’eux; et s’ils remportent la victoire, tu auras un royaume et tu leur accorderas leur grâce. Ce conseil plut à Nouschirwân, et il approuva le mobed. On examina le registre des prisons, et on y trouva huit cents personnes condamnées à mort. Nouschirwân les fit sortir de prison et les envoya à la côte; pour que leur voyage fût plus facile, il fit préparer huit vaisseaux, et monter dans chaque vaisseau cent hommes. Il y avait dans son armée un homme nommé Wahraz, un vieillard de quatre-vingts ans, qui était le plus habile archer de toute la Perse. Dans sa jeunesse il était considéré par Nouschirwân comme égal en valeur à mille cavaliers, et quand le roi l’envoyait quelque part, il disait qu’il avait expédié mille cavaliers. Mais alors il était devenu faible et impuissant, et ses sourcils étaient tombés sur ses yeux. Nouschirwân le fit venir et le plaça à la tête de ces huit cents hommes, qui étaient tous archers. Il leur fit donner des armes et tout ce qui leur était nécessaire, des bêtes de somme, des vêtements et de l’argent. Nouschirwân fit partir avec eux Saïf.
L’armée de Perse part pour le Yemen avec Wahriz comme chef et accompagné de Saîf
Quand ils furent au large, deux des vaisseaux échouèrent, et deux cents hommes furent noyés. Les autres arrivèrent enfin à 4Aden, située au bord de la mer, où ils débarquèrent.
Lorsque Masrouq en fut informé, il y envoya des espions; il fut fort étonné quand il apprit que ces troupes étaient en si petit nombre, et il les méprisa. C’est pour cela que l’on a dit « qu’il ne faut pas mépriser un petit ennemi. » Ensuite Masrouq envoya un messager à Wahraz et lui fit dire : Tu es dans une illusion; ce garçon t’a trompé ainsi que le roi de Perse. Mais tu es un homme vieux; si tu ne savais pas ma force et la force de mon armée, apprends à la connaître maintenant, et ne viens pas ici avec cette poignée de troupes, que je suis honteux de combattre. Si tu veux t’en retourner, je t’enverrai des vivres et des provisions, et te laisserai partir en paix; ou si tu veux rester avec moi, je te traiterai mieux que n’a fait le roi de Perse. Wahraz lui fit répondre : Accorde-moi un mois pour y réfléchir. Il agit ainsi, pour faire reposer ses troupes et pour compléter son armement; mais il avait l’intention de combattre. Masrouq lui fit <Jire : Tu as raison, c’est là la parole d’un vieillard. Il lui accorda donc un mois, et lui envoya du fourrage et des provisions. Wahraz ne les accepta pas, et lui fit dire : Si je décide de te combattre, je ne pourrais plus le faire après avoir mangé ton pain; si je m’en retourne ou si je fais la paix avec toi, alors je les accepterai.
Ensuite Wahraz dit à Saïf : Quelle force peux-tu me prêter? Saïf dit : Tous les ‘Himyarites qui existant dans le Yemen et tous les membres de la famille royale me sont dévoués; ce sont des hommes vaillants et de bons cavaliers, montés sur des chevaux arabes. Je les rassemblerai tous, et je combattrai avec t«oi> côte à côte; nous vaincrons 0u nous mourrons ensemble- Wahraz dit : Ton arrangement est bon. Alors Saïf envoya tin messager à tous les 4Hirnyarit^s qUi existaient et les appela auprès de lui. Il vint cinq millç hommes. Au bout d’un tfiois, Masrouq envoya un messager à Wahraz pour lui demander quelle décision il avait prise. Wahraz lui fit répondre qu’il a^ait résolu la guerre.
Masrouq avait un fils, auquel il dit : 0 fris, je suis honteux d’aller attaquer cette poignée d’hommes ; prends dix mille hommes et livre-leur le combat. Si tu es victorieux, fais mettre à mort tout ce qu’il y a de Yéménites [dans l’armée ennemie], et fais prisonniers les Perses. Wabraz avait également un fils, qu’il envoya avec les archers perses. Avant cette époque, on n’avait jamais vu dans le Yemen tirer de l’arc. Quand les deux airmées furent en présence, les Perdes envoyèrent une grêle de flèches : les Abyssins eurent peur et reculèrent. Beaucoup d’entre eux furent tués; le fils de Masrouq fut également atteint par une flèche et tué. L’armée de Wahraz ne perdit pas un seul homme, parce que les Abyssins ne combattent qu’avec l’épée et la lance. Le fils de Wahraz conduisit ses troupes à la poursuite des fuyards; son cheval le porta au milieu des troupes abyssines, qUi l’entourèrent et le tuèrent. Masrouq et Wahraz furent également affligés de la mort de leurs fils. Wahraz mit le feu à ses vaisseaux et les fit brûler, ainsi que tous les effets de l’armée et toutes les provisions, sauf ce qui était nécessaire pour la nourriture d’un jour; il réunit ses six cents hommes perses et leur dit : J’ai fait brûler les vaisseaux, afin que vous sachiez que vous n’avez plus de moyen de retour; j’ai fait brûler les effets, pour que, si nous sommes vaincus, rien de ce que nous avons ne tombe entre les mains de l’ennemi; et j’ai fait brûler les provisions, afin que vous sachiez qu’il ne nous reste à manger que pour un jour. Si vous combattez, vous aurez de la nourriture en quantité et vous trouverez le bien-être ; si vous ne voulez pas combattre, je ne veux pas tomber entre les mains de l’ennemi, mais je m’enfoncerai l’épée dans le corps, pour mourir de ma propre main et vous verrez ce que vous deviendrez après ma mort. Les soldats s’engagèrent solennellement et par serment à combattre aussi longtemps que leurs âmes tiendraient à leurs corps.
Défaite des Abyssins et mort de Masrouq (575)
Le lendemain, Masrouq arriva avec cent mille hommes de troupes abyssines. Wahraz ordonna à ses compagnons d’armes de consommer les vivres qui leur restaient, de se placer en ordre de bataille et de bander leurs arcs. Wahraz tendit son arc, qui était tel qu’il ne pouvait être tendu par une autre personne, et demanda un bandeau, avec lequel il se couvrit les sourcils, car ses yeux étaient devenus faibles. Puis il dit : Montrez-moi Masrouq. On lui dit : Il est monté sur un éléphant, il porte la couronne, sur le devant de laquelle est fixé un rubis rouge, qui brille comme le soleil. Wahraz vit le rubis de loin et dit : Attendez; l’éléphant est une monture distinguée, une monture royale; dans quelque temps, il en descendra. On lui dit : Il est descendu de l’éléphant, il a monté un cheval et a sur la tête la couronne d’or. Wahraz répliqua : Le cheval également est une digne monture, monture de roi. Ensuite on lui dit : Il est monté sur un mulet. Wahraz dit : Le mulet est le fils de l’âne, et l’âne est la monture des femmes. Maintenant donnez-moi mon arc. Il saisit l’arc, ajusta la flèche et dit : Tenez-moi la poignée de l’arc avec la main en face du rubis. Quand j’aurai décoché la flèche, si l’armée ne bouge pas, vous saurez que le coup à manqué; alors vous me donnerez vite une autre flèche. Mais si les soldats se remuent et entourent Masrouq, vous saurez que la flèche l’a frappé et qu’ils sont occupés autour de lui; alors tirez vous-mêmes tous à la fois et couvrez-les d’une grêle de flèches. On ajusta donc la main de Wahraz visant le rubis, et il tira. La flèche frappa juste le rubis, le brisa en deux moitiés, pénétra dans la couronne et sortit par la tête de Masrouq. Celui-ci tomba du mulet sur le sol, les troupes s’ébranlèrent et l’entourèrent. Lss soldats perses les couvrirent d’une grêle de flèches et en tuèrent un grand nombre. L’armée abyssine fut mise en fuite. Saïf dit à Wahraz : Dans l’armée abyssine il y a beaucoup de mes parents, des Arabes et des membres de la famille royale, qui ont suivi Masrouq par nécessité. Donne l’ordre que ceux-là soient épargnés et que l’on tue seulement les Abyssins. Wahraz ordonna de ne tuer que les noirs et les Abyssins. Ce jour-là le massacre fut tel, que pas un seul Abyssin n’échappa et que le sang coula comme un fleuve.
La Perse s’empare du Yémen et Saîf s’installe sur le trône (575)
Le lendemain, Wahraz prit toute son armée et fit son entrée dans Çan6 â, la ville qui était la résidence de Masrouq. Il s’y établit, saisit les rênes du gouvernement, et Saïf se tint devant lui. Wahraz fit mettre à mort tous ceux des Abyssins qu’il y trouva. Ensuite il écrivit à Nouschirwân une lettre, par laquelle il lui annonçait sa victoire. Nouschirwân lui répondit : Remets le gouvernement du Yemen à Saïf, et reviens. Wahraz plaça Saïf sur le trône et lui mit la couronne sur la tête; et Saïf donna à Wahraz tant de richesses, qu’il en fut confondu; il en envoya également à Nouschirwân, par l’entremise de Wahraz, qui s’embarqua et s’en retourna.
Saïf résidait à Çan’â. Il avait un palais qu’on appelait Ghoumdân, et qui avait été construit par les rois 4 himyarites et les Tobba6, et les ancêtres de Saïf en avaient fait leur résidence. Au haut de ce palais, il y avait un pavillon. Il n’y avait pas dans le monde entier un édifice pareil. Saïf s’établit dans ce pavillon, dans le palais de Ghoumdân, en possession incontestée du royaume entier. Il fit mettre à mort tous les Abyssins qu’il rencontrait, et les troupes arabes, ‘himyarites et yemenites, obéissaient à ses ordres. Saïf étant sur le trône, il ne restait dans le Yemen aucun Abyssin, excepté quelques-uns dont les pères avaient été tués, qui avaient été réduits en esclavage et qui, armés de piques, marchaient devant le roi. Il n’y avait qu’un seul vieillard, faible et décrépit; tous les autres étaient des jeunes garçons qui n’étaient pas encore en état de porter les armes. Des années se passèrent ainsi sur le gouvernement de Saïf, qui envoya à Nouschirwân un ambassadeur avec de riches présents et entretenait toujours de bons rapports avec lui. Il traitait avec bonté les Abyssins qui formaient sa garde et qui étaient jour et nuit à son service, et se reposait entièrement sur eux.
Il ne leur imposa aucune autre charge que celle de former sa garde et de marcher devant lui. Il composa sa cour de l’armée arabe et ‘himyarite, et envoya dans chaque ville du Yemen un gouverneur et lieutenant, même dans le 4Hedjâz, le désert et le territoire des Arabes.
Saïf était en possession incontestée du royaume, puissant et en paix; il répandait la justice et faisait exécuter les lois; tous les habitants de race yemenite se reposaient sur lui. Des délégations de tribus arabes et de poètes vinrent le féliciter et faire son éloge.
Parmi les délégations qui rendirent visite à Saïf, il y avait celles d’Abd el Mouttalib ibn Hachim, d’Oumayya ibn Abd Shams, Abdullah ibn Jud’an, Khouwaïlid ibn Asad, ainsi que d’autres notables Quraychites. Is allèrent donc le voir a Sanaa ou ils furent reçus. Saïf donna la parole à Abd el Mouttalib en tant que chef de la délégation. Abd el Mouttalib présenta les membres de la délégation et le combla d’éloges.
Puis, Saïf lui dit : « Qui es-tu ô noble arabe ? »
Abd el Mouttalib répondit : « je suis Abd el Mouttalib ibn Hachim »
Saïf lui dit : « Le fils de notre sœur ? »
Abd el Mouttalib répondit : « oui »
Saïf lui dit : « approche ».
Il se rapprocha de lui, et Saïf s’adressa à lui et à la délégation qui l’accompagnait en disant : « Bienvenue à vous, nous avons entendu votre discours, nous avons reconnu votre parenté et nous avons accepté votre intercession. Vous êtes les hôtes de la nuit et du jour et vous serez honores tant que vous serez avec nous ».
Ensuite ils furent conduits dans la demeure des hôtes et des invites où ils restèrent un mois sans voir le roi. Or, un jour, celui-ci envoya quelqu’un chercher Abd el Mouttalib pour l’amener auprès de lui. Une fois en tète à tète, le roi lui dit : « Ô Abd el Mouttalib, je vais te révéler un secret que je n’aurais révèle à personne d’autre que toi. Mais j’ai la conviction que tu es la source de ce secret et c’est pourquoi je voudrais te le révéler. Cependant, cela doit rester entre nous jusqu’à ce qu’Allah le fasse apparaître, car Allah fait ce qu’il décide. En fait, j’ai trouve dans le livre caché et la science occulte, que nous cachons pour nous et dont nous disposons en secret, une grande nouvelle et un grave danger concernant la noblesse de la vie et la vertu de la mort, et ce pour tous les hommes, en général, et pour ton clan et toi-même, en particulier ».
Abd el Mouttalib lui dit : « ô noble roi ! Tu peux être sur de ma discrétion et de ma fidélité ! Quel est ce secret ? »
Il lui dit : « Lorsque naitra a Tihama, un enfant possédant un signe et entre les épaules duquel se trouvera un grain de beauté, l’imamat lui sera accorde et vous hériterez de la puissance grâce a lui ».
Abd el Mouttalib dit alors : « tu viens de me réjouir comme jamais un hôte n’a été réjoui et si ce n’était par dignité envers le roi et son respect, je l’aurais interrogé sur ses caractéristiques afin de me réjouir encore plus ».
Saïf lui répondit : « Le moment ou il doit naitre est arrive ou il est déjà arrivé. Son nom est Ahmed ; son père et sa mère mourront et ce sera son grand-père, puis son oncle, qui s’occuperont de lui. Allah l’enverra ouvertement et lui donnera des compagnons qui l’assisteront ; il honorera avec eux les amis d’Allah et avilira ses ennemis ; il détruira les idoles et éteindra les feux ; il adorera le seigneur et éloignera le diable. Sa parole est tranchante et ses jugements sont justes. Il ordonnera ce qui est convenable et le fera et il interdira ce qui est blâmable et s’en détournera ».
Abd el Mouttalib dit : « Ô roi ! Que ta grandeur soit puissante, que ton rang soit élevé, que ton royaume continue, et que ta vie soit la plus longue possible ! Peux-tu être plus clair à ce sujet, car tu m’as donné des signes qui me sont familiers ».
Saïf lui répondit : « Ce sera dans le temple aux gardiens et aux signes sur les idoles ; tu es son grand-père sans aucun doute, ô Abd el Mouttalib ! ».
Abd el Mouttalib se prosterna alors, et le roi lui dit : « Relève ta tête ! Que ton cœur soit réjoui et que ton rang soit élevé ! As-tu reconnu une des choses que je t’ai citées ? ».
Abd el Mouttalib dit alors : « Ô roi ! J’avais un fils dont j’étais très fier et très attentionné. Je l’ai marié à une noble femme parmi les femmes de son clan, du nom d’Amina Bint Wahb. Elle lui donna un enfant que j’ai prénommé Mohammed. Son père et sa mère moururent et j’ai pris soin de lui avec son oncle ».
Saïf répondit : « ce que je t’ai dit concorde avec ce que tu viens de dire. Garde ton petit-fils et prends soin de lui en le protégeant des juifs, car ce sont des ennemis pour lui. Mais Allah ne permettra jamais qu’ils aient le dessus sur lui. Garde ce secret pour toi et ne le divulgue pas a ceux qui sont venus avec toi, car je crains qu’ils puissent être gagnés par la jalousie et être tentés, eux, ou leurs enfants, de lui faire du tort. Et si je savais que la mort ne viendrait pas me prendre avant son envoi, je partirai sur ma monture ou même à pieds, jusqu’ a ce que j’arrive a Yathrib, le lieu de son royaume. Je trouve, en effet, dans le livre clair et la science antérieure que Yathrib sera le lieu ou sa mission s’étendra, ou sa victoire se confirmera et ou il sera enterré; si je ne craignais pas d’attirer sur lui les malheurs et les épreuves, je proclamerais sa mission, malgré son jeune âge. Mais, je te laisserai ce rôle sans en négliger l’importance ». Puis leur entrevue se termina sur ces dernières paroles.
Le jour de leur départ, le roi offrit a chaque noble parmi les hôtes arabes, dix esclaves hommes et dix femmes, cent chameaux, deux longues robes, cinq cents livres d’or, dix livres d’argent et un sac plein d’ambre. Quant à Abd el Mouttalib, il lui donna dix fois la quantité de ces cadeaux en lui disant : « reviens me voir l’année prochaine ».
A la suite de tout cela, Abd el Mouttalib répétait souvent à ses concitoyens : « Ô peuple de Quraych ! Qu’aucun de vous ne soit jaloux de l’abondance des dons d’un roi, car aussi abondants soient-ils, ils sont voués à la disparition. Enviez plutôt ce qui me reste et ce qui restera pour ma descendance, âpres moi, comme mention, fierté et honneur ».
Mort de Saîf (576)
Un jour, il était allé à la chasse, et ces Abyssins avec leurs piques marchaient devant lui. La chasse terminée, il faisait courir son cheval, seul sa suite était restée en arrière, les Abyssins [seulement] marchaient à côté de son cheval. Quand ils furent éloignés de la suite, ils entourèrent Saïf et le tuèrent, et dispersèrent toute sa suite. De tous côtés, les Abyssins reparurent et tuèrent un grand nombre d”Himyarites, des habitants yemenites et des parents de Saïf. Après sa mort, il se passa une année sans que personne n’occupât le trône, et l’on ne reconnut l’autorité de personne.
RENVOI : D’après une autre version ; les Abyssins après avoir tué Saïf, gouvernèrent le Yemen jusqu’en l’an 597 puis Wahraz reprit le yemen et gouverna le Yemen. Le fils puis le petit fils de Wahraz lui succédèrent jusqu’à l’arrivé de Badhan en 628.
Wahraz reconquit le Yemen et en devient le gouveneur (577)
Nouschirwân, irrité à la nouvelle de ces événements, envoya de nouveau Wahraz dans le Yemen avec quatre mille hommes, et lui ordonna de mettre à mort tous les Abyssins qui se trouvaient dans le Yemen, grands et petits, hommes et femmes; de tuer également les femmes enceintes, tous ceux qui avaient les cheveux crépus et ceux [d’entre les Yemenites] qui portaient de l’affection aux Abyssins ou qui avaient de l’inclination pour eux. Wahraz vint dans le Yemen et fit ainsi. Il écrivit à Nouschirwân : J’ai exécuté tout ce que tu as ordonné, et j’ai purifié le Yemen des Abyssins et de leur race. Nouschirwân lui adressa une lettre de félicitations, lui disant : Tu as bien fait. Il lui confia le royaume du Yemen. Wahraz y resta quatre ans, puis il mourut.
Mort de nouschirwan ( KESRA) et règne de Hormud (578)
Kesra mourut et le pouvoir revint à son fils Hormud. C’était un roi juste.
Règne de Kesra-Parwiz (590)
Ensuite, son fils Kesra-Parwiz monta sur le trône (règna 38 ans).
Les gouverneurs qui se succederent au Yemen jusqu’à Badhan (628)
Wahraz avait un fils nommé Merzebân, à qui Nouschirwân conféra la royauté du Yemen, et qui, jusqu’au moment de la mort de Nouschirwân, lui envoyait chaque année un tribut. Après plusieurs années Merzebân mourut également, laissant un fils nommé Sab’hân, à qui Hormuzd, fils de Nouschirwân, confia le royaume. Il mourut après avoir gouverné plusieurs années, et laissa un fils, nommé Khour-Khosrou. Hormuzd l’investit de la royauté du Yemen; mais, quelques années après, il fut irrité contre lui et envoya quelqu’un dans le Yemen pour le faire enchaîner et le ramener en Perse. On le ramena dans une litière, et Hormuzd voulut le faire mettre à mort. Un des grands de la Perse avait un vêtement qu’un jour Nouschirwân lui avait donné comme une robe d’honneur. Cet homme apporta ce vêtement et le jeta sur la tête de Khour-Khosrou. Hormuzd l’épargna par respect pour ce vêtement. Il envoya dans le Yemen un autre homme, nommé Bâdhân, qui fut roi du Yemen jusqu’à l’avènement de notre Prophète.
RENVOI : Badhan vécut durant toute la carrière du Prophète. Les habitants du Yemen se convertirent à l’islam, et le Prophète y envoya Mo’âd, fils de Djabal, pour y gouverner et recevoir leurs impôts.
Tous les événements que nous venons de rapporter, depuis l’histoire de l’éléphant jusqu’à l’histoire de Masrouq, se passèrent du temps de Nouschirwân, dont le règne dura quarante-huit ans. L’ère de l’Éléphant commença alors qu’il s’était écoulé quarante-deux ans du règne de Nouschirwân, ou, d’après d’autres, trente-deux ans. Notre Prophète est né dans l’année de l’Éléphant, pendant le règne de Nouschirwân, et il a commencé sa prédication sous le règne de Kesra-Parwiz, fils d’Hormud.